Ch. IV: une seule mission

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Le lendemain déjà, je me lance dans la mission que je me suis fixée, celle de trouver une meuf pour Elliott. Le plan se déroule en deux étapes: la première est de découvrir quels sont ses goûts et la deuxième, l'emmener dans le lieu où il y a le plus de chances de rencontrer son type de filles. Ainsi, lors de la pause de midi, après que avons tous deux terminé notre repas, je lui montre une série de photos de meufs sur Instagram et il les note sur une échelle de un à vingt. Comment est-ce que j'ai réussi à le convaincre de jouer à ce jeu? Grâce à mon incroyable sens de la persuasion, évidemment! (Et peut-être un peu parce qu'il s'ennuyait, mais bon...)

- Et elle? interrogé-je, faisant défiler l'image suivante.

- Douze.

- Seulement?! Attends, regarde peut-être un peu mieux... conseillé-je en rapprochant l'écran de son visage.

- C'est pas en me collant son gros cul à la gueule que je vais la trouver mieux, blague-t-il en repoussant le portable.

- Si, je vais t'hypnotiser avec le sex-appeal, ouh... ouuuh!

Je fais des mouvements circulaires le plus proche possible de ses yeux, pendant qu'il tente de m'en empêcher en riant.

Soudain, je me prends une tape à l'arrière de la tête, et une voix des plus énervantes s'écrie d'un ton moqueur:

- Faîtes moins de bruit, bande de tapettes!

Je me retourne pour constater que Raph et toute sa clique sont là.

- Répète un peu ce que t'as dit, fils de pute, rétorque sèchement Elliott en se levant sans perdre une seconde.

Il s'avance d'une démarche confiante vers eux en remontant ses manches. Violent et colérique? Elliott? Naaan... pas le moins du monde! Je lui attrape le bras, afin qu'il se retourne vers moi, ce qu'il fait. Il me fusille d'un regard dont la traduction est "laisse-moi leur péter la gueule à ces gros connards", et je lui en renvoie un signifiant "ne fais rien de stupide qui nous mettrait dans la merde jusqu'au cou". Il se résigne donc, et retourne s'assoir en silence à côté de moi.

- Bah alors, il a perdu ses couilles?~ chantonne cet immonde individu.

- Moi au moins, je n'ai pas besoin de dix personnes autour de moi pour me sentir puissant, se défend mon meilleur ami avec un sourire arrogant.

- Ah bah c'est sûr que c'est pas cet espèce de nouille de Vernay qui va te servir! lance-t-il en me désignant du doigt.

Je vois de la rage illuminer les yeux d'Elliott, alors qu'il ouvre ma bouche pour me défendre. Ne voulant pas que la situation s'envenime plus que nécessaire, je prends la main de mon meilleur ami et lui chuchote:

- Laisse.

- Okay... marmonne-t-il, avant de lancer à Raph: dégage, j'en ai marre de ta gueule de con!

- Venez les gars, on se casse, ordonne l'abruti à son groupe de potes. Ces pédés méritent pas notre attention.

C'est ainsi que se termine l'altercation, puisque Raph s'en va, suivi de près par tous ses moutons. J'attends la fin de la pause, tentant d'oublier ce désagréable incident. Heureusement qu'Iris ne mange que très rarement à la cantine (et quand elle le fait, elle reste généralement avec ses amies), parce que ça aurait été humiliant si elle avait témoigné de la scène...

Plus tard, en cours d'arts plastiques, alors que je réalise une peinture demandée par la professeure, Elliott se penche vers moi:

- Tu trouves pas que Raph casse les couilles à tout le monde, dernièrement?

Pour toujours et à jamais, idiotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant