Un mois...
Cela faisait un mois depuis la dernière fois où Maxine et Clémentine c'étaient retrouvées ensemble dans le gymnase.
Un mois que la jeune femme jouait la comédie devant ses proches en leur faisant croire, avec plus ou moins de succès, que tout allait bien pour elle.
Un mois que ses amis, bien moins crédules que sa famille, la regardait comme si elle allait s'effondrer à chaque seconde de la journée et Maxine ne pouvait même pas vraiment leur en vouloir, elle ressemblait vraiment à de la merde.
Elle était plus un automate, qui allait en cours, dormait, allait à nouveau en cours dans un éternel balle de répétition.
Constance avait bien essayé de la faire sortir afin de lui faire profiter de l'extérieur, mais elle n'avait pas vraiment envie de faire un effort.
Tout ce qu'elle voulait, tout ce que son cœur et son corps lui réclamait c'était Clémentine.
Clémentine à qui elle avait promis de ne plus l'approcher si ce n'est en dehors des cours qu'elle avait avec elle avec sa classe.
Clémentine qui ne semblait même plus pouvoir la regarder dans les yeux.
Clémentine qui évitait même de lui parler.
Jamais la jeune femme n'avait autant maudit son jeune âge.
Parce que c'était là le problème.
Elle était mineure, élève au lycée, là où Clémentine était majeure et sa Professeure.
Tout était fait pour les séparer, pour les empêcher d'être ensemble, mais son cœur lui ne comprenait pas cela, son cœur demandait seulement à pouvoir à nouveau ressentir cette joie qu'elle ressentait en étant proche de la jeune Professeure.
Assise au bord de l'eau, ne faisant même pas attention au fait que l'eau était froide et était en train de mouiller son pantalon, Maxine essayait de s'empêcher de pleurer pour ce qui devait être la cinquième fois de la journée.
Elle venait de terminer son cours de sport elle n'avait pas pu prendre assez sur elle pour continuer sa journée de cours et avait simplement décidé de sécher les deux heures qu'il restait.
Elle savait que cela n'allait pas plaire à sa Mère, mais à cet instant précis, elle n'en avait rien à faire, elle voulait juste pouvoir passer un peu de temps seule sans personne pour lui demander si elle allait bien.
Et elle n'allait pas bien, donc ce n'était même pas la peine de lui poser la question, même si bien sûr, elle continuerait à répondre le contraire pour que personne ne cherche à en savoir davantage.
Que pourrait-elle leur dire de toute façon ?- Maxine ? Tu n'as pas cours ?
Maxine se figea en entendant une voix qu'elle ne pensait pas réentendre aujourd'hui.
Qu'elle ne pensait pas réentendre avant la semaine d'après, puisqu'elle n'avait plus sport jusqu'au Lundi suivant.
Mais c'était pourtant la voix de Clémentine qui venait de s'adresser à elle.- S'il vous plait...
Maxine ne savait même pas pourquoi ses trois mots étaient sorti de sa bouche.
Elle ne savait pas si elle la suppliait de s'éloigner ou bien la suppliait de s'approcher, son cœur et sa raison se disputant sans que l'un ou l'autre ne gagne réellement.
C'était à Clémentine de savoir ce qu'elle allait faire, Maxine en avait assez d'être la personne raisonnable ici.
Et Clémentine sembla décidée de s'installer à côté d'elle, l'eau ne semblant pas la déranger plus que cela.- Est-ce que ça va ?
- Vous allez vraiment me demander cela ?Maxine aurait voulu la regarder et la tutoyer, comme elle avait déjà pu le faire, mais elle avait besoin de maintenir une distance de sécurité avec sa Professeure et le vouvoiement était une bonne barrière, la seule qu'elle avait pour le moment...
- Non. Tu ne vas pas bien...
Maxine préféra ne pas répondre, se contentant de continuer à regarder l'étang de Thau, qui s'étendait à perte de vue devant elle.
C'était plus simple comme ça.
Elle sentait la chaleur de sa Professeure à ses côtés, elle savait que c'était elle, mais c'était différent de la regarder...- Maxine que faisons-nous ?
- Rien, nous ne faisons rien, même si c'est en train de me tuer à petit feu, je refuse de vous mettre en danger... Je refuse d'être la cause d'un quelconque problème que ce soit avec le lycée ou bien même l'état.
- Maxine... Je déteste te savoir mal ainsi, par ma faute...
- Ce n'est pas de votre faute.... Ou tout du moins pas complètement, nous sommes toutes les deux coupables de ressentir ce que nous ressentons...
- Mais je suis l'ad...
- Ne pensez même pas à finir votre phrase ! S'exclama avec colère la plus jeune des deux brunes, avant de se retourner pour rencontrer finalement le regard de Clémentine, je refuse que vous tentiez de prendre tout le blâme pour cette histoire sous un prétexte aussi stupide ! Je suis celle qui a demandé si je pouvais vous embrasser, je suis celle qui a commencé tout cela.
- Mais j'aurai pu te dire non !
- Et j'aurai pu ne pas le demander !Un silence sembla s'installer entre les deux jeunes femmes, Maxine ne pouvant s'empêcher de soupirer, se servant de sa manche de manteau pour essuyer les larmes qui coulaient maintenant librement de ses yeux, essayant de ne pas se mettre du sable partout sur le visage dans le processus.
- Vous ne pouvez pas prendre le blâme de tout. S'il vous plait...
Maxine vit le regard de sa Professeure s'adoucir, tandis qu'elle tendait l'une de ses mains dans sa direction, attrapant la sienne au vol, avant de la porter à ses lèvres.
- Tu es tellement mature pour ton âge, j'en oublie parfois que tu n'as que 17 ans...
- J'aurai 18 ans dans trois semaines...
- C'est toujours tellement jeune...
- Au moins je serais majeur, rétorqua en haussant les épaules l'étudiante.
- Oui, c'est vrai...
- Est-ce que nous pourrions... Non, c'est stupide, oubliez même que j'ai commencé une phrase...
- Maxine...
- Je sais qu'une quelconque relation entre nous est interdite, mais peut-être pourrions-nous... Nous voir, comme ça, simplement parler... Mais ne rien faire de répréhensible, tout du moins rien qui pourrait vous poser problème face à la justice...MB/CD
Clémentine ne savait pas si c'était une bonne idée de serait-ce que penser à accepter la proposition de Maxine, mais la jeune femme lui manquait tellement qu'elle était prête à le faire.
Elle était prête à mettre tous ses principes en l'air si cela lui permettait de passer un peu de temps avec la personne qui lui avait volé son cœur sans qu'elle ne s'en rendre vraiment compte.
Elle était désespérée de pouvoir avoir le moindre contact avec la jeune femme...- C'était stupide, je le sais, ne prenez pas ma demande en compte...
- Si nous le faisons ça doit être dans un endroit où personne ne peut nous voir, ou personne ne pourra jamais rien trouver à redire.Clémentine savait que sa décision d'accepter était stupide, elle le savait du plus profond de son être, mais elle était faible et surtout, elle était amoureuse.
Clémentine savait que ce n'était pas bien, mais rien que pour voir le regard de Maxine s'éclairer comme il le faisait à cet instant, elle le referait sans aucune hésitation.- Nous allons trouver. Je sais que nous allons-y arriver, sourit l'étudiante, de l'un de ses sourires qui faisait s'envoler une nuée de papillons dans son estomac.
- Tu es bien trop sûre de toi.
- Peut-être... Ou peut-être que je veux simplement avoir de l'espoir. On ne peut pas vraiment dire que j'en ai eu beaucoup ses derniers temps...Clémentine ne put s'empêcher de se sentir coupable, un poids se faisant ressentir dans son estomac.
Elle avait bien vu que Maxine allait mal, mais elle ne pensait pas que c'était à ce point.- Tu as raison, aillons un peu d'espoir, sourit à son tour Clémentine, avant de se lever, tendant sa main en direction de son élève, maintenant que dirais-tu de quitter cette plage ? Parce que je ne sais pas toi, mais je commence à avoir froid et mes vêtements sont mouillés.
Acquiesçant à la demande de Clémentine, Maxine attrapa la main de sa Professeure, prête à la suivre où elle le voudrait...

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Brave
RomanceMaxine est élève en terminale dans un lycée de Sète, elle a de bonnes notes, a une famille unie, des amis toujours là pour elle. En sommes, Maxine a une vie normale. Mais cette vie normale s'arrête le jour où sa nouvelle Professeure de Sport entre d...