Je n'ai que de brefs souvenirs de mes premiers réveils. C'était à l'hôpital, j'avais le temps de voir le ciel gris par la fenêtre, de discerner les silhouettes floues présentes dans la chambre puis je sombrais de nouveau. Je ne me souviens pas d'importantes douleurs. Mes pensées tournaient autour du sort des autres. Réaliser qu'ils étaient là quelque part, morts ou vivants, ou peut-être même entre les deux. Qu'était-il advenu d'eux ? Papa, maman... mais je me rendormais avant même d'avoir le temps d'essayer d'articuler.
C'est seulement le dimanche matin que je me réveillai pour de bon. L'infirmière qui vint me voir m'informa que j'avais dormi pendant plus de vingt-quatre heures – ce qui ne me surprenait pas plus que ça à vrai dire – et que je n'avais aucune conséquence importante à la suite de l'accident.
Puis elle m'expliqua qu'ils devaient me garder en observation au moins jusqu'au lendemain, que ce n'était pas forcément agréable de rester coincé ici mais que tout était une question de sécurité pour ma santé.
Ce discours ne faisait que retarder la réponse à la question qui me brûlait les lèvres :
- Et ma sœur ? Mes parents ? Comment vont-ils ? Demandais-je avant qu'elle ne se lance dans d'autres explications.
L'infirmière resta de marbre un instant. Puis elle esquissa un sourire et répondit :
- Ils vont bien. On va devoir les garder au moins une semaine avec nous, ils n'ont pas eu autant de chance que toi. Mais ils s'en sont tous tirés.
Une vague de soulagement me submergea. J'avais la sensation d'avoir plongé dans un bain chaud après une longue journée d'hiver.
- Merci beaucoup, dis-je en lui rendant son sourire.
- C'est toi qu'il faut remercier. Si tu n'avais pas appelé les secours aussi rapidement, je crois que nous n'aurions rien pu faire.
Je la remerciai une dernière fois et elle quitta la chambre. Une fois seul, la nuit de l'accident me revint en mémoire comme un flash. « J'ai de la chance », disaient les mots inscris sur le bouton.
Et c'est ce qui était arrivé : j'avais eu de la chance. Je pris le verre d'eau posé sur ma table de chevet et bu une gorgée. Je senti le liquide frais couler dans ma gorge. Je me rendis alors compte que j'avais terriblement soif et termina le verre en deux gorgées.
En tournant la tête de l'autre côté, je vis une petite pile de vêtements qui m'appartenaient. Quelqu'un de la famille avait dû les amener. Probablement mon oncle et ma tante. Tous les deux étaient les membres de la famille les plus proches de chez nous.
En cas d'urgence, nous avons toujours pu compter sur eux. Quelques instants plus tard, l'infirmière revint dans la chambre et afficha un sourire bienveillant :
- Ta sœur est réveillée. Elle est encore faible mais tu peux aller lui parler un petit peu si tu veux.
Je bondis du lit en un instant. Ma tête me tourna, ce que l'infirmière semblait avoir anticipé puisque je senti presque immédiatement une main me tenir pour m'aider à garder l'équilibre.
- Attention, tu dois laisser ton corps reprendre des forces tout de même.
Après quelques minutes et un rappel sur l'importance de ne pas aller trop vite, je pu enfin m'éloigner seul dans le couloir de l'hôpital. J'avais hâte de revoir Élodie. Même si je gardais les idées noires loin de moi, la peur de la perdre avait tiraillé tout mon être.
Après quelques minutes, j'aperçus Élodie par l'entrebâillement d'une porte. Elle m'accueillit d'un sourire fatigué.
- Comment tu te sens sœurette ? Lui demandais-je.
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Ocean X
Science FictionLorsque Lucas fait la rencontre de Lana, jeune femme prétendant venir d'une autre planète, et qu'elle lui annonce que les Massacreurs viennent exterminer les humains, le lycéen comprend avoir mit en danger le monde.