Il faisait nuit quand le petit groupe sortit du portail. Ils s'embourbèrent presque instantanément dans un marais visqueux. Une violente odeur putride les assaillit, leur faisant monter les larmes aux yeux.
Avec ses yeux de chat et les rayons de lune qui transperçaient les arbres au-dessus d'eux, le sorceleur comprit aussitôt qu'ils couraient tous un immense danger. Un marécage infranchissable s'étendait devant eux.
« Vite, tout le monde met pied à terre ! Les chevaux ne doivent surtout pas s'enfoncer dans la vase ! Non ! Ne sautez pas des chevaux, laisser vous glisser ! » hurla Geralt.
Mais c'était trop tard. Ciri et la compagne d'Avallac'h s'étaient déjà exécutées. Ce faisant, elles s'enlisèrent dans la boue jusqu'aux genoux. Avallac'h, sur l'épaule de sa compagne, regardait les deux femmes se débattre et s'enfoncer encore plus.
« Arrêtez immédiatement de bouger. Plus vous vous débattrez, plus vous vous enliserez, c'est inévitable. »
La voix du chaton venait de percer leurs têtes. Aussitôt, les deux femmes s'immobilisèrent. Le sorceleur aux cheveux blancs, de son côté, venait de réussir à grimper sur les vestiges d'une des colonnes qui entourait le portail en pierre par lequel le groupe venait d'apparaître.
Il attrapa des deux mains les licols des deux chevaux et les attira à lui. Les chevaux piaffaient et trépignait de nervosité, éclaboussant le loup blanc d'une substance aussi putride qu'odorante mais, malgré tout, ils se laissaient guider hors du bourbier. Progressivement, avec beaucoup de patience et de murmures rassurant, Geralt réussi à les faire monter sur un petit monticule de terre et de sable solide de l'autre côté des colonnes.
Une fois les deux chevaux à l'abri, il se mit en quête d'une branche pour aider sa fille à sortir du marécage dans lequel elle était empêtrée. Il réussit à récupérer un vieux tronc pourri mais suffisamment solide pour aider sa fille. Au bout de plusieurs minutes de lutte intense, il finit par arriver à la libérer de la vase et à la mettre à l'abri.
Geralt se tourna alors vers la compagne d'Avallac'h et lui tendit la branche. Malheureusement, l'elfe et le chaton étaient beaucoup trop loin pour réussir à l'attraper et chaque mouvement fait par l'elfe aggravait son enlisement.
La femme elfe commençait à perdre patience face à autant de crasse et de boue. Elle invectivait le sorceleur en langue ancienne et se débattait de plus belle.
Geralt, bien que fatigué, essayait tant bien que mal de la raisonner.
Cirilla se pencha alors pour aider Geralt, mais il n'y avait rien à faire, ils étaient trop loin.
La compagne d'Avallac'h hurlait à présent autant par rage que par peur. Le désespoir commençait à se lire dans ses yeux. Tandis que sa taille et son torse disparaissait dans la boue.
« Ciri ! Vite, dans ma sacoche, il y a une corde amène-la moi ! Je vous en prie, calmez-vous ! Plus vous vous débattez plus vous aggravez la situation ! »
La jeune femme aux cheveux cendrés hurla soudain.
« Geralt ! Ta sacoche ! Elle n'est plus là ! » Il n'y a plus ni corde ni crochet ! Qu'allons-nous faire ?! »
La femme elfe enlisée jusque sous les aisselles blêmit d'un coup en entendant qu'elle était condamnée. Elle s'écria.
« Attrapez Avallac'h ! Je vais vous le lancer ! S'il vous plaît ! Ne laissez pas mourir mon bien-aimé ! C'est ma dernière volonté ! Par pitié ! Attrapez-le ! »
Elle s'exécuta presque aussitôt. Soulevant délicatement le chaton sur son épaule de son unique main libre, elle le jeta de toute ses forces en direction de Ciri. Celle-ci plongea en avant et rattrapa la minuscule boule de poils in extremis avant qu'elle ne touche le sol.
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À la poursuite du temps et de l'espace
FanficAprès avoir vaincu le froid blanc, Cirilla parcourt le monde avec Geralt et Ablette en quête de contrats. Un soir, alors qu'ils sont installés autour d'un feu de camp, ils se font surprendre par une elfe accompagnée d'un chaton au yeux gris clair e...
