Aspenn

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Je suis réveillée par la douce mélodie de mon réveil. J'ouvre difficilement les yeux, éblouie par la lumière qui traverse les volets et les rideaux des immenses fenêtres de ma chambre. Lorsque j'arrive enfin à ouvrir les yeux, je m'extirpe difficilement de mes nombreuses couvertures qui composent mon somptueux lit à baldaquin. Je suis frappée par le froid qui règne dans l'immense pièce, alors je m'empare d'un magnifique peignoir de soie violette et de dentelle noire, posé sur le fauteuil de velours près de mon lit. J'enfile également une paire de pantoufle assorties à mon peignoir pour protéger mes pieds du carrelage glacé. Une fois les dernières marques de sommeil effacées de mon visage, je me dirige vers la porte à double battant noire pour sortir de ma chambre. Je ne peux m'empêcher d'admirer les magnifiques moulures de cette porte et de la pièce en général, en songeant à quel point point j'ai de la chance de vivre dans un château aussi beau que celui-ci.

Mais tout ceci n'est qu'un rêve.

Lorsque que mon réveil sonne, il ne s'agit pas d'une douce mélodie mais bien d'un horrible bruit strident qui me réveille en sursaut. La vision qui s'offre à moi et également loin d'être la même. Mon somptueux lit à baldaquin est remplacé par un lit d'enfant en métal noir, rouillé par le temps à certains endroits. Les immenses fenêtres ne sont devenues qu'une unique petite porte fenêtre donnant accès à ce qu'on pourrait qualifié de balcon, mais celui-ci est tellement délabré que j'ai peur de m'y aventurer. Enfin, la pièce en elle-même, plutôt que grande et lumineuse, est petite, sombre et humide. Le froid reste cependant le seul point commun qui unie les deux pièces. Malheureusement, je n'ai pas de peignoir en soie et en dentelle pour me couvrir. J'opte pour un vieux pull en laine rêche noire, dont les mailles sont défaites à certains endroits. Il est moche et il me gratte mais il a le mérite de me tenir chaud.

Je sors de mon cagibi - pardon de ma chambre - et me dirige vers la cuisine pour déjeuner, car on entendrais mon ventre gargouiller jusque l'autre bout du royaume. J'ouvre le seul placard doté d'une porte car tous les autres sont cassés, mais malheureusement celui-ci est vide, enfin hormis une croûte de pain et une conserve de légume qui est là depuis ci longtemps que l'écriture n'est plus lisible. Bien que peu ragoûtante je prend la croute de pain avec une mince, très mince, couche de beurre dessus en guise de petit déjeuner, car j'ai beaucoup trop faim. Après avoir fini mon festin, je fais un rapide détour par la salle de bain pour me brosser les dents et me faire une petite toilette. Je retourne dans ma chambre pour enfiler mon uniforme, car aujourd'hui c'est la rentrée au lycée. Bien que très pauvre, je reste la fille de la méchante reine, un personnage important dans l'histoire de Blanche-Neige, la reine de Applebay. Je bénéficie donc d'une bourse pour étudier au lycée privée de Blossombay, où tous les élèves huppés du royaume étudient aussi. C'est la rentrée aujourd'hui, et je suis sur les nerfs. Depuis mes 6 ans, j'étudie aux côtés de la royauté de Applebay, mais le lycée, c'est une nouvelle étape. Je vais côtoyer des prince et princesse de tout le royaume, et pas seulement du conté.

J'enfile donc mon uniforme avant d'appliquer un brin de maquillage sur mon visage. Je met un peu de blush violet, assorti à mes iris, et je tente d'appliquer du mascara sur mes cils pour les rendre bien noir : l'opération s'avère d'ailleurs difficile avec mon petit miroir cassé. Le royaume a décidé, au vu du passé de ma mère, que les miroir étaient interdits au Darkqueen. April, ma meilleure amie, et accessoirement la fille de Blanche-Neige, m'en a offert un en cachette pour mes 15 ans, quand j'ai commencé à me maquiller, mais celui-ci a bien vécu et son utilisation s'avère de plus en plus difficile. Alors que j'entame une nouvelle tentative d'appliquer mon mascara, j'entends mon téléphone sonner. Je jette un œil autour de moi et trouve mon smartphone dans une pile de vêtements sales au pied de mon modeste lit. C'est April, je ne suis pas en retard j'espère ?!

- Allo April ?
- Coucouuuu ! Ça va ?
- Euh oui et toi ?
- Ça va, ça va.

J'attends quelques seconde mais elle n'ajoute rien.

- Pourquoi tu m'appelle ? On avait bien rendez-vous dans 1h30 devant le lycée ?
- Si mais j'ai mal dormi et je suis déjà prête  donc je me suis dit que je pourrais te retrouver chez toi ?

Je sens mon pouls accélérer dans ma poitrine. April est une princesse, et même si elle sait que je ne vis pas dans le luxe, jamais elle n'imaginerait une telle misère. Au lycée, j'ai le même uniforme que tout le monde, et j'ai travaillé tout l'été pour m'offrir quelques accessoires et un beau sac à main de marque, afin de maintenir l'illusion que je suis une fille comme toute les autres à Blossombay Highschool, c'est à dire : riche et de bonne famille, même si ce n'est pas le cas.

- Oui mais non. Je suis bientôt prête on peux se retrouver dans 30 min aux café-librairie devant le lycée.
- Mouai je sais pas je n'ai pas très faim...

Même si je meurs de faim avec le petit déjeuner que j'ai mangé à la maison, je cède :

- On n'a qu'à ce retrouver au parc alors ?
- ok nickel ! On se voit dans 30 minutes alors ! Bisous  Aspenn !
- Bisous

De toute façon les macchiatos sont hors de prix là-bas.

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