Wolfhard, dans un quartier réputé, non loin de Chinatown, 23h47.
Les immenses gratte-ciels peuplant cette ville de part et d'autre illuminaient, en cette heure tardive, les rues de ses quartiers. Comme à son habitude, Wolfhard se faisait toujours aussi animée, cela peu importe où pouvait se trouver le soleil, la ville qui ne dormait jamais. Bien entendu, elle était loin d'être la seule à avoir une telle réputation, mais à Abrakfys, seules Riverglide et Flamebur pouvaient se permettre de rivaliser. Mais malgré ça, la capitale n'avait absolument rien à envier à n'importe quelle autre ville, de n'importe quel autre continent. Comme en journée, les rues étaient bruyantes, les restaurants, les bars, les boîtes... restaient ouverts et la circulation se faisait généreuse. Il était certain qu'une personne recherchant du calme n'était pas faite pour ce genre de lieu. La nature était rare, même les arbres et autres végétations qui participaient à la décoration des trottoirs se révélaient être purement factices. Wolfhard était une citée de lumière, où les écrans holographiques planaient dans chaque coin de rue, où même les poubelles étaient devenues des machines qu'on pouvait prendre pour des êtres de consciences. Il n'était pas rare de tomber sur des pubs de parfums, de bijoux, de vêtements de marques, mais les publicités les plus présentent, peu importe l'endroit, parlait de la très célèbre société Ornha, créatrice du Sigma lui-même. Le Sigma ? Il s'agissait du gadget le plus indispensable et vendu à travers le monde. Avec cette petite puce de rien du tout, la Ornha avait su se glisser sur le podium de l'organisation la plus innovante sur Terre. Même la très réputée marque Mapple avait fini par faire pâle figure, à côté.
Le Sigma n'était pas seulement un gadget que se procuraient les personnes aisées pour avoir la côte ou pour s'en vanter. Rapidement, il est devenu indispensable pour l'espèce humaine. En quelques mots, c'était une simple puce aux premiers abords, une puce qui était directement insérée dans vôtre cerveau pour vous permettre d'accéder à tous vos dossiers et toutes les informations que vous souhaitez en direct, cela via une interface qui ne s'affichait qu'à vos yeux. Évidemment, on pouvait s'en servir pour répondre aux mails, passer des appels par la pensée, classer vos dossiers importants, même enregistrer le moment présent, pouvant photographier et filmer depuis les yeux du spectateur sans limite. Aujourd'hui, il était rare de croiser des gens qui n'étaient pas équipé de leur Sigma, même chez les plus démunis. Et pourtant, une minorité préférait s'abstenir. Après tout, on ne savait jamais réellement à quel point la technologie pouvait nous dépasser, on ignorait presque tous les véritables impacts qu'elle pouvait avoir sur l'être humain. La Ornha n'avait pas mit au point seulement cette puce, mais était spécialisée dans le domaine technologique, elle cherchait toujours à créer des choses plus visionnaires les unes que les autres, travaillant actuellement sur les portails dimensionnels, visant à aller d'une planète à une autre en un claquement de doigts.
Cela faisait des années déjà que plusieurs nouvelles planètes avaient été découvertes. Des planètes différentes de la Terre, dont certaines étaient même habitées par des espèces qui n'avaient jamais été découvertes auparavant. L'univers était bien trop vaste pour n'abriter que les êtres humains sur cette petite planète qu'était la Terre. Bien sûr, les voyages spatiaux ont été mit en place depuis bien longtemps, cependant, au vue de leur coût, tout le monde était loin d'y avoir accès. Pour le moment, les portails dimensionnels n'étaient réservés qu'aux grosses société et aux cas urgents, donc nullement à la portée du peuple. Cependant, la Ornha avait pour projet de le commercialiser, cela dès que leur création aurait atteint la perfection qu'ils désiraient tant.Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir et vous le savez pertinemment. La particularité de ce monde ne résidait pas seulement en ses avancées technologiques, mais aussi en ces “dons”, oui, ces capacités que certaines personnes développaient au court de leur vie était chose normale pour le peuple. 47% de la population touchée par ce phénomène, c'est comme comparer le pourcentage de personnes naissant avec un pénis ou un vagin. Ça n'avait pas grand chose d'exceptionnel en soi. Il s'agissait d'une gêne dans leur ADN, qui pouvait se transmettre de manière héréditaire ou non, leur permettant de développer un “don” particulier. Ça pouvait aller de la capacité la plus simpliste à la plus complexe. Certains pouvaient soigner les autres, d'autres avaient des capacités bien plus offensives, il y avait même des “dons” dit “inutiles”, comme le fait de pouvoir changer de couleur de cheveux à l'infini, par exemple. Mais naître avec un “don” signifiait autre chose, comme s'il s'agissait d'un cadeau du ciel, lorsque l'on naîssait avec l'un d'eux, le corps développait un inconvénient en échange, comme pour équilibrer une certaines balances. On peux donner comme exemple le fait de pouvoir soigner autrui mais pas soi-même, le fait de pouvoir contrôler un élément mais avoir un corps bien plus fragile que la moyenne... Et la liste peut être très longue.
Il était évident que cette histoire de “dons” n'allait pas laisser indifférents certaines personnes. Après tout, des humains qui développent des capacités hors du commun, ça signifiait aussi un tas d'opportunités qui s'offrait au monde. Créer le mutant parfait, n'était-ce pas le but idéal ? Un être doté de l'immortalité, pouvant avoir le contrôle sur tout, savez-vous combien de personnes rêvaient de cela ? L'humain est avide, égoïste et il n'en a jamais assez, alors pourquoi est-ce qu'ils laisseraient passer l'opportunité de devenir les plus puissants ? Ne faites pas comme si vous ne saviez pas de qui il est question, dans cette histoire.Alors que cette ambiance festive battait toujours son plein dans les ruelles de Wolfhard, un petit bar, un peu isolé, était éclairé. Il y avait évidemment plusieurs clients tout de même et la petite musique jazzy qui passait en fond donnait au lieu une impression de cosy, de bien-être. L'homme situé derrière le bar avait un physique peu oubliable, c'était un grand gabarit, dépassant aisément le mètre quatre-vingt, avec un corps assez musculeux, mais ce qui le démarquait vraiment était les nombreux tatouages qui parcouraient son corps, ainsi que les dizaines de piercings qu'il portait. Mais surtout, ce qui pouvait certainement marquer le plus, c'était sa langue tranchée en deux parties, comme celle d'un serpent. Ses cheveux lisses et bruns, attachés en une queue de cheval basse, venaient caresser sa nuque dénudée, pour venir se glisser sur le haut de son dos marqué. Il semblait avoir un tic consistant à toujours passer délicatement ses doigts dans sa barbe de trois jours, comme s'il rêvassait parfois. Cette homme semblait s'entendre à merveille avec ses clients et dégageait cette aura chaleureuse que peu de personnes parvenaient à avoir en ces temps. Son bar portait un nom particulier, il s'agissait du “Khromatic Fragment”, un lieu fréquenté par des personnes fidèles une fois la nuit tombée, mais celui-ci était loin d'être animé seulement la nuit, cela malgré sa fermeture dès 6h du matin.
Du haut d'un de ces nombreux gratte-ciel se tenait assit un fin gabarit, les jambes ballantes dans l'air, alors que l'individu se tenait assit au bord du vide. Ses cheveux d'un joli blond cendré volaient doucement au vent et ses yeux sombres, d'un bleu particulier, décrivait du regard la ville de Wolfhard. Entre ses lèvres fines, d'une teinte légèrement orangée, se tenait une cigarette allumée. Vêtu d'un jean noir certainement plus troué que fait de tissus, ainsi que d'une parka pourpre à fourrure, le garçon se laissa basculer en arrière dans un long soupir. Il tira une latte et récupéra la cigarette à l'aide de ses doigts fins et osseux avant d'inspirer cette fumée cancérigène. À quoi bon, après tout, ce n'était pas comme si chaque parcelle de cette foutue ville ne renvoyait pas des ondes mortelles pour l'Homme. Lorsque la fumée s'échappa finalement de ses lèvres, le jeune homme, semblant âgé d'une vingtaine d'années, ferma doucement les yeux pour écouter les bruits alentours. Les klaxons des voitures, le brouhaha que provoquaient les pas et les discussions des gens, même aussi haut perché, il était capable de les discerner.
— Puis merde, de toute façon, j'ai abandonné l'idée d'avoir un jour un moment de calme, ronchonna t-il d'un ton grincheux.
Et il se laissa glisser sur le côté, la tête adossée contre son bras replié sous cette dernière. Après ce juron, il resta silencieux un long instant, comme s'il songeait à plusieurs choses en même temps. Après un temps, il termina sa cigarette, écrasant son mégot près de lui alors qu'il se redressait d'une manière presque soudaine. Il portait plusieurs bijoux, dont des piercings aux visages et aux oreilles, mais ce que l'on remarquait de suite était cette boucle pendante au bout de laquelle se trouvait un splendide rubis, taillé en losange. Cette pierre précieuse était d'autant plus voyante en cet instant car un éclat semblait la faire briller plus intensément, la rendant même chaude au touché. Il ne s'agissait évidemment pas d'un bijou ordinaire.
Le blondinet passa une main dans ses courts cheveux désordonnés, puis laissa échapper de nouvelles paroles.— Je crois bien que les prochains jours vont se montrer particulièrement orageux... tu penses la même chose, hein, Ama ?
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Khromatic Fragment - 1 -
Ficção CientíficaLa planète Terre regorge un tas de secrets, peuplée principalement par l'espèce humaine et les animaux, elle est, à ce jour, l'astre le plus habité que l'on puisse connaître. Elle regroupe 6 continents pour pas moins de 197 pays reconnus. Il existe...