𝗗𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗮𝗿𝗱 𝗰'𝗲𝘀𝘁 𝘁𝗿𝗼𝗽 𝗽𝗲𝘁𝗶𝘁 ━ 𝑆𝑎𝑐𝘩𝑎𝐿𝑒𝑃𝑡𝑖𝑡𝐺𝑒𝑛𝑖𝑒

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~ 𝗗𝗮𝗻𝘀 𝗹𝗲 𝗽𝗹𝗮𝗰𝗮𝗿𝗱 𝗰'𝗲𝘀𝘁 𝘁𝗿𝗼𝗽 𝗽𝗲𝘁𝗶𝘁 ~


"Bonjoooooouuuur !

Je suis un tantinet surexcité·e, oui, c'est vrai. Je viens ici pour la troisième fois pour - encore ! - raconter un moment heureux de ma vie ! Oh, une histoire bête, un moment futile, mais je l'ai ressenti comme une grande victoire.

Saison 2021 de The Voice. Un groupe de trois. Des frères et sœurs, comme iels l'ont dit. Iels ont passé les auditions à l'aveugle, rejoignant l'équipe de Florent Pagny. Et puis... Je crois que c'était lors des battles, je ne sais plus. En tout cas, iels ont été éliminé·e·s, mais Florent a dit un truc du genre "Synchronisation blablabla connexion blablabla" (oui, je sais, j'ai des talents de coaching certains). Je ne serais pas journaliste, obviously. Bref. Amel (je crois), renchérit "C'est normal, ils sont frères et sœurs". Et ce moment... oh ce moment magique. À côté de moi, ma mère a dit, étonnée "Frères et sœurs ?".

Oui. Pourquoi étonnée ? Parce que le "problème", c'était que le frère avait un corps de femme. Un corps féminin. Poitrine, organes génitaux (non je ne suis pas allé·e vérifier, ça se voyait, pas de quoi en faire tout un plat. Mon identité de genre assignée à la naissance se voit aussi), tout ça. Oui, le "problème", c'était cette revendication de "frères et sœurs" alors qu'apparemment, les 3 étaient de sexe féminin.

Donc moi, en mode balek, mais aussi (dans ma tête) "Waw, il assume, waw waw waw !", je réponds à ma mère "Ben quoi ?" Et je crois qu'elle était gênée. Oh, ça s'est entendu dans sa voix "Ben...c'est une fille, pas un mec...". Et j'ai répondu le plus naturellement du monde, sur un ton de "J'm'en fous laisse-moi écouter en paix" : "Ben p'têt qu'il est trans".

Et ben ça lui a bien cloué le bec, à la daronne, moi j'vous l'dis ! Elle est retournée à son écran et elle n'a plus rien dit ! Oh, comme je suis fier·ère, vous pouvez pas savoir ! J'ai actuellement un sourire de 3 kilomètres de long rien qu'en y repensant ! C'était magique !

Voilà. Je tenais à raconter ce moment de rien du tout parce que ça m'a permis de confirmer un truc auquel je pensais depuis déjà longtemps : c'est en en parlant comme d'une banalité que, peut-être, on insufflera dans le cerveau des moins ouvert·e·s d'esprits et des moins renseigné·e·s l'idée que c'est comme ça. Non, ce n'est pas une normalité, mais ce n'est pas non plus une différence. Parce que ça dépend du point de vue duquel on se place.

Regardez : dans un groupe habitué à ça, c'est normal, mais c'est différent et hors-normes du point de vue des petit·e·s vieux·eille·s du quartier. Demander les pronoms d'une personne, pour moi, c'est normal, mais pas pour mes grands-parents, par exemple. Tout est une question de point de vue, vous dis-je !

Bref. Ça ne doit pas être quelque chose de fou, de bizarre. Ça doit juste être comme ça, une réponse en haussant les épaules, une réponse simple mais sournoise qui dit "On s'en fout, c'est comme ça, chacun·e est qui iel veut, ce qu'iel est, comme iel est, et la seule chose à faire, c'est de respecter ça, ça et la personne".

Voilà. Et j'ai une profonde admiration pour ces gens qui s'assument devant toute la France parce qu'on sait que dans ce genre d'émission, certain·e·s aiment bien aller chercher toute la vie des participant·e·s pour leur trouver ne serait-ce qu'un seul défaut qui leur permettrait de les éliminer. Alors quand il n'y a même pas à chercher parce que c'est assumé, c'est encore plus simple de faire chier la personne. Alors moi, je tire mon chapeau.

Bon, c'était un petit racontage de vie, assez court, mais j'espère que ça vous a donné le sourire !

Gros bisous sur vous, mes cachous !

Sacha"



Un p'tit témoignage de SachaLePtitGenie

ONCE UPON A SMILE | petits textes pleins de soleil.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant