Chapitre 3 La malédiction d'Avallac'h (part 3)

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Cirilla et Geralt étaient en train de remballer leurs affaires, quand la femme elfe se leva. Elle posa délicatement le chaton sur la souche d'arbre sur laquelle elle était assise quelques secondes auparavant et prit le temps de bien épousseter sa robe longue et fluide. Elle se dirigea ensuite vers la lisière du bois et siffla doucement. Un cheval à la robe alezane surgit alors d'entre les arbres.

La jeune sorceleuse ne put s'empêcher de rester bouche bée face à l'équidé qui venait d'apparaître. Il ne portait ni selle, ni bride et pourtant, il semblait extraordinairement docile. La Aen Elle revient vers le chaton, le prit délicatement dans ses mains et le fit grimper sur son épaule. En attendant, le cheval s'était tourné, comme pour présenter son dos a la compagne d'Avallac'h. Ciri s'approcha de l'apparition, comme subjuguée. Mais la femme elfe lui coupa la route tout en lui lançant un regard venimeux. Ciri eut juste le temps de jeter un rapide coup d'œil et remarqua qu'il s'agissait d'une jument, relativement jeune et probablement sauvage.

La Aen Elle s'avança lentement vers la pouliche. Sans même un ordre parlé, la belle Alezane plia ses pattes avant pour que l'elfe majestueuse puisse prendre place sur son dos. Une fois ceci fait, la jument se redressa lentement jusqu'à se mettre debout. La femme elfe avait un équilibre parfait. Elle se tenait droite et était animée d'une grâce et d'un charisme incroyable, surtout pour des yeux humain.

La jeune sorceleuse, son barda dans les mains, regardait, interdite, la Aen Elle sur son cheval avec une certaine forme d'admiration. Après quelques secondes à la dévisager, elle tourna les talons et rejoignit son destrier les bras toujours chargés de son paquetage.

Il ne fallut pas longtemps aux deux sorceleurs pour être prêts au départ.

Geralt prit la parole.

« Nous sommes parés, dans quelle direction partons nous ? »

Avallac'h répondit d'un ton las.

« Nous avons un long chemin à parcourir, et malheureusement, peu de temps pour le faire. Nous devons nous rendre en Mettina, dans un petit village prêt d'Assengard qui se nomme Ostfick. Une ancienne cité elfique dort sous ses fondations et, au creux de ces galeries millénaires, sommeille un portail. Il n'a jamais été désactivé et, par conséquent, il continue de s'ouvrir sur différents mondes à heures fixes.

Nous sommes actuellement à Nazair non loin de Gory Amell. Nous devons donc nous diriger vers l'est. Il nous faudra passer l'affluent de la Yelena avant minuit. La Yelena est une rivière qui peut se montrer traître, tant ses crues sont brutales. Les passages à gué disparaissent dès que la saison des pluies arrive. Et celle-ci a malheureusement commencé il y a une lune. Le gué que nous devons emprunter est peut-être déjà impraticable. »

Cirilla se redressa sur sa selle. Elle était sur le point de poser une question, mais Avallac'h ne lui en laissa pas l'occasion.

Une fois à l'orée du village, nous pourrons accéder au portail par une ancienne entrée à même le flanc de la colline. Elle est masquée par un sort de dissimulation rudimentaire. Vatt'ghern, il me semble que tu as toujours en ta possession un artefact, qui se nomme l'œil de Néhaléni. »

Le sorceleur aux cheveux blancs hocha la tête.

« Je vois que tu es bien renseigné. En effet, j'ai en ma possession cet artefact. Je m'en sers assez souvent, je dois dire. »

Ciri s'exclama.

« L'œil de Néhalé-quoi ? »

Geralt ne put lui répondre, Le mage venait de reprendre la parole.

À la poursuite du temps et de l'espaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant