Brave

Chapitre 20.

Maxine était assise à la table du petit-déjeuner chez ses parents, essayant de ne pas avoir l'air trop heureuse.
Si elle se mettait à agir étrangement sa Mère saurait directement que quelque chose n'allait pas et la dernière chose qu'elle souhaitait était bien que Cléa Bauman s'intéresse de trop près à elle.
Ça ne serait profitable ni à elle, ni à Clémentine, ni à leur relation naissante à toutes les deux.
Cléa était une véritable fouine et quand elle cherchait quelque chose, elle finissait toujours par trouver.
Maxine et sa sœur avaient fini par nommer leur Mère "Inspecteur Cléa", parce qu'elle était comme ça, toujours prête à enquêter sur la moindre petite chose qui se passait dans leur vie.
Le concept de vie privée lui était tout bonnement inconnu.

- Tu vas encore passer ton après-midi avec Laura ? Elle n'en a pas encore assez de toi ?
- Tu sais très bien que c'est pour mon exposé de Chimie, elle a accepté de m'aider parce que je ne suis pas très douée dans cette matière mais qu'elle a toujours adoré ça.
- Je sais, mais elle est en congé cette semaine, alors essaye de ne pas lui prendre tout son temps.
- Je n'ai rien demandé, c'est elle qui s'est proposée... Sérieusement Maman c'est quoi ton problème ? Tu veux toujours que j'ai des supers notes et quand je fais tout pour les améliorer tu râles !
- Je ne râles pas !
- Si tu râles, alors si tu m'expliquais pourquoi tu es de mauvaise humeur que l'on puisse toutes les deux passer à autre chose.

C'était toujours comme ça entre sa Mère et elle.
Maxine était têtue, elle devait bien le reconnaitre, mais elle tenait bien ça de quelqu'un.
Et se quelqu'un était sa Mère.

- C'est juste étrange de te voir soudain passer plus de temps avec Laura qu'avec Constance ou Alexandra.
- Et ?
- Tu t'es disputée avec elles ?
- Non, je ne vois pas pourquoi tu penses ça !
- Parce qu'habituellement quand tu passes autant de temps loin d'elles c'est parce que vous vous êtes embrouillées.
- Je ne m'embrouille jamais avec Constance. C'est ma Meilleure Amie depuis que je sais marcher.
- Alors c'est quoi le problème ?
- Il n'y a pas de problèmes, c'est toi qui en vois ou il n'y en a pas !
- Je sais qu'il se trame quelque chose. Tu agis étrangement depuis des mois. D'abord tu étais triste comme si tu venais d'apprendre que tu allais mourir d'une maladie grave, même si tu as essayé de nous le cacher à ton Père et moi, après tu es redevenue normale, d'un coup après avoir séché plusieurs cours et maintenant tu agis comme si tu vivais sur ressort et que tu étais la personne la plus heureuse du monde tout en passant tout ton temps avec Laura.

Aïe...
Visiblement elle n'avait pas été aussi subtile qu'elle le pensait et sa Mère avait remarqué que quelque chose se tramait.
Mais elle n'était visiblement pas arrivée au bon diagnostic si on suivait son cheminement de pensé, parce que Clémentine n'avait pas été incluse une seule fois depuis le début de leur conversation, ce qui était une bonne chose.

- Est-ce que Laura est ta petite amie ?

Maxine faillit s'étouffer, recrachant la gorgée de lait qu'elle venait de prendre dans son verre.

- Pardon ?
- Est-ce que tu sors avec Laura ?
- Tu ne peux pas être sérieuse là ?
- Je suis parfaitement sérieuse. Tu sais que ça ne me dérange pas si tu sors avec une fille chérie, j'essaye juste de comprendre ce qu'il se passe en ce moment avec toi.
- Je ne sors pas avec Laura Maman ! Elle est comme ma sœur ! Tu sortirais avec Léa toi ? Ou avec Juliette ?
- Bien sûr que non ! L'une est ma sœur et l'autre c'est tout comme !
- Donc tu vois ! C'est complétement stupide !
- Alors que se passe-t-il avec toi ?
- Rien du tout, répondit Maxine, essayant de ne pas être trop sur la défensive.
- Tu agis différemment depuis des semaines, je le vois bien et...
- Maman, je ne te cache rien, je vais bien, j'ai juste la pression pour réussir mon année, parce que je tiens vraiment à faire ce que j'aime l'année prochaine et je ne peux pas me permettre de me relâcher maintenant. Mais si tu préfères que j'aie des mauvaises notes, je peux le faire.