Khromatic Fragment - 1 -

WELCOME VARA

Chapitre 04

J'ai beaucoup de souvenirs de mon enfance, et encore aujourd'hui, j'en rêve souvent, des flashs me viennent, parfois. J'ai deux frères, l'un est mon aîné de trois ans de plus, mais... nous n'avions pas la même mère. Le second avait bien la même mère que la mienne, il est né quand j'ai eu 13 ans, nôtre grand frère avait eu 16 ans quelques mois avant sa naissance. Dans un sens, j'ai toujours su que je n'étais pas désirée. Si mes parents se sont prit la peine de faire un deuxième enfant, c'est parce qu'ils désiraient d'un “véritable homme” pour continuer à polir la réputation de la famille. En tant que fille, je n'avais pas mon mot à dire et je n'ai jamais raté aucun cours particulier, même lorsque je le désirais ardemment. C'est comme ça que j'ai grandie, cachée par ces deux grandes silhouettes d'hommes. Au départ, je me suis haïe pour être née ainsi... Pourquoi ce détail semblait permettre à ces gens de déterminer les compétences d'une personne... ?
Le fait que le dernier soit né au début de mon adolescence n'a certainement pas arrangé la situation non plus... Le plus grand ne m'a jamais détesté, ni aimé... il en venait à oublier totalement mon existence, des fois. Et le petit... a toujours admiré nôtre grand frère et je n'ai jamais pu lui en vouloir. C'était un homme plein de charisme, qui avait réussi seul, en décidant de se détacher de leur paternel et de cette famille toxique. On l'avait toujours admirés d'avoir toujours tenu tête à cet homme qui nous effrayait tant.
Haha... Au fait, j'avoue avoir menti sur un point. Peut-être bien qu'il y avait quelque chose d'autre... J'ai dis que mon grand frère ne m'avait jamais détesté, ni aimé... mais au fond de moi, je sais qu'il m'aimait... Et qu'il m'aime toujours, n'est-ce pas ? Je suis sa seule et unique petite sœur après tout ! Il ne m'a jamais ignoré comme il l'a toujours fait avec le dernier de notre fraterie. Il comprenait ce que c'était d'être ignoré de l'homme qui était censé être son père, d'être rabaissé constamment, insulté, montré du doigt comme étant un monstre indésirable dans cette famille. Ma mère valait pas franchement mieux, elle ne m'a jamais défendue, c'est à peine si j'avais le droit à un regard lorsque je rentrais des cours le soir. Depuis mes plus anciens souvenirs, je crois qu'elle a toujours été alcoolique. Je l'ai toujours connue avec un verre de rosée à la main, lorsque ce n'était pas de la Vodka, du Rhum ou du Whisky. Je ne sais rien de sa famille, de ses origines et on dirait qu'elle n'a plus de lien avec eux, à présent. Elle se déchaînait tout le temps sur mon grand frère... je l'ai vu lui lancer un verre plein dessus lorsque je me cachais dans le placard, un soir. Elle lui en voulait de faire du tort à “notre famille”. Il y a pas à dire... cette femme est une ordure. La seule chose qu'on ne peux nier et sa beauté, on m'a souvent dit que je lui ressemblais beaucoup... Mais à quoi bon être belle si c'est pour avoir un visage semblable à celui d'une personne si misérable ? La beauté se fane intérieurement lorsqu'au fond, notre cœur est mauvais.
Enfin bon, elle ne travaille pas, elle vit au dépend de cet homme avec qui elle s'est sûrement mariée pour l'argent. Ce prestigieux homme qui avait toujours donné un point d'honneur à ne pas salir le nom des Dawkins. Hihi... ce nom ne vous dit rien ? Mon nom est Sara. Dawkins Sara, je suis enchantée de faire vôtre connaissance. Je suis la 9ème commandante des membres spéciaux de la Ornha.

Planète : Terre, Lieu ; Wolfard, un après-midi d'hiver, il y a une vingtaine d'années...

Une jolie demoiselle à la peau presque aussi immaculée que la neige qui tombait ce jour-là était assise sur un banc en bois, vêtue d'un long manteau en daim beige. Ses cheveux d'un noir ébène étaient un peu soupoudrés de neige, ce qu'un jeune homme lui dégagea en venant lui secouer chaleureusement la tête. La jeune fille s'était mise à rire aux éclats avant d'attraper avec envie la grosse barbapapa rose que son grand frère lui avait ramené. C'était le marché de Noël et il y avait vraiment beaucoup de gens, aujourd'hui... Ils avaient tellement marchés aujourd'hui. Tous les ans, son frère l'amenait ici parce qu'il savait que leur Noël serait encore catastrophique, comme chacune de leurs années... alors il essayait d'égayer un peu cette période en réservant cette journée. Sauf que cette année... C'était différent, enfin, c'est la sensation que la jeune sœur avait. Après avoir mangée un peu de sa barbapapa sous le regard impassible de son frère, elle leva la tête pour le fixer droit dans les yeux, souriant.