Chapitre 4 La voie est close

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Il y eut tout d'abord une vive lueur, puis le petit groupe se retrouva dans une vaste plaine herbeuse, battue par les vents, au pied d'une cité aux pierres blanches bâtie à même la montagne.

Cirilla lâcha les deux licols et se tourna vers le sorceleur aux cheveux blancs.

« Avant que tu ne me pose la question, je ne sais absolument pas où nous sommes ! Avallac'h ? Connais-tu cet endroit ? »

Le mage n'eut pas le temps de répondre, une troupe d'hommes armés de lances et monté sur des chevaux en armure encerclèrent d'un coup le petit groupe tout en les menaçant de leurs armes.

« Halte ! Ne faites pas de gestes brusques ! Qui êtes-vous, et que venez-vous faire sur les terres de notre roi ?! »

La sorceleuse voulut tirer son épée mais, Geralt lui attrapa le poignet et le tint fermement. Il se pencha vers elle et lui murmura :

« Pas maintenant, Ciri ! Retiens-toi, je t'en prie ! Nous devons d'abord savoir à qui nous avons affaire ! »

Il reprit sur un ton affable.

« Bonjour à vous. Inutile de faire usage de vos armes. Nous ne sommes que d'humbles voyageurs et nous souhaitons juste poursuivre notre route. »

Le sorceleur eut l'impression que les hommes allaient baisser leurs lances mais leur chef leur jeta un regard mauvais, et ils n'en firent rien. La jeune femme, de son côté, avait toujours la main dans son dos, sur le pommeau de son épée.

Le capitaine du groupe s'avança vers la jeune femme.

« De simple voyageur, hein ? Vous êtes apparus de nulle part au beau milieu de la plaine. Ne le niez pas, nous l'avons tous vu ! Vous, gamine, je vous conseille de lâcher ça ! Vous allez nous remettre vos armes et nous suivre bien gentiment à Minas-Tirith ! »

Ciri était sur le point de dégainer son épée quand Geralt se pencha vers elle.

« Suffit Ciri ! Faisons ce qu'il disent ! »

La jeune femme, à contre-cœur, détacha la sangle de cuir qui lui barrait le torse et remit son arme sans rechigner. Geralt fit de même. Quant à la compagne d'Avallac'h, elle se contenta de montrer ses mains aux gardes. Quand toutes les armes furent récupérées, les deux sorceleurs remontèrent sur Ablette et la petite troupe se mit en marche vers la cité blanche.

Ils arrivèrent au pied de la cité peu de temps après. Les lourdes portes s'ouvrirent, laissant les deux sorceleurs époustouflé par l'architecture délicate des différents bâtiments qui s'élevaient devant eux.

Au bout de plusieurs minutes d'une ascension au travers des rues incroyablement raides, ils arrivèrent au sommet de la ville. Devant eux se dressait un palais immense, en face duquel s'étendait un grand jardin dégagé.

Au milieu de ce jardin poussait un unique arbre. Cirilla fut immédiatement saisie par la beauté de cet endroit. L'arbre était en fleur et de minuscules pétales, charriées par les vents, virevoltaient vers le palais.

Le petit groupe était escorté de près par la troupe de soldats qui les menaçaient de leurs armes. Geralt se demanda rapidement quel sort leurs serait réservé. Les gardes les firent mettre pied à terre et les forcèrent à avancer vers le palais. Le sorceleur songea un moment à prendre la fuite, mais il n'y avait aucune échappatoire sur cet éperon rocheux. La situation semblait inextricable.

Soudain, un cheval blanc monté par une femme portant une longue cape verte arriva de la rue derrière eux et fendit le groupe d'hommes en arme.

Ciri et Geralt eurent le souffle coupé face à la beauté de l'animal et de sa cavalière. Celle-ci leva la main et prononça quelques mots que les deux sorceleurs ne comprirent pas. Les hommes baissèrent leurs lances et se prosternèrent face à la splendide apparition. La cavalière au regard d'un gris profond retira sa capuche dévoilant une chevelure d'ébène. Elle rejeta ses cheveux en arrière découvrant de ce fait ses oreilles pointues, puis sauta de son cheval dans un mouvement incroyablement gracieux.

À la poursuite du temps et de l'espaceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant