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Mattéo Devis était un adolescent comme Christian. Lui et ce dernier avaient grandi ensemble dans le même quartier – celui de Bento dans cette belle ville qu'était Lutèce, la capitale de Francia. Sauf qu'ils étaient ennemis. Mattéo était quelque peu bagarreur et Christian n'était pas en reste. À de nombreuses  reprises, ils avaient croisé le fer. On ne pouvait s'accorder qu'à dire qu'ils avaient des caractères à quelques égards similaires.  

Christian Martin n'avaient jamais ressentis une pareille aversion comme à l'endroit de Mattéo. Il aimait se convaincre qu'il le détestait. Tout chez ce dernier l'irritait, aimait-il le croire. Tout ! Même s'il devait avouer qu'il le trouvait très beau. Il faisait un mètre quatre-vingt-cinq, il était athlétique, avec une forte dose de sex-appeal. Mais surtout il était blond. C'était kitch, mais Christian avait un faible pour les blonds aux yeux bleues. 

Mattéo n'avait pas toujours lâché le débardeur de Christian, au contraire il avait resserré son emprise. 

—  Tu vas me le payer, je vais refaire ton portrait comme il se doit, tu vas t'en souvenir longtemps de la raclée que je vais te foutre. 

Tout en terminant sa phrase il leva son poing dans les airs, sauf que Christian l'intercepta et se mit à se débattre. Certes, Mattéo avait toujours été plus fort mais il se défendait bien face à lui. Alors que Christian voulu crocheter le pied de son adversaire, tout deux se retrouvèrent sur le sol. Mattéo, au dessus de Christian, à califourchon. Devis avait plaqué les bras de Martin sur le parquet et ce dernier malgré le fait qu'il se débattait ne parvenait pas à échapper à l'emprise de son assaillant. 

Mattéo rapprocha son visage de celui de Christian, L'espace entre les deux devint infime. Ils pouvaient sentir le souffle brûlant de l'un comme de l'autre. Leurs yeux ne se quittaient plus. Tous les deux ne semblaient plus savoir ce qui les empêchaient de poursuivre les hostilités. 

C'est à ce moment précis que Christian ressentis la proéminence qui était née dans le pantalon de Mattéo Devis. Dans sa tête se fut comme un électrochoc. Il compris qu'il n'était pas le seul à trouver que cette lutte avait éveillé des choses en lui. C'est de cette manière qu'il décida d'embrasser Devis. Et bon dieu qu'il avait trouvé cela bon. C'était une chose immodérément délicieuse. Durant trois minutes tous les deux s'étaient embrassés. Sauf qu'une sonnerie les interrompit. Ils se séparèrent paniqué, comme s'ils furent surpris en train de cacher un cadavre. C'était le téléphone de Mattéo qui en était la cause.

Tout en transpirant à grosse goutte, il s'éloigna de quelques mètres pour répondre à son appel. Christian quant à lui était quelque peu déçu. Il aurait aimé continuer cette expédition. Il avait trouvé que Devis embrassait bien et ce n'était pas pour lui déplaire. 

Lorsque Matteo revint vers lui, c'était un regard sombre qu'il lui lançait. 

—  Sale tarlouze, ne crois plus pouvoir m'embrasser comme tu l'as...

—  Mais voyons  !  T'étais dur, donc ne fait pas comme ci cela ne t'avait pas plus, déclara-t-il presqu'en se moquant de la mine déconfite de son camarade.

—  Ce sont des conneries tes trucs ! Espèce de petit pédé. Sors d'ici avant que je t'en colle une de nouveau. 

—  Monsieur à des envies à ce que je vois, il n'y a qu'à demander si tu veux, pas besoin de menacer argua Christian de manière acerbe et moqueuse. 

—  Dégage, sinon...

—  Ok, ok, on se calme le refoulé, je me casse, dit-il en remettant son sweatshirt.

Il s'était résigné à s'en aller parce qu'il était fatigué d'astiquer le plancher – non pas qu'il craignait une confrontation avec Devis. Tout en quittant le gymnase il s'amusait de l'attitude de celui qu'il prenait pour un hétéro tout fait. Il ne put s'empêcher de penser que derrière chaque grand homophobe se cachait peut-être un gay à plaindre. 


— Encore une convocation, c'est la dixième ce mois-ci. Ça commence à bien faire !  Je trime pour te nourrir et toi tout ce que tu sais me ramener ce sont des mauvaises notes en mathématiques et des convocations ! Qu'est-ce qui t'arrive Christian Martin ? As-tu conscience que nous sommes à la veille du baccalauréat ?  

Dans une salle à manger qui jouxtait une petite cuisine, Martine Martin ne faisait que crier contre son fils. C'était une femme avec qui la nature fût généreuse : poitrine proéminente, fessier en à faire damner un saint, longue chevelure brune, et surtout une peau hâlé comme celle des sirènes du pays de Braise. Elle était tout le contraire de son mari, Patrick, qui, lui, était blanc, assez élancé et musclé. Surtout il avait les cheveux bruns.

Qu'il pouvait faire chaud dans cette pièce, sauf qu'elle ne le ressentait pas. Tout son intérêt était porté sur les explications qu'elle attendait de son rejeton. Bien évidement le connaissant elle n'en recevrait pas. Peut-être des promesses sans suite, mais jamais d'explications. 

Elle se laissa finalement choir sur une chaise. Ses mains soutenant sa tête. Elle ne savait que faire. Pleurer ou alors le gronder plus encore. Ce qui était probable, rien de cela, elle en était sûre, ne pourrait remettre son fils sur le chemin de la droiture. 

Elle qui toute sa vie s'était battue pour lui offrir une vie décente, elle ne comprenait pas les agissement de son unique fils. Un gâchis. C'était un vrai gâchis. 

—  Va dans ta chambre avait-elle dit avec un voix brisée, je ne veux plus de voir de la soirée. 

Christian Martin qui connaissait sa mère ne tenta pas de la contredire et s'exécuta sans rien dire. Il savait bien pour l'avoir côtoyé depuis 17 ans qu'un moindre refus ou alors une moindre excuse de sa part donnerai naissance à une dispute sans pareille où peut-être sa mère allait s'épancher sur tout les sacrifices qu'elle consentais pour lui. Ce qu'il trouvait égoïste. Un parent ne devait-il pas veiller sur sa progéniture sans toutefois le lui rappeler ? 

C'était sans avoir une réponse à cette question qu'il enjamba les escaliers qu'il monta au quatre à quatre, puis il se réfugia dans sa chambre. Une chambre d'adolescent ordinaire. Un lit, un bureau près d'une fenêtre qui donnait sur la route et ses réverbères crachant de la lumière sur un bitume noirâtre. On n'y trouvait aussi une armoire blanche dans laquelle il rangeait ses vêtements, dès fois des cahiers, mais surtout ses vêtements. On ne pouvait également pas ignorer cet immense poster d'un joueur de football mondialement connu. Pas qu'il appréciait ce sport. Bien au contraire, aux règles il n'y avait jamais rien compris. Son seul intérêt était la musculature des joueurs en sueur qui réveillai en lui une passion certaine. 

Lorsque sonna vingt heures, on l'appela pour le diner mais il déclina cette offre. Il ne désirait pas assister à un énième procès. Sa mère allait sûrement tout raconter à son père qui à son tour par soucis de soutenir sa femme se lancera dans un longue tirade pour lui rappeler de mieux exploiter les sacrifices qu'ils consentaient pour sa personne. Par la suite sûrement ils regarderaient le journal et en bonne chrétienne sa mère s'offusquerait devant le projet de loi qui vise à soutenir le mariage entre les personnes de même sexes. Sa mère remercierait le ciel d'avoir un fils qui était épargné par cette possession diabolique et son père lui demanderait sûrement de leur présenter une personne ou alors le questionnerai sur cette personne. Peut-être les deux. 

Christian Martin pensa en ce moment qu'il aurait tout donné pour être comme un garçon «  normal. », sans cette envie débordante de désir lorsqu'il voyait un garçon, sans cette attirance pour le même genre que lui, sans ce fardeau d'être un homme qui aime les hommes. Tout était plus facile lorsqu'il était enfant et insouciant, car en ce temps là, il pouvait vivre sans la peur d'être homosexuel, sans la peur de décevoir sa famille. 

BORN IN RAINBOW ( BxB )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant