La belle et le corbeau

La souveraine et le corbeau

N'oublions jamais que Diaval, avant d'être quoique ce soit d'autre, est un corbeau. Ses réactions naturelles et instinctives se rapprochent donc d'une attitude volatile, et c'est pourquoi, tout habillé de plumes, il était à ce moment même en train de séduire une femelle corbeau. Après avoir volé autour d'elle durant plusieurs minutes et qu'elle ait positivement répondue, il chantait maintenant en lui apportant des brindilles intéressantes qu'il avait trouvé et en les déposant à ses pattes : telle était la parade de l'amour d'un corbeau, et cette dernière fonctionnait remarquablement bien.

Au-dessous, dans la lande paisible, la sorcière Maléfique regardait le spectacle, sourcil froncé, bras croisé, attendant qu'il daigne la remarquer.

Alors que leurs plumes commençaient à se frotter entre elles et que Diaval approchait son but, il piailla et tourna sa tête vers la sorcière qui s'impatientait et le regardait d'un air mauvais. Soudain la réalité le frappa et son esprit humain reprit le dessus alors qu'il s'éloigna précipitamment de la belle aux plumes pour aller se percher sur le bâton de la brune en espérant que sa potentielle partenaire animale n'en subisse aucun frais.

Lisant sa question muette elle dit :

-Oui, tu as des ennuis, de sérieux ennuis

Les ailes de l'oiseau noir se froissèrent et la peur se lisait très facilement dans sa posture alors qu'il reculait sur ses petites pattes.

Elle déploya ses propres ailes et s'envola vers leur maison dans les arbres. Inutile de préciser qu'il était supposé la suivre.

Il se hâta de le faire bien que son angoisse fleurissait. Son vol fut plus long et plus éprouvant et il se posa fatigué sur le rebord de la fenêtre.

Elle le retransforma en humain sans le regarder.

-Tu me dois quelques explications je pense. Dit-elle d'un ton froid.

-Ma Reine, je suis un corbeau, c'est dans ma nature je n'ai pas réfléchi ! Il se jeta à ses pieds.

-J'ai fait de toi un homme . MON HOMME ! Un aura verte flottait dangereusement autour d'elle.

Il déglutit et ses jambes tremblèrent.

-Je, je n'avais jamais compris cela... je pensais être un simple homme de main...

-Tu es miens. Dit-elle férocement en agrippant son cou, sans le serrer.

-Oui ma Reine. Répondit Diaval d'une faible voix en se faisant le plus docile qu'il pouvait, les yeux presque fermés.

-Et tu le sais. Tu ne te sentirais pas si coupable si ce n'était pas le cas. Dit-elle sournoisement mais plus calmement.

-Je suis profondément désolé... Il était pitoyable mais n'en n'avait cure, la seule chose qui comptait à ses yeux maintenant était de se faire pardonner de sa faute.

Elle passa ses vêtements sur lui et ses derniers disparurent. Puis elle le poussa sur leur lit et ses poignets se retrouvèrent menottés au mont du lit par des racines.

-Voilà qui est mieux.

Diaval prit une inspiration tremblante en se voyant aussi facilement manipulé. N'allez pas croire cependant qu'il était encore glacé de peur, oh non, maintenant du sang affluait en lui à une zone spécifique alors que la perte de pouvoir l'excitait.

Elle prit un air attendrit.

-Ho...Regarde toi, tellement désireux de te faire prendre en main... Elle grimpa sur lui à quatre pattes.

-De te faire....corriger...

-Ah... Madame... il était frileux sous elle, ils n'avaient jamais été aussi proches... et déjà il se sentait rougir. Il sentait les cuisses charnues de sa maitresse assise sur les siennes et ne pouvait empêcher son regard de dévier vers la robe noire qui recouvrait presque son corps.