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  Un soir froid, un de ceux où la lune, enthousiaste de retrouver le ciel, éclaire les pavés des rues sombres, m'a guidé jusqu'à ce petit bar. Ambiance chaude,automnale, presque familiale, comme lorsque vous vous asseyez au coin du feu avec votre famille une pleine journée d'hiver.

J'étais perdue cette nuit là.Désespérée. Je me détestais d'un jour avoir posé les yeux sur un homme. Un de ces hommes qui peuvent vous promettre toutes les merveilles de ce monde sans avoir aucun scrupule de ne pas tenir leur promesse une fois que le véritable objet de leur désir leur a été offert.

J'aimerais être ailleurs, loin de cette ville, de son souvenir. A force de courir après son destin on finit par se brûler les ailes.

Le bar était bondé. Remplit de personnes de façade heureuses, joyeuses de parader ainsi. Le chic de cette ville me frustre parfois autant qu'il me dégoûte. Tous ces privilèges pourraient en mettre plein la vue à un aveugle tellement ils peuvent être de manière aussi grossière mis sur un piédestal.


   - Mademoiselle ?, l'homme,ici,aimerais que vous acceptiez ce verre.


Ma main repoussa le verre ovale remplitde bulles tourbillonnant ce qui eu pour effet de faire se révulser mes yeux en protestation.


  - Et bien vous direz à cet homme que je n'ai pas soif merci.


Le serveur aussi embarrassé que possible s'en retourna à son client initial, le verre trônant encore sur son plateau d'argent.


Mes yeux se mirent à inspecter les lieux. Ce qui m'avait semblé au premier abord comme charmant et d'un esprit bienfaiteur se révélait être une éternelle façade. Aussi mensongère que les sourires que les clients distribuaient alentours depuis que j'avais passé le seuil de la porte. Malgré la fausse bonne humeur scotché à tous les visages, je n'avais jamais connuune ambiance aussi particulière. Cela en était presque pitoyable,autant de personnes, se forçant à paraître plutôt que d'être,passant à côtés de moments de joies et d'échanges pour rentrer dans des cases imaginaires.





  - Comme ça, vous n'avez pas soif ?


A ces mots, mon regard se posa sur l'homme qui m'avait fait apporté le verre.


  - Petit 1, je n'accepte pas un verre d'un homme qui ne se présente pas à moi, petit 2, je n'accepte rien en général qui me parvienne de la façon précaire dont m'a été offert ce verre et petit 3, je ne suis pas d'humeur a accepter quoique ce soit venant de quelqu'un comme vous.


  - Quelqu'un comme moi ? Vous me brisez le cœur. Un cadeau est un cadeau il ne se refuse pas, c'est très mal poli.


  -  Alors je crois que pour ce soir la politesse est rayé de mon vocabulaire.


L'homme prit place à côté de moi,sur l'un des sièges tournant du bar et posa son coude sur son rebord.


  - Je ne vous ai pas invité à vous joindre à moi. 


Un sourire narquois se dessina sur son visage, faisant glisser mes yeux sur les traits carrés de sa mâchoire.


  - C'est normal. D'après ce que j'ai cru comprendre la politesse n'est pas votre fort ce soir.


  -  Touché.


Il leva son verre à sa victoire verbale, avant de me jeter un coup d'œil que je ne saurais interpréter.

Ne pouvant soutenir son regard je me concentrais soudain sur  le lustre somptueux qui trônait au dessus de ma tête. Les cristaux qui était fixé à ce qui semblait être de long bras, scintillaient au plafond, comme si la nuit étoilée était introduit dans le bar et dansait, contrastant le déroulement de la soirée mondaine dans laquelle je me retrouvais sans y avoir fait attention.


Serres moi fortWhere stories live. Discover now