La Lettera

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Tout le travail d'infiltration que nous avions mis en place ces derniers jours vole en éclat. Un instant je reste sans voix mes pensées sont désordonnées et je sens que l'alcool me remonte à la tête.
-Qu'est ce que vous racontez sur mon... Père - j'ai toujours du mal à prononcer ce mot- comment a t-il bien pu vous parler de moi ?
-Quand il était camé ou sous l'effet de la boisson votre père prononçait souvent votre prénom alors nous nous sommes intéressé de plus près à cela, vous savez les mauvaises habitudes ...
Son ton de voix me fiche la rage .
-Et comment votre Parrain compte il montrer sa reconnaissance ?
-Seulement un dîner avec vous. Bien évidemment je vous épargne le "venez seule sans la police sinon" blablabla..... On vous recontactera bientôt. Ne faites rien de stupide vous savez qu'on vous surveille même jusqu'à la porte de chez vous alors, Ciao Bella!
L'homme qui me tenait me lâche enfin et saute dans la voiture qui vient d'arriver à vive allure.
Après cette fracassante entrevue, je m'assoie un moment le temps de recouvrer mes esprits. Je hèle le premier taxis que je croise et je rentre chez moi.
Je n'arrive pas à dormir, je me retourne encore et encore dans mon lit et en fermant les yeux je ressasse en boucle les paroles de mon assaillant. Comment mon père a pu se mettre dans une situation pareil ? Sont-ils au courant qu'il vient de sortir de prison ? Probablement que oui...
En repensant à lui, d'atroces souvenirs me submerge. C'était un énième soir ou il est rentré complètement alcoolisé il a attrapé ma mère par les cheveux et l'a jetée contre le radiateur de la cuisine, son haleine empestait l'odeur de la bière chaude et sa cigarette était tellement entamée qu'elle lui brûlait presque les doigts. A chaque fois je me jettai sur lui en lui criant de la lâcher mais il m'envoyait valser avec un coup de pied en plein dans le ventre.
J'entends encore les cris, les bruits d'une bouteille brisée contre un mur et ma mère suffoquant sous les coups de mon géniteur. S'en était trop j'ai attrapé un couteau dans la cuisine et je me suis approché de la bête que je n'avais jamais réussi à appeler mon père. Je lui ai donné un coup dans le dos et j'ai saisie la main de ma mère pour qu'on puisse courir se cacher chez notre voisin Joe. C'est se soir la qu'il a enfin pu être arrêté et jeté dans le trou qu'il méritait.

Le lendemain matin je suis étrangement calme, j'ai pris la décision de ne pas en parler à mes coéquipiers et de jouer double face pour le moment. C'est quelque chose qui me révulse d'autant plus que je déteste le mensonge et l'injustice mais quelque chose me dit qu'il est plus prudent de ne rien divulguer.
J'arrive au bureau et vais me servir un café, Jiovanni s'approche discrètement de moi sans que je puisse le voir. Je sens sa main passer dans mes cheveux et je souris.
-Je ne suis pas sur que ce soit un geste approprié au bureau ça monsieur.
-Sauf que techniquement on est à la machine à café.
Il me jette un regard malicieux et je ne peux qu'embrasser ce sourire qui me plaît tant.
-T'es bien rentrée hier soir ? Il joue avec une mèche de mes cheveux.
Je me fige un instant en repensant à ce qu'il c'était passé la veille. Je ne dois pas montrer le moindre signe de détresse.
-Ou.. Oui oui bien sur j'ai juste marché un peu avant, il faisait tellement bon.
Je me défait doucement de ses bras.
On a des nouvelles de Pedro ? Quand est ce qu'on commence le plan "infiltration chez l'ennemi"?
-Je n'ai pas encore reçu son message mais ça ne saurait tarder tu dois te sentir prêtre à tout moment. Solene fini les derniers préparatifs pour ta nouvelle identitée. Et en attendant on a une mission des plus barbante à faire, madame Alessandro a encore demandé à ce qu'on aille voir le gérant du bar en dessous de chez elle pour le tapage qu'il engendre.
-Mais on peut pas refiler cette a faire à l'équipe deux ? C'est pas à nous de faire ça..
-Allez en route soit pas grognon tu regrettera ces missions quand tu seras loin de ton confort.
-Bon laisse moi cinq minute je vais chercher ma veste.
Je me dirige vers le vestiaire, j'ouvre mon casier et une lettre en tombe. C'est un superbe papier qui n'a pas l'air bon marché. Un sceau y est apposé au dos, c'est inhabituel aujourd'hui tout le monde utilise un portable. Curieuse j'ouvre.

"Mademoiselle Angeli, je serais honoré si vous acceptiez de dîner avec moi ce soir. J'ai réservé une table au Vuciata pour huit heure. Naturellement comme à certainement du vous le dire un de mes hommes venez seule. Si malencontreusement il vous arrivait de désobéir je le saurais et n'attendez pas à me voir la bas. Je vous ai laissé un petit quelque chose avec cette lettre je serais ravis si vous le portiez ne vous souciez pas de la taille je suis quasiment sur de ne pas m'être trompé."

Mes joues s'empourprent à la simple pensée qu'il m'eut observé et pas qu'une fois à mon avis.
Je regarde de plus près et j'aperçois un paquet. Je n'ai pas le temps maintenant de regarder ça attendra la fin de mon service.
Mais une question me taraude, comment a t-il fait pour mettre la lettre ici dans mon casier en plein milieu d'un commissariat de police ? On doit vraiment sous estimer l'étendue du réseau que peut avoir un parrain de la mafia... Ça me fait un peu froid dans le dos.

Cosa nostra mi amorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant