Chapitre 18 partie 2 : Fêlure

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Remus avait passé une agréable journée : il avait eu l'impression de partager un rendez-vous avec Sirius. Bien entendu, le Gryffondor n'avait pas présenté les choses ainsi mais Remus avait encore le droit de s'imaginer ce qu'il voulait. Surtout que dès qu'ils avaient été seuls, Sirius lui avait demandé l'autorisation de l'embrasser. Euphorique, Remus avait accepté sans réfléchir. La discussion qu'ils avaient eue dans la forêt interdite lui était alors revenue.

Perdu, il avait pensé en parler à ses amis avant de finalement reculer. Comme pour son amour pour Arthur Weasley, il avait peur d'être jugé. C'était comme s'il savait qu'il faisait quelque chose de mal. Alors il s'était tût. Parce que même s'il était plein de doutes, il n'avait pas envie de renoncer. Remus voulait y croire. Il était même prêt à y croire suffisamment pour deux.

Ses parents avaient toujours fait attention à lui donner une bonne éducation et lui inculquer les bonnes manières. Décevoir ou faire des bêtises étaient des choses inenvisageables pour lui. Il voulait être à la hauteur de l'amour de ses parents, des attentes de ses professeurs, des besoins de ses amis et de l'attention de Sirius.

Alors peut-être qu'enfin, quelqu'un le verrait autrement. Avec cette dévotion que lui ressentait et qu'il espérait tant retrouvée un jour chez quelqu'un d'autre.

Remus ignorait d'où venait ce besoin constant de reconnaissance et d'amour. Il n'en avait jamais manqué de ses parents pourtant. Mais aujourd'hui, il reconnaissait qu'après l'attaque ratée de Greyback, ces derniers l'avaient surprotégé, étouffé d'inquiétude plus que d'un amour normal. Pour les rassurer, il avait toujours respecté les règles, même celles qu'il avait jugé trop restrictives, voire stupides. Il avait juste voulu être un bon enfant. Après son entrée à Poudlard, il avait commencé à s'émanciper et à chercher des gens qui le percevraient comme un adolescent normal, sans lui renvoyer constamment à la figure qu'un loup-garou avait failli gâcher sa vie. Mais Remus, enfant isolé, n'avait pas eu les codes pour se démarquer ni pour se faire une belle bande d'amis.

Alors il avait fait ce qu'il savait faire de mieux : l'élève modèle, gentil et toujours prêt à rendre service.

Mais malgré son manque de folie, de rébellion, Sirius Black était plus qu'intéressé. Que ce soit juste physique ou non, au final, quelle importance ? Pour une fois, il ne voulait pas penser aux conséquences. Pour l'instant, tout allait bien et il n'avait pas envie d'entendre Peter lui dire qu'il faisait une grosse connerie. Peter détestait Sirius de toute façon.

Leur sortie à Pré-au-Lard touchait à sa fin et Sirius et lui se dirigeaient lentement vers les navettes. James avait passé une partie de la journée avec eux avant de s'éclipser avec un groupe de Gryffondor pour aller aux Trois Balais.

-Pas trop de stress pour demain ?

-A propos du match de Quidditch ?

Le Poufsouffle hocha la tête.

-Pas du tout !

Remus sourit. Il avait l'impression que le Gryffondor bombait presque le torse.

-T'as l'air confiant, c'est bien.

-Evidemment ! Hors de question de perdre contre les Serdaigle ! En plus, ils sont nuls cette année. On va gagner, sûr et certain.

-Ne parle pas trop vite, on vous a battu alors qu'on n'était pas donné favoris.

-Erreur de parcours.

Remus se mit à rire et Sirius lui jeta un petit regard.

-Tu ne me crois pas ?

Petit RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant