Chapitre 8

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— Mais si ! je lui assure. C'est possible !

— C'est pas du tout dans nos moyens, insiste Timaël, les pieds sur terre.

— Tu vas voir, il est impossible que tu ne craques pas, cet appart' déchire ! je renchéris sans même écouter ses arguments.

Je m'en fous : cet appart', j'le veux. Il est génial, on y sera bien. Un duplex avec les chambres en bas, une pièce à vivre mansardée et une surprise que je n'ai pas révélée à Tim'.

— Ha ouais, quand même, souffle-t-il, abasourdi, lorsqu'on met les pieds sur la terrasse.

— Sur les toits, mon gars ! Au troisième étage, le seul vis-à-vis qu'on ait c'est le clocher de l'église ! C'est pas la belle vie, ça ?

Il me lance un regard exaspéré mais je sais qu'il est sous le charme. Il ne pourrait pas en être autrement. Je le connais tellement bien, je sais que j'ai déjà gagné : il le veut autant que moi, ce petit nid.

— Vous avez eu d'autres visites ? je demande au propriétaire qui nous attend dans l'encadrement de la porte.

— Plusieurs oui, admet-il. Beaucoup de jeunes de votre âge qui sont à l'université d'à côté. Qu'est-ce que vous faites, déjà, dans la vie ?

— Je suis en BTS management, spécialité restauration, je lui répète.

— Cuisinier en alternance, complète Timaël avec un sourire timide.

Le proprio hoche la tête, réfléchissant.

— Et vous avez une caution ? poursuit-il.

— Ma mère ! je lui affirme tout de suite, puisqu'elle nous soutient, évidemment, à 200%, comme elle l'a toujours fait.

Je le vois plisser les yeux, hésitant.

— Le problème, c'est que j'aurais préféré un couple... avoue-t-il. C'est pas une collocation pour faire la fête, ici, il y a des voisins, et...

Ha non, il va pas nous filer entre les doigts pour une raison aussi con !

— Nous sommes en couple ! je m'exclame sans même consulter Timaël à mes côtés.

Je le sens se tendre et il me lance un regard très clair : "Mais qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que tu fais ?" Je hausse les épaules. Je tente un truc... On a rien à perdre, si ?

— Nos études nous tiennent à cœur, nous avons des projets, je continue pour appuyer encore sur notre sérieux à tous les deux.

Le pire, c'est que ça marche ! Je sens notre potentiel bailleur se détendre, son petit sourire en coin et son air relax réapparaissent et je lui rends son expression enthousiaste. Tim' reste figé à côté de moi, abasourdi.

— Ça va pas mieux ! s'écrit-il lorsque les portes de l'ascenseur se referment sur nous.

J'éclate de rire sous son regard complètement choqué et lui envoie un baiser souligné d'un regard coquin.

— Bah quoi ? j'arrive à peine à articuler, hilare alors qu'il me lance une expression dégoûtée. C'est vrai qu'on passe pour un vieux couple !

Il soupire mais ne peut s'empêcher de rire avec moi en me repoussant.

— Tu te rends compte qu'il aurait pu nous mettre dehors directement ?

— Il aurait pu, j'admets, mais il ne l'a pas fait ! C'était "ça passe ou ça casse"... et c'est passé !

— Rien n'est fait, me rappelle-t-il, prudent.

— Tu parles, j'me l'suis mis dans la poche, on l'a notre paradis, c'est sûr !

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