CHAPITRE 4 • NOUS SOMMES AMIES

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Mot de l'auteur : Ce chapitre laisse paraître un dynamisme plus lent, (désolée pour le retard!) les émotions et les sensations sont assez présentes pour Emma. Disons que ce chapitre laisse la pression grimper, lentement, jusqu'à l'explosion finale. N'hésitez pas à laisser des commentaires, des prévisions sur la suite en patientant jusqu'au trio final de cette fiction... Bonne lecture !


Des jours étaient passés. Non, plutôt quelques semaines. Oui c'était ça, de très longues semaines. En fait, Emma n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé depuis sa dernière rencontre avec Regina et surtout, depuis sa réalisation étrange sur la réaction absurde de son corps. Mais bien sûr, elle pensait que c'était des conneries. Aimer une femme ? Ridicule. Aimer Regina ? Bon, ce n'est pas ridicule, parce que Regina était... une très belle femme, mais c'était impensable, même un peu (beaucoup) fou. C'était juste impossible et le temps qui s'était écoulé lui avait permis de prendre des distances et rationaliser, se retrouver elle-même. Après tout, elle était paumée depuis qu'elle avait rompu avec Crochet.
Ouais, elle l'avait vraiment fait. Ce n'était pas très beau à voir d'ailleurs mais pour autant, cela n'avait surpris ni l'un ni l'autre en toute honnêteté.

Emma s'était rendue chez Killian, qui avait eu le temps de se dégoter un manoir si grand qu'elle avait réellement douté de son installation légale. Elle n'avait jamais eu la réponse. Elle n'avait jamais cherché à le savoir non plus. Peut-être qu'elle aurait dû, puisqu'en étant Shérif la Sauveuse Emma Swan avait des responsabilités vis-à-vis de Storybrooke.

La journée où elle s'était rendue compte en discutant avec Regina qu'elle n'était pas heureuse, Emma s'était empressée malgré la confusion sur la découverte étrange sur sa magie, de se rendre dans ce manoir et rompre avec Killian. Le jour même. C'était certainement lâche (apparemment c'était de famille) mais elle s'était servie de cet élan d'ébranlement et de courage illusoire pour le faire. Elle se disait avec égoïsme qu'elle devait enfin penser à elle plutôt que de faire exactement ce que les autres attendaient d'elle, même si dans un autre monde elle serait une Princesse, et dans celui-ci...  Et bien, une Sauveuse qui n'était plus même capable d'honorer ce titre. Alors, si elle n'était rien de tout cela, elle pouvait au moins s'offrir une chance d'être heureuse, d'être Qui elle voulait être, même si elle ne savait pas encore ce que cela signifiait vraiment.

La main sur la poignée du manoir de celui qui était censé être son amour, sa fin heureuse, elle avait hésité à fuir. Partir et s'éloigner de tout, quitter Storybrooke parce que tout semblait s'écraser d'un poids immense sur ses épaules. C'était trop, cette boule à la gorge, le ventre noué, la respiration saccadée, les larmes qui brûlaient les yeux parce qu'elles ne sortaient pas. Putain, pourquoi ? Pourquoi était-elle maudite à voir les autres vivre le Vrai Bonheur quand elle se privait elle-même du sien ? Pourquoi tout était compliqué ? Pourquoi est-ce que l'image de Regina ne quittait jamais son esprit et ses pensées ? Pourquoi continuait-elle à se rendre chaque matin au Granny's avec Henry et Regina comme s'ils étaient une famille ? Qu'espérait-elle au fond ? Que se confronter au Maire Mills chaque matin pourrait faire disparaître ce qu'elle ressentait ? Ouais, elle l'espérait tous les jours. Mais ça n'arrivait jamais.

Emma avait serré plus fermement la poignée de la porte qui s'était brisée entre ses doigts. La magie avait contribué à cet incident, peut-être. Sa main avait tremblé et la porte du manoir s'était ouverte en dévoilant Killian, surpris et décontenancé. Son vert a retrouvé le bleu azur de ses yeux qui avaient toujours semblé maquillés, peut-être un truc de pirate.

Le cœur serré sur le palier sans bouger, Emma avait fermé son poing tremblant, et une larme avait glissé sur sa joue. Puis une autre et encore une nouvelle. Tout son organisme était prêt à exploser et elle se sentait toujours autant malheureuse de la peine qu'elle allait créer à un homme qui ne demandait qu'à être aimé. Des projets d'avenirs qui les avaient attendus. Et elle, elle venait tout briser.

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