Mon sang se glace dans mes veines, en même temps que ma respiration se coupe. Elliott est à l'hôpital...- H-hein? bafouillé-je, ne sachant que faire que cette information.
- Un passant l'a retrouvé étendu et inconscient sur la chaussée, vers deux heures du mat'... explique ma mère. On pense qu'il s'est fait renverser par une voiture...
- E-et il va mieux?
- Il est en vie, en tout cas... Mais j'ai déjà perdu ton père, il est hors de question que je perde un de mes fils!
En vie... Elliott est en vie... Malgré mon acharnement à tenter de croire cette information, je suis pris de vertiges et la panique me tord les tripes.
- Nolan? m'interpelle ma mère.
- Je veux le voir, affirmé-je. 'De suite.
- Tu ne pourras pas, Nolan, seule A-
- J'm'en fous. Envoie-moi l'adresse, je viens 'de suite.
- Très bien, cède ma mère, ayant probablement compris qu'elle ne me ferait pas changer d'avis, je t'envoie l'adresse.
Une fois l'adresse reçue, je m'y rends dans les plus brefs délais, courant comme un détraqué entre l'arrêt de bus le plus proche de ma destination et l'hôpital. C'est de ma faute. Encore. Je ne fais rien d'autre qu'enchaîner les erreurs, dernièrement...
Arrivé dans l'hôpital, je me précipite à l'accueil pour demander à une secrétaire:
- Excusez-moi, dans quelle chambre se trouve Elliott Wollaert?
- Elliott Wollaert? répète-t-elle, avant de tapoter sur les touches de l'ordinateur devant elle pendant de longues secondes. Oh, il est arrivé cette nuit à peine... Vous êtes de la famille?
- Non...
- Dans ce cas, merci de revenir plus tard; il ne peut pas encore recevoir de visite.
- C'est une blague?! vociféré-je d'une voix tremblante. Dîtes-moi où je peux le trouver immédiatement!
- Ce n'est pas moi qui décide, jeune homme, m'explique-t-elle sur un ton compatissant. De ce que je lis, il a subi plusieurs opérations et, à cause d'un traumatisme cranio-cérébral, il risque de rester inconscient pendant un moment... Si en plus de ça, on prend en compte les lésions-
- Nolan! intervient ma mère en arrivant par un des couloirs à ma droite.
Elle se précipite vers moi pour me prendre dans ses bras, ce que je ne refuse pas.
- Ça va aller... me réconforte-t-elle. Tout va bien se passer.
Quelques instants plus tard, elle se sépare de moi et m'intime de la suivre. J'obéis, lâchant un simple "merci" à la secrétaire qui observait la scène avec tendresse.
Alors que nous commençons à parcourir les couloirs de l'hôpital, je me rappelle des paroles de la secrétaire, puis interroge ma mère:
- Maman, qu'est-ce que ça veut dire "il risque de rester inconscient pendant un moment"?
- Les médecins ne savent pas encore, probablement quelques jours... Si son coma dure plus longtemps, il risque de ne pas retrouver toutes ses facultés mentales au réveil...
Les nouvelles vont de mieux en mieux, on dirait... Je pousse un soupir à cette ironique constatation. Nous arrivons finalement devant sa chambre, la n°217, puis un infirmier en sort, accompagnée d'Agatha. La fatigue se lit sur le visage de cette dernière, qui a dû attendre le retour de son fils toute la nuit. L'infirmier donne quelques informations à ma mère, mais je ne l'écoute pas, bien trop occupé à regarder derrière lui pour tenter d'apercevoir Elliott. Le membre du personnel soignant s'en va, et j'entends vaguement ma mère rassurer Agatha. Je me faufile dans la chambre, incapable de restreindre mon impatience plus longtemps. C'est là que je le vois, allongé sur ce lit d'hôpital, relié à toutes ces machines, son bras gauche dans le plâtre. Je marche lentement vers lui. Cette vision me frappe aussi violemment qu'une balle de pistolet. Les larmes se mettent à couler d'elles-même sur mes joues, avant que je n'aie pu le leur autoriser. Je me retrouve debout devant lui, les bras ballants, à tout remettre en question. Je me couvre la bouche d'une main, submergé par les sanglots.
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Pour toujours et à jamais, idiot
RomanceNolan et Elliott sont meilleurs amis depuis toujours, mais Nolan sent que depuis qu'il s'intéresse à Iris, Elliott devient distant. Et si, en cherchant pourquoi, il découvrait que, souvent, les réponses se trouvent juste sous notre nez, et que, parf...