Extralucid Love [Malec AU]

Chapitre 9 : « Elles mangent leurs émotions ? »

— Tu es sûr que tu ne veux pas venir ?

Alec relève la tête vers sa sœur qui campe sur le seuil de sa chambre. Elle est vêtue d'un simple débardeur noir et d'un pantalon cargo kaki, tenue peu habituelle pour la demoiselle mais ce soir, les trois femmes ont décidé que la tenue décontractée était de mise. Elle observe son frère les bras croisés sur la poitrine alors qu'un panier rempli de sucreries trône à ses pieds. Il souffle, prétendant être exaspéré. La vérité, c'est qu'il n'est pas sûr. La vérité c'est que depuis les évènements de la veille, il est encore plus perdu qu'avant. Surtout à cause des paroles de sa mère. Alors voir Magnus n'est pas une bonne idée, il se sait trop capable de lui cracher encore des horreurs au visage, presque malgré lui. Et il se refuse à le blesser encore. Il doit faire le point.

— Oui, je suis sûr. S'il avait voulu que je sois là, il m'aurait envoyé un message.

C'est ça, sa piètre ligne de défense derrière laquelle il se tapit. Même si sa sœur lui a dit et répété que Magnus n'est pas au courant. Mais il n'en démord pas, il n'a pas trouvé d'autre excuse que sa sœur aurait accepté.

— S'il voulait me voir, il me le dirait, reprend-il avant qu'elle parle.

— Et toi, tu lui as dit que tu avais envie de le voir ?

— Qui te dit que c'est le cas ?

La bouche d'Izzy s'ouvre de surprise et d'indignation. Il est sérieux, là ? Sans répondre, elle reprend son panier et tourne les talons. Tant pis pour lui, mais elle sait que Magnus va être triste. Et elle sait, aussi, qu'il n'est pas bien depuis la veille. C'est pour ça que Clary a organisé une soirée surprise avec elle et Catarina, pour essayer de remonter le moral à Magnus. Ça aurait mieux marché avec Alec. Bon, il ne reste plus qu'à acheter de la glace sur le chemin.

Alec se laisse tomber en arrière sur son lit tandis que la porte claque sous la colère d'Isabelle. Le pire c'est qu'elle sait qu'il a menti. Il le sait. Et elle sait qu'il le sait. Et ils savent également pourquoi il s'entête, elle a bien entendu leurs collègues, cet abruti de Raj déverser sa haine sur Magnus, et leur mère qui a fait pareil. Il n'a même pas remercié Magnus pour avoir protégé Izzy, quand le pavé a traversé la vitrine. Elle lui a pourtant raconté qu'il s'est interposé et qu'aucune des filles n'a reçu un seul éclat de verre alors que les cheveux de Magnus en était encore constellé au poste de police. Comment pourrait-il mériter un homme comme ça ?

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Alors qu'il regarde les trois femmes s'affairer dans la cuisine, Magnus se sent reconnaissant. Et pourtant il ne peut ignorer son cœur qui s'est serré quand Izzy est arrivée, seule, en lui disant qu'ils ne seraient que tous les quatre ce soir. Quelque part, il se dit qu'il avait raison de penser que leur bulle de bonheur ne survivrait pas longtemps. À peine douze heures. Et ces douze heures ont pourtant suffi à lui redonner l'envie de s'ouvrir à quelqu'un, de partager sa vie, d'admettre que la solitude est trop dure à supporter. Mais voilà, celui avec qui il voulait tout ça n'est visiblement pas intéressé.

— Magnus ? Tu m'entends ?

Sa meilleure amie s'approche de lui, derrière il sent les regards inquiets de Clary et Izzy. Il étire ses lèvres en un sourire et lève les yeux vers Catarina.

— Oui, pardon, j'étais dans mes pensées.

— Où est-ce que tu ranges les assiettes ?

— Oh euh... balbutie-t-il en commençant à se lever.

— Mais reste assis ! lui ordonne Catarina. Dis-moi juste où c'est ! Il y a pas assez de place dans ta cuisine pour qu'on y entre à quatre !

Il lève les yeux au ciel et désigne l'un des placards du salon. Elle grimace, comme si c'était illogique de ranger la vaisselle dans le salon, et part chercher ce dont elle a besoin.