1. Elena

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                     Retour de karma

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Retour de karma.

Concentrée sur la clé qui refuse de rentrer dans la serrure, c'est pas faute de faire preuve de persévérance, « tu vois papa que je peux l'être quand je veux ». Je rie toute seule de ma blague pourrie, quand enfin j'arrive à l'insérer.

Alléluia !

Je ne vais pas lever les mains vers le ciel en signe de victoire, mais l'envie y est, pas la coordination malheureusement.
La porte d'entrée de notre appartement s'ouvre brusquement, avant que je n'ai pu tourner la clé, me faisant basculer en avant, les doigts encore sur le trousseau dans un angle peu gracieux et précaire vu ma condition.
Mon père, aussi surpris que moi, a juste le temps de tendre les bras, tout en essayant de ne pas faire tomber ce qu'il tient déjà, pour me rattraper avant que je ne m'étale au sol.

Je me disais aussi... Trop facile.

Je vis avec mon père Romain, dans cet immeuble cossu du seizième arrondissement de Paris depuis la mort de maman quelques années plus tôt.
Nous avons déménagé du pavillon de banlieue parisienne dans laquelle nous vivions tous les trois car trop de souvenirs y étaient rattachés. C'était aussi une excuse pour mon père de nous rapprocher de son lieu de travail, il est chirurgien en neurologie dans une clinique privée.
Maman était pilote dans l'armée de l'air. Elle partait souvent en mission, mais elle n'a jamais voulu vivre à Paris. Alors c'est mon père, par amour pour elle qui faisait les trajets ou qui restait dormir dans cet appartement les jours de gardes.

Mais depuis quelques mois, il y a aussi ma belle-mère Olivia, qui habite avec nous. Elle n'est pas une marâtre, mais en bonne peste que je peux être, je fais comme si elle en avait le rôle.
Olivia est chargée de communication dans la clinique où exerce mon père. Je les soupçonne de se fréquenter depuis pas mal d'années, mais quand je lui en ai fait la remarque, il m'a rassuré en me promettant qu'il n'avait jamais trompé maman. Je le crois. Car mon père a pas mal de défauts mais pas celui d'être un menteur. C'est l'homme le plus droit que je connaisse.
Bref je m'égare.

Là, il doit s'apprêter à partir pour la clinique car il porte un de ses costumes taillés sur mesure de chez Brioni, son laptop dans sa housse de luxe sous un bras et son manteau dans l'autre, les AirPods en placent.
Je me redresse tant bien que mal, plus mal que bien d'ailleurs, en lâchant ses bras. On se fixe une seconde. Moi avec mes yeux explosés rendus vitreux par des substances illicites en plus de l'alcool que j'ai bu et lui avec un air de désolation mêlé à de la tristesse et de la colère.

— Va te coucher Elena. Repose toi. Car ce soir, dès que je rentre nous allons avoir une discussion sérieuse sur ton avenir et crois moi elle ne va être plaisante.

Ok. Pas de bonjour, ou, tu as passé une bonne soirée ?
Non.

Cette question, cela fait quelques mois qu'il ne me la pose plus.

« Just A Breathe  « Don't give up «  sous contrat d'édition Où les histoires vivent. Découvrez maintenant