Chapitre 1

370 39 17
                                    

J’observe Monsieur et Madame Cross qui me sourient d’une manière étrange

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

J’observe Monsieur et Madame Cross qui me sourient d’une manière étrange. Mes parents ne m’ont jamais regardé comme ça, encore moins souri, du moins, pas après le jour où je suis tombée de l’arbre. Ils disaient que j’étais la création du mal et que tout était de ma faute. Je pense qu’ils avaient raison et que je méritais les punitions qu’ils m’ont données. 

Marina, la dame qui est venu me voir à l’hôpital m’a expliqué que papa et maman allaient être punis pour ce qu'ils m’avaient fait. Je n’ai pas répondu, papa m’a dit de ne jamais répondre aux questions quand on me parle d’eux ou même jamais. Ça me va, ne pas parler je veux dire. J’aime bien le silence, c’est reposant. 

Marina m’a ensuite dit que j’allais vivre chez Madame et Monsieur Cross avec leurs deux enfants, Heath et Owen, des jumeaux qui sont plus vieux que moi de trois ans. Je les connais déjà mais je ne veux pas vivre chez eux. Je dois rentrer à la maison sinon maman et papa vont se mettre en colère. Je voulais le dire à Marina mais je n’ai pas réussi. Je ne dois parler à personne. Jamais. 

Papa dit que ma voix est une abomination, digne de l’enfant du mal. Il dit aussi que ma voix tuerait n’importe qui et que si je ne veux pas être responsable d’une nouvelle mort, je dois me taire. Alors je me tais. 

— Tu te sens bien, Scarlett ? demande Madame Cross.

Je hoche doucement la tête en regardant le bout de mes chaussures. Maman dit que c’est malpoli de regarder un grand dans les yeux, que je n’en ai pas le droit parce que mes yeux pourraient tromper le plus sage des hommes. Elle dit que ma beauté est le poison de l’humanité. 

— Tu n’as pas trop mal à tes côtes ma jolie ? poursuit Monsieur Cross. 

Il regarde rapidement le sachet de médicament à côté de moi alors que je secoue doucement la tête. Je n’ai pas mal qu’aux côtes, la totalité de mon corps me fait souffrir, mais je ne dois pas me plaindre, je sais que je mérite cette douleur. Papa dit que la souffrance que je ressens n’est pas un quart qu’Archie a subi, que je dois souffrir autant que lui pour expier mes fautes. Alors je ne peux pas prendre de médicament sinon, je n’aurais plus mal et les fautes que j’ai commises ne partiront jamais. Je dois payer et ma sentence est la douleur.

— Tu ne veux toujours pas nous parler ? 

Je lève les yeux vers la voix gentille de Madame Cross avant de rapidement les baisser. Parfois, j’oublie que je n’ai pas le droit de regarder les gens dans les yeux. Je ne veux pas leur manquer de respect, papa et maman s’énervent toujours lorsque je le fais et ils ne sont pas gentils lorsqu’ils sont énervés.

Je regarde la porte en tordant mes doigts dans mon dos. Le soleil est couché, je devrais être à la maison depuis longtemps. Si je ne rentre pas vite, je vais être punie encore et j’ai trop mal pour que ça recommence. 

Les docteurs à l’hôpital ont dit que j’avais eu de la chance. Je ne suis pas à l’aise avec ce mot, je ne connais pas vraiment la chance, mais je suppose que ce n’est pas vraiment ça. Je vais être encore punie et ça, ce n’est pas de la chance.

Chaotic Mind [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant