King and Queen [Nightmare Sans x Reader]

Act I ~Chapitre 23~

[P.S: L'image contenue dans ce chapitre-ci m'appartient.]

{PDV: Toi}

  Je me réveilla en sueur suite au souvenir qui m'était revenu. Mon rythme cardiaque s'était accéléré et je tenais ma poitrine et ma tête, dans une tentative de me calmer. Par la même occasion, j'essayais de rendre ma respiration plus régulière.

"- Pourquoi fallait-il que je revive ça ?!"

  Je déglutissais difficilement, ma vision était flou. Ma main glissa sur mes joues, elles étaient trempées. Aurais-je pleuré ? L'évidence me toucha et je ne pu que me moquer de mon état pitoyable. 

"- C'était il y a des années... pourquoi suis-je encore affectée par ça ?"

  Un soupire me quitta, j'imagine que j'ai suffisamment dormi. Et c'est avec peu de difficulté que je me redressa, pour m'asseoir. Puis, comme hypnotisée par le paysage de feu, je sortis de mon lit et marcha jusqu'au balcon. Comme toujours, l'air chaud frappa mon visage avec douceur et le bas de ma chemise de nuit crème, en coton, remuait légèrement au rythme du vent. J'inspira un grand coup, tout en fermant les yeux. Et expira, tout en les rouvraient.

"- Il ne faut pas que je me laisse impacter par ça... c'est inutile."

  Oui, les souvenirs, bons comme mauvais, sont juste des tremplins nous apportant de l'expérience. Ils nous permettent de comprendre nos erreurs sans les oublier. Sans eux, nos vies seraient vides de sens. C'est pourquoi je me dois d'avancer.

  Mon regard se perdait encore. Je voulais ignorer ma douleur passée autant que possible, mais mes mains tremblaient et ma gorge se nouait. Pourquoi était-ce si difficile ? J'ai revécu cette scène tant de fois dans ma tête... alors comment ce fait-il que mon corps puisse oser me trahir de la sorte ? Oui, j'aurais aimé que ce jour funeste n'arrive pas. Oui, je me sens coupable d'avoir survécu, alors que d'autre aurais pu avoir plus de chance que moi, pour vivre après ! Elles ont toutes péries dans les flammes... et moi j'ai survécu pour simplement gâcher ma chance !

  D'ailleurs, peut-on vraiment appelé ça "ne pas avoir de chance" ? Foutaises !

  Je commença à rire de manière sombre, mes mains s'accrochant plus fermement à la rembarde, et mon corps se courbant vers l'avant.

  Ce n'est pas de "chance" dont il est question ! C'est simplement cet escroc qui m'a abandonnée ! Non... il a surtout tout fait pour me meurtrir de toutes les manières possibles ! J'ai tant été blessés, mais jamais assez pour que ça me tue ! Du moins... je n'ai fini par mourir qu'en me tuant moi-même. C'est drôle, car, d'une certaine manière, je pensais que quelque chose allait m'empêcher de "réussir" ça. Mais, manifestement, cet enfoiré a dû se lasser de son "petit jouet".

  Mon esprit tourbillonna vers quelque chose de lointain. Pourtant, il s'agit du dernier souvenir que je garde de ma vie antérieure.

  Je me souviens encore d'avoir déambulé dans une parti en ruine de la ville, l'odeur qui régnait était celle de la mort. J'ai marché sans bute, durant des heures. Mes chaussures usées laissait passées la boue et la crasse, me gelant les pieds par la même occasion. Le temps était gris, ma vision aussi. Dans ma main se trouvait un pistolet que j'avais volé à un soldat, il était mort dans le processus.

  Ma décision avait été prise après avoir finalement accepté, que tout n'allait jamais s'améliorer. "Survivre" n'était même pas suffisant pour décrire mon existence. J'étais juste un outil, un jouet, un souffre-douleur... comment pourrais-je vivre alors que tout me blesse ?!

  Et c'est ainsi, qu'après être arrivée au bout du chemin, isolé et délaissé, j'ai amené le bout du canon contre ma tête et ai poussé sur la gâchette. A ce moment, j'ai eu mal, mais ce n'était en rien comparable à la délivrance que je ressentais. J'étais enfin libérée de ma douleur, de ces chaîne et boulets, encrés dans mon corps et mon esprit.