Noctambule

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Un coucou sonne à l'horloge du coin de la rue
Il chante dans la nuit
Criant aux passants qu'il est l'heure de s'abriter
Qu'il est l'heure de vivre en silence
Les corps dansent dans la rue,
Abrutis par le bruit et par l'alcool
Ils chantent des chansons aux sons sourds
Essayant de faire naître sur leurs lèvres les mélodies d'éternité
Pourtant chaque essai échoue
L'horloge sonne encore
A la fontaine du village
Sur la place aux insignes de la République
Devant les honneurs et le respect de la patrie
Une baleine barbotteuse
Plonge
Elle se roule, se régale, jubile
L'horloge sonne
Les passants courent maintenant, ils sont en retard
Tout le monde est en retard
Même l'horloge
L'horloge sonne
L'horloge sonne
Deux fois qu'ils passent devant sans la voir
Pourtant la fontaine est très belle
La baleine n'a plus envie de la fontaine
Elle rêve maintenant de l'océan
L'horloge sonne
Elle a pris de l'avance
Les passants doivent ralentir
Ils regardent le ciel
Où les étoiles cachées jouent et se confondent avec la lueur des lampadaires
Le soleil pointe à l'horizon
L'horloge sonne
La baleine sent que l'heure approche
Elle ne veut plus rester
Elle entend son corps répondre à l'appel de la liberté
L'horloge sonne
Un passant se lève en silence
Cette nuit il a rêvé qu'une baleine dansait sous son balcon
L'horloge ne résonne plus
Le passant oublie
L'océan ayant avalé son rêve

Déambulation poétiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant