Croque-mort [H.S]

Cadavre numero 4

Je me déplace autour de sa femme le plus doucement possible et commence sa mise en beauté sous l'œil attentif de son mari. Il examine chaque geste que je porte à son épouse comme pour la protégée, ou montrer qu'il est là quelque chose dans ce genre. Je me renfrogne un peu. Je n'aime pas qu'on me regarde travailler.

-C'est déstabilisant la façon dont vous me regardez.

-Je surveille simplement mon étendre.

Je lève les yeux au ciel.

-Je ne vais pas la manger.

Je repense à ce que je viens de dire. Merde. Oh mon dieu quelle conne!

-Pardon, non c'est pas ce que je voulais dire.

-Vous êtes cinglée.

-Non je suis juste..croque-mort.

-Ma femme est morte elle est là, sous nos yeux et vous vous permettez de faire...une blague?

Je réfléchis un instant sans rien dire.

-Si ça peut vous consolez mes parents sont morts il y a six mois dans un accident de voiture et je pense qu'ils ont souffert..

Il me jette un regard terrifié et en même temps embêter.

-Comment pouvez-vous..

Il secoue la tête.

-Je suis désolé pour vos parents.

-Oh c'est rien vous savez ils ont eu une belle mise en beauté fait par mes soins. Souris-je fièrement.

-Vous..vous avez maquillé..vos..vos propres parents?

-Heu...oui c'est mon métier. Dis-je en agitant le pinceau à fond de teint que je tenais dans les mains.

-Vous êtes vraiment un drôle de personnage.

J'hausse simplement les épaules. Je ne sais pas, c'est juste naturel chez moi, je suis indifférente à la souffrance c'est comme ça.

Je termine ce que j'ai à faire sur le magnifique corps de la demoiselle puis comme à mon habitude je rabat ses bras sur son ventre en souriant chaleureusement.

-C'est maintenant que tout commence, repose en paix. Murmurais-je.

-C'est une manie?

Je relève subitement la tête.

-Quoi?

-De parlez à vos morts?

-Je ne suis pas folle.

-Je n'ai jamais dis ça.

Je ne sais pas pour quelle raison je m'énervais mais le ton que ce bel homme avait employé comme si j'étais une créature dans une cage d'un stupide zoo. Il ne me comprends pas certes mais il ne me juge pas. Je soupire froidement.

-Votre femme est morte et est actuellement sous vos yeux donc je comprends que ça soit dur mais n'en devenez pas pour autant désagréable.

-Bien.

-Bien? Non ce n'est pas bien non.

-Êtes-vous une chieuse ou un truc dans ce genre.

-Pardon? Mais je ne vous permet pas.

-Ne vous inquiétez pas je me le permet tout seul. Maintenant si vous voulez bien vous dépêchez ma femme à rendez-vous à ses funérailles.

-Pauvre con. Murmurais-je

-Pardon?

-J'ai dis que c'était bon. Grognais-je plus fort.

-C'est ce qu'il me semblait.

Je le laisse dire ses derniers adieux a sa femme puis remballe mon matériel avant de prendre mon manteaux pour pouvoir sortir de cette pièce à l'ambiance morbide.

J'arrive doucement vers la porte, souris et me retourne. Je ne vais pas me laisser faire sous prétexte que sa femme soit morte. D'ailleurs il ne la méritais pas j'en suis sûre.

-Vous êtes un con. Souris-je

-Et vous dites ça en souriant?

-Je devrais pleurer peut-être?

-Vous êtes définitivement folle.

-Vous savez quoi?

-Non quoi? Parce qu'à ce stade notre conversation est vraiment enrichissante.

-Merde!

Je pousse la porte puis le laisse seul.