Les jours passaient et je sentais que je devenais de plus en plus forte. Je rêvais du jour ou je pourrais remporter un combat face à Annie.
Le comportement du Caporal avait changé aussi. Son regard froid et méprisant avait disparu. Sa façon de me parler était elle aussi plus chaleureuse depuis quelques jours . Je ne me plains absolument pas, mais j'avais un drôle de pressentiment. Ca me parait beaucoup trop calme. J'ai alors voulu profiter de cette gentillesse pour lui demander s'il pouvait me rendre ma montre et, si possible, la loupe.
Il était tard et les autres avaient regagné leur chambre. Je me suis faufilée à travers le couloir et c'est au bout de celui-ci que j'ai aperçu Levi.
Le fond du couloir était mal éclairé mais je pouvais apercevoir la silhouette du Caporal à travers la pénombre.
« Oh Caporal je vous cherchais » ai-je dis, déterminée à repartir avec ma montre
« Moi aussi, je te cherchais »
En voyant la tête qu'il faisait, je me suis demandé si je n'avais pas fait une bêtise...
« Un problème ? » ai-je demandé
Il se mit à sourire.
M'étant tenue à carreau ces derniers temps, je n'avais aucune idée de ce dont il allait me parler
« A toi de me le dire... » me répondit-il en continuant de s'avancer vers moi. J'ai commencé à paniquer.
« ! »
Il posa ses mains sur ma taille avant de m'attirer près de lui
J'ai posé mes mains contre lui par réflexe mais je ne sais pas trop comment j'étais sensée réagir...
« La manière dont tu me parles ces derniers temps, ta façon d'être avec moi... »
Il me poussa doucement contre le mur
« ...Ces regards que tu me lance en cachette... »
J'ai tourné la tête sur le côté, gênée d'avoir été si peu discrète
« tu pensais que je n'avais pas remarqué ? » chuchota-t-il
J'ai baissé la tête, incapable de d'affronter cette situation embarrassante
« Regarde-moi » lança t-il en relevant mon menton
Il posa son nez contre le mien sans me quitter des yeux.
Je pouvais sentir son souffle chaud contre mes lèvres et ses mains sur mes hanches.
Mon cœur était sur le point d'éclater
« Ce n'est pas ce que vous croy..."
« Si tu as quelque chose de clair à me dire, fais-le maintenant » m'interrompit-il
Il me tendait une perche là. S'il y avait bien un moment où je pouvais me permettre de me confier à lui, c'était maintenant.
Mais je suis restée muette...
Face à mon silence, il soupira
"C'est bien ce que je pensais, tu n'as aucun courage" me dit-il avec le ton le plus méprisant qu'il m'avait lancé jusqu'à maintenant.
Je suis restée plantée là, à le fixer bêtement
C'est après quelques instants que j'ai commencé à réaliser qu'il n'avait pas à me parler comme ça.
