Leila

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Bon.

C'est bien beau d'avoir une idée dans un premier temps mais faut aussi aller au bout de celle-ci. J'étais toute excitée à l'idée de le voir, mais plus j'y pense et plus je commence à paniquer.

Qu'est ce que j'lui dis en premier ?

« Salut ça va ? Désolé de te déranger mais je suis une grande fan... »

Non, non et non.

C'est super nul comme approche, puis il est hospitaliser le pauvre faudrait quand même pas trop le faire chier.

Il faut que je trouve un plan et vite.

Je ne dois pas traîner 100 ans dans l'hôpital, je m'introduis dans les WC et tente immédiatement d'arranger mes cheveux. Je les ai attacher en une queue de cheval aujourd'hui, mais ils ressemblent plus à rien. Mes petits cheveux de devant n'arrangent rien non plus, j'en ai vraiment beaucoup trop... Je me fais un chignon bas très rapide pour pouvoir au moins ressembler à quelque chose et met un peu d'eau par dessus pour qu'ils tiennent mieux. Je prend ensuite le temps qu'il me reste pour regarder mon reflet dans la glace et comment vous dire... c'est pas gagné. J'ai des poches atroces en dessous des yeux, j'ai l'air d'un zombie. Mes joues sont toutes rouges dû à mon teint blanc, j'ai l'habitude à force. J'ai tendance à rougir très rapidement, ce qui ne passe jamais inaperçu malheureusement.

Et enfin mes yeux, que j'aime beaucoup contrairement au reste de mon visage. Ils sont marrons foncés, rien de spécial je sais, mais ça a son charme. J'ai aussi de très longs cils que j'ai hérité de ma grande soeur, qui est bien plus jolie que moi si je peux honnête.

Comme à peu près toute la population de femmes autour de moi.

Je ne me suis jamais trouver belle, mignonne certes, mais rien de plus. J'ai une très mauvaise estime de soi, et mes proches ne se gênent pas pour me le rappeler. En même temps, c'est moins facile de se démarquer quand toutes les filles autour de soi sont magnifiques. Ma mère, ma grande soeur, mes cousines, mes amies... toutes sans exception. Et moi je me retrouve au milieu de tout ça, on sait pas pourquoi je suis là, mais je suis là quand même.

Au moins, je suis drôle... c'est une qualité importante non ?

Je me perds dans mes pensées et j'en oublie même pourquoi je suis là. Je me dépêche de sortir et cogite en même temps pour trouver une excuse. J'ai de l'imagination à revendre il paraît, on va avoir la preuve en direct.

Je prends mon courage à deux mains et me répète les mots que j'ai entendu aujourd'hui : « jette-toi à l'eau, n'ai pas peur ! » C'est l'un de mes plus grand défaut honnêtement... j'ai peur de tout. Un rien m'effraie. Mais je me dois de passer outre ça. Je suis une grande fille maintenant et je dois en aucun cas me défiler devant lui.

J'inspire une dernière fois et toque à la porte, même si elle était déjà ouverte.

- Ouais ? J'entre dans la pièce.

- Bonsoir.

Je pose mon regard lui et j'ai la soudaine impression que mon coeur va lâcher.

- ... Désolé du dérangement mais euh... je me racle la gorge... hum...les heures de visites sont terminés. Vous devez partir- fin, je ne vous chasse bien évidemment, mais il se fait tard et vous devez laisser le patient se reposer un minimum donc... je vais vous demandez de sortir... s'il vous plaît. Je reprends mon souffle et aucun d'eux ne bougent.

Les 3 garçons me fixent sans prononcer un seul mot, je suppose qu'ils sont toujours en train de traité l'information que je viens juste de leur annoncer.

MademoiselleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant