Cadavre numéro 6

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J'ouvre les yeux péniblement puis les referment instantanément à cause de la lumière du jour qui m'éblouie. Ma tête va exploser et je ne me souviens pas de la veille. Après plusieurs tentatives j'ouvre enfin les deux yeux et inspecte l'endroit où je me trouve actuellement. Les murs sont beiges, la décoration est assez épurée et le lit est king size. J'apporte mes mains à mon crâne lorsque je m'arrête une seconde sur mon habit. Je porte une chemise bleue ciel d'homme ce qui ne me ressemble absolument pas. Je panique et me lève à toute vitesse mais trébuche et m'étale sur la moquette de la chambre. Quelques secondes plus tard la porte s'ouvre sur...attendez..mais..Harry ?

What the hell is going on ?

Par reflex je recule un peu jusqu'à heurter la table de chevet. Et merde !

-Qu'est-ce que vous foutez ici ?

-Je suis chez moi à vrai dire.

-Alors je vais reformuler : Qu'est-ce que JE fou ici ?

-Hier vous étiez soule comme un trou et votre ami si fidèle était déjà rentré chez lui avec une pimbèche qu'il a ramassé sur la piste de dance, puisque je ne connaissais pas votre adresse je vous ai ramené chez moi.

J'enfile mes habits sous le regard insistant d'Harry.

-Tu m'as vue en sous-vêtement alors je pense que tu peux te permettre de me tutoyer maintenant.

Il rigole, son rire est comme une douce mélodie.

-Qu'est-ce que tu aurais voulue que je fasse ? Te laisser dormir dans tes habits plein de vomi ?

Je me stoppe nette.

-Dis moi pas que..

-Oh que si !

-Oh merde...je suis désolée.

-C'est rien j'ai toujours voulue faire ce genre d'experience.

-Tenir les cheveux d'une femme lorsqu'elle vomit ses tripes ou bien laisser une inconnue dormir chez toi.

Il fait semblant de réfléchir en s'appuyant contre la porte.

-Je dirais les deux en fait.

-Et après c'est moi qu'on traite de cinglée. Dis-je en roulant des yeux.

Je finis par prendre mes clés et mon téléphone puis m'avance vers la porte où se tient mon gentlemen.

-Tu peux pas genre..te pousser pour que je passe.

-A une condition.

-Wow ça devient du kidnapping maintenant ? dis-je amusée.

-Trêve de plaisanterie. Tu n'es pas bien dans ta tête et je voudrais t'aider.

-Oh je vois, et bien laisse moi passer pour que j'aille maquiller mes cadavres et là tu me seras d'une grande aide. Tu sais être croque-mort ne veut pas dire être folle.

-Je n'ai jamais dis que tu étais folle j'ai juste dis que tu devrais consulter pour parler de ta manie à ne jamais rien ressentir.

-Je ressens des choses !

-Ah ouais ? Dois-je te rappeler que la première fois que l'on s'est vus tu m'as fait une blague sur ma femme qui était morte et en plus à dix centimètres de toi ?

-....

-Tu ne ressens rien Madge.

-Comment tu connais mon prénom d'abord ?

-Comment tu connais le mien ?

-On me l'a donné.

-Et bien on me l'a donné également.

Je roule des yeux.

-C'est tant mieux, maintenant laisse moi passer cette foutue porte.

-Accepte tu de consulter un psy ?

Je réfléchis un moment. Il est tenu par le secret professionnel et puis il serait comme une épaule et une oreille pour m'écouter. C'est peut être pas une si mauvaise idée au final non ?

-Très bien ! A une condition.

Il sourit de toutes ses dents et me considera.

-Tu seras mon psy et c'est non négociable.

Son visage blêmit et ce fut à mon tour de sourire.

Croque-mort [H.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant