𝒩°𝟏- ℒℯ 𝓅𝓇𝒾𝓃𝒸ℯ 𝒹𝓊 𝒸𝓇𝒾𝓂ℯ

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~~~ 552 mots

Nous entrons dans la quatrième semaine.

Déjà un mois que le "prince du crime" ne s'est plus manifesté. Tout du moins, pas à moi.

Aurais-je raté quelque chose ?

"𝑇𝑢𝑒𝑧-𝑚𝑜𝑖, 𝐻𝑜𝑙𝑚𝑒𝑠, 𝑒𝑡 𝑖𝑙 𝑠𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑜𝑖𝑙𝑒𝑟𝑎 𝑎̀ 𝑣𝑜𝑢𝑠 !"

Il voulait que je tue Hope.

Mais je ne l'ai pas tué.

Aurais-je dû ?

Est-ce à cause de cette décision qu'il me laisse en plan ?

En ne suivant pas le chemin qu'il désirait, ais-je raté... Quelque chose ? Un examen ?

Oui, ce doit être pour ça. Et si... Et si en gardant Hope en vie, j'avais comme décliné son invitation ?

Putain, mais qu'est-ce que j'ai foutu ?!

J'aurais dû tuer Hope, bordel.

Et ce violon qui grince faux sous mon archet ; ses sons criards m'empêchent de me concentrer.

"𝐼𝑙 𝑠'𝑖𝑛𝑡𝑒́𝑟𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑎̀ 𝑣𝑜𝑢𝑠, 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑠𝑎𝑣𝑒𝑧. 𝑉𝑜𝑢𝑠 𝑙'𝑖𝑛𝑡𝑟𝑖𝑔𝑢𝑒𝑧 𝑎𝑢𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑞𝑢'𝑖𝑙 𝑜𝑐𝑐𝑢𝑝𝑒 𝑣𝑜𝑡𝑟𝑒 𝑒𝑠𝑝𝑟𝑖𝑡."

Repenser à ses paroles me frustre d'avantage.

Pourquoi ce foutu noble des enfers me fuit-il ?

Arg, et merde, la corde Mi vient de casser !

Avec dédain, il balança son instrument sur le canapé.

Foutu violon.

"𝐴𝑙𝑙𝑒𝑧, 𝑡𝑢𝑒𝑧-𝑚𝑜𝑖, 𝐻𝑜𝑙𝑚𝑒𝑠. 𝑇𝑜𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑙𝑒𝑠 𝑟𝑒́𝑝𝑜𝑛𝑠𝑒 𝑎̀ 𝑣𝑜𝑠 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑣𝑜𝑢𝑠 𝑎𝑡𝑡𝑒𝑛𝑑𝑒𝑛𝑡."

J'aurais dû le tuer.

— Oui, j'aurais dû te tuer, n'est-ce pas, Hope ?!

Sherlock s'empara du revolver qu'il conservait dans le tiroir de son bureau.

Il abaissa la gâchette et pointa le canon droit devant lui.

Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Par rejet pour ces méthodes barbares ? Pour un goût trop prononcé de la justice ?

Saleté de prince, t'ai-je si déplu que tu oses me dénier même un petit mystère ?

La transe qui s'était emparée du détective faisait miroiter devant ses yeux, la silhouette frêle de Jefferson Hope.

La main crispée sur son revolver, Sherlock ne distinguait plus le rêve de la réalité ; et pris de fureur, il tira quatre coups sur le mur devant lui.

Ce n'est que lorsque la dernière balle franchit le plâtre, que le brun retrouva ses esprits.

Épuisé par la colère qui avait gangrené son cerveau l'espace d'un instant, il se laissa choir sur le fauteuil derrière lui.

Le brun réalisa alors ce qu'il avait fait. Les yeux clos, il devina sans mal les deux tableaux de madame Hudson troués, et les remontrances qu'ils allaient lui apporter. Il faudrait alors au détective trouver une excuse, tout du moins, une explication ; et tenter de la convaincre que non, il n'était pas retombé dans son addiction à la drogue.

C'était simplement la présence de cet Homme de l'ombre qui l'excitait. Ce personnage dont il venait d'avoir la confirmation de l'existence, mais dont son profond respect pour la vie humaine l'avait empêché d'en avoir l'identité.

Il soupira.

Pourquoi ai-je une si grande bonté âme ? se murmura-t-il, un brin sarcastique.

Ne sachant quel était son nom et n'étant sûrement que le seul à avoir décelé sa présence de metteur en scène, derrière chaque pièce de théâtre que représentaient les meurtres des nobles londoniens, Holmes l'avait surnommé le Prince du crime.

Sherlock ?!

Il écouta dans le lointain, se rapprocher les voix de son colocataire et de sa logeuse.

— Vous allez bien ? Que ce passe-t-il ?!

Les pas précipités dans les escaliers lui indiquaient qu'il n'aurait jamais le temps de camoufler les traces qu'avait laissées sa fureur.

Il soupira en frottant ses yeux à l'aide de son pouce et de son index.

— Et merde... souffla-t-il. Je suis foutu.

𝐂𝐚𝐭𝐜𝐡 𝐦𝐞 𝐢𝐟 𝐲𝐨𝐮 𝐜𝐚𝐧, 𝐦𝐢𝐬𝐭𝐞𝐫 𝐇𝐨𝐥𝐦𝐞𝐬 [𝐑𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant