Chapitre 6

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Il y avait beaucoup de baisers. Doux. Coléreux. Profonds. Sauvages. Tristes. Sucrés. Caféinés. Plein de dentifrice. Mais surtout, des baisers d'amour.

Elles s'aimaient. Mentalement. Physiquement. Il y avait des ongles dans le dos. Des gémissements aimants. Des mains dans les cheveux. Des vêtements sur le sol. Des vêtements sur les meubles et des chaussures renversées sur le chemin de la chambre. Des sous-vêtements sur le canapé. Des lunettes dans l'évier. Des couvertures en désordre. Des mots doux chuchotés dans l'oreille. Des prénoms murmurés. Des baisers affamés dans les cous. Des gorgés exposées. Des muscles tendus. Des corps nus. Des corps à moitié habillés. A moitiés nus. Et même des corps habillés. Des sous-vêtements jetés sur la grande télévision ou sur le sol. Des traces de mains sur les parois de la douche. Du rouge à lèvres sur les oreillers. Des mains entrelacées s'enfonçant dans le matelas. Des cheveux éparpillés sur le plancher en chêne massif. Quelques gros mots. Des sièges de voitures de luxe baissés au maximum. Des chambres d'hôtels hors de prix. Lumières allumées. Lumières éteintes. Des têtes sur les poitrines. Les dents mordant la lèvre et des baisers bordéliques. Des échanges de regards traduisant une tension sexuelle évidente, il y avait énormément de regards de ce genre et de pensées inappropriées. Des corps sur le bureau. Des costumes rouge et bleu sur le sol tout près de vêtements Versace. Une chaussure dans l'entrée et l'autre dans la salle de bain.

Mais surtout de l'amour. A chaque fois. A chaque fois il ne s'agissait que de ça. Un baiser pour chaque « bonjour » et un baiser pour chaque « bonne nuit ». Et des baisers entres les baisers tous les jours.

C'était leur vie amoureuse. Et elles voulaient garder ça pour elles.

Elles étaient un couple très privé, très discret dans la sphère publique. C'était naturel pour elle. Les gens n'avaient pas besoin de savoir qu'elles étaient aussi physiques. Cela ne les regarde absolument pas. Elles avaient leur propre conception de l'amour et ne pas s'embrasser ou se toucher en présence de personnes random faisait partie de cette conception. Lena répétait toujours « l'amour est une chose privée. Je ne veux pas montrer ça au monde. C'est privé. C'est discret et intime. ». Et Kara répondait toujours « Oui, ça n'a rien à voir avec un spectacle. ». Mais elles ne pouvaient pas s'en empêcher. Les gens savaient. Les gens le devinaient à la seconde même où ces deux-là entraient dans une pièce. Cela se voyait, tout simplement, ça brillait. Elles brillaient. Tout le monde savait et tout le monde sait. Pas besoin de les voir s'embrasser, se toucher, se parler. C'était juste leur regard. Leur œillade. Une évidence pour chacun. Ce yeux-dans-les-deux si spéciale qui emmerdait tellement Alex : « Arrêtez de vous regarder comme ça quand je suis là, bordel. C'est dégeu'...et tellement gay. ». Elle le disait tout le temps en riant. Mais ce n'était pas de leur faute. Elles ne s'en rendaient même pas compte.

-       L'amour c'est sentir, pas montrer, disait toujours Lena. Je n'ai pas besoin d'embrasser ou de toucher sans cesse Kara dans la rue pour montrer qu'elle est à moi.

-       Ah ouais ? Et la fois où vous léchiez la glotte dans le taxi se le chemin de retour de l'anniversaire de Winn. Ne nie surtout pas, Alex en est témoin.

-       Ça ne compte pas !

Lena laisse une petite pause.

-       J'étais bourrée.

Maggie explose de rire à cette réponse.

-       Tu utilises toujours l'excuse de la vodka.

-       C'est parce qu'elle est toujours vraie.

-       Vous savez...quand j'étais encore sur ma planète...l'amour c'était quelque chose de vraiment différent. Sur Krypton, on n'épouse pas la personne qu'on aime. Je compare souvent la société kryptonienne à la monarchie française au Moyen Age et à l'époque moderne des royaumes d'Europe.

NEVER ON THE DAY YOU LEAVE (french Supercorp)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant