Chapitre 2 : Et si le prince n'avait jamais sauvé la princesse ?

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Roméo - Juliette

Nous sommes Roméo et Juliette,
Mais je cours à ma perte,
Car si je saute du ravin,
Mon histoire prendra fin,
Et la sienne se déroulera,
Comme si je n'avais jamais été là.

Un amour illusoire,
Peut-être une mauvaise trajectoire,
Pour toujours je l'aurai dans mon coeur,
Mais il m'oubliera dans deux heures.

Ô ce Roméo, de quoi a-t-il donc si peur ?
Le fais-je fuir avec tous mes malheurs ?
Je l'ai attendu des heures au balcon,
Seule, regardant les buissons,
Espérant naïvement qu'il en surgisse,
Mais il n'est jamais venu et je garde mon supplice.

Viendra-t-il à la cérémonie de ma mort ?
Et que ressentira-t-il face à mon corps,
Cette enveloppe d'une beauté usée et abîmée,
Face à mes yeux éteints, ses larmes couleraient ?

Non car Roméo est brave et courageux,
Son regard impassible, que c'est malheureux,
Insensible, on le croirait sans émotion,
En mon égard, il ne devait avoir aucune passion,
Pour que cet amour explosif et suicidaire,
Ne détruise que mon coeur et mon univers.

Et c'est ainsi que se termine cette tragédie,
Au bord de la mort, je lui souris,
Shakespeare a bien écrit son histoire,
C'est Juliette qui se fera toujours avoir.

La solitude va me tuer,
Suis je bonne pour l'éternité
À rester indéfiniment de côté
À seulement les regarder s'aimer ?
Et si je détourne le regard,
Je te vois dans tout ce bazar,
Tu lui tiens la main comme tu as pris la mienne,
Et mon monde s'envole en la voyant tienne.
Princesse recherchant quelqu'un,
Un miracle ou un mirage au loin,
Une courte illusion de bonheur,
Pour lui faire oublier tous ses malheurs.
Quel sort le diable m'a-t-il lancé
Pour que ces angoisses m'empêchent de respirer,
Pour que cette tristesse bloque ma poitrine,
Pour que mes larmes se voient dans mes rimes ?

Je te regarde, un sourire aux lèvres, des larmes aux yeux, je sens ton étreinte.
Tes bras chaleureusement glaciaux qui à chaque seconde me serrent, encore et encore.
Tes mains me poussant de cette falaise et je tombe, seule.
Je regarde ton ombre disparaître aussi vite que le ciel nuageux au dessus de nous.
Plus je m'enfonce dans l'eau gelée et plus le paysage s'assombrit : aucun poisson, juste un immense fond.
Et quand j'essaye de remonter à la surface, des lianes d'épines me tirent vers l'obscurité.
Elle me rappellent tes câlins, froids et amers, et bizarrement, j'y trouve réconfort et me laisse emporter.
Les yeux éteints, le corps paralysé, le visage abîmé, un sourire aux lèvres, des larmes aux yeux, mon coeur vient de s'arrêter.

Assise dans un coin à fixer le mur,
Je t'aperçois me tendre la main,
Et dans le silence tu me murmures,
« Il faut que nous dansions sans fin ».

Et on tourne et vacille dans l'univers,
Je suis la reine de ton royaume,
Si on vit dans cet estival hiver,
Ainsi nous dansons en binôme.

Assise dans un coin à fixer le sol,
Mais je n'aperçois plus ta main,
Tout est sombre sans toi, ma luciole,
Et je danse seule jusqu'à demain.

Et je tourne et vacille dans l'univers,
J'étais la reine de ton royaume,
Si je vis dans cet éternel hiver,
Alors je danserai sans binôme.

Et qui me préviendra quand ce sera notre dernière danse ?
Oh qui m'a prévenu que c'était notre dernière chance ?

Et je tourne et vacille dans l'univers,
J'ai abandonné ton royaume,
Le printemps arrivera après l'hiver,
Je trouverai un nouveau binôme.

Moi, mes joies et mes peines (manuscrit)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant