15 - Un avenir ?

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Arrivé devant chez lui Mathias s'effondre. Sa maison, son foyer, tout est détruit. Lui-même ne se sent pas bien. La douleur s'empare peu à peu de son corps. Quelques larmes roulent sur ses jours. Il les chasse rapidement du revers de la main. La fatigue et la détresse sont désormais visibles sur ses traits.

Prudemment, il passe les encadrements de portes vides. Il arrive à son lit et s'y allonge. Il ferme les yeux. Il essaie de se détendre. Même si tout est décombre, s'il n'y a plus de portes, si les courants d'air sont nombreux, ça reste chez lui. Il passe un moment comme cela à fixer le plafond.

Il entre dans une pièce et ouvre La commode, Le tiroir.

Ses yeux passent sur les affaires demandées par M.Brun. D'une main il attrape le doudou : un poisson bleu. Il le contemple. Un sourire triste, de regret, nait sur les lèvres du jeune homme.

Ses yeux scrutent l'échographie et les photos de Magalie après l'annonce de sa grossesse. Il voit alors sur la liste de prénoms qu'ils avaient faite ensemble... et sur une petite couverture.

Non. Il ne peut pas.

Lentement il prend son téléphone et appelle Lia.

- Mathias, que t'arrive-t-il ? demande la jeune femme soucieuse.

- Je ne peux pas. Je ne peux pas faire ça.

- La cérémonie ?

- Oui. Je ne peux pas lui dire au revoir. Je... je...

- Tu n'es pas prêt, hein ? Ce n'est pas grave. Ça...

- Non. Ce n'est pas ça... Lia. Je ne suis pas sûr de pouvoir, de vouloir le faire un jour... je ne veux pas l'abandonner.

- Mathias... ?

- Lia... Je... je ne sais pas. Je ne sais plus...

- Qu'est-ce que...

- Lia, je t'aime mais je ne suis peut-être pas celui qu'il te faut. Ou peut-être que si... mais...

- Mathias, écoute-moi s'il te plait. Je suis heureuse que tu éprouves les mêmes sentiments que moi. On prendra le temps qu'il faudra. On n'est pas obligé d'aller vite, tu sais ?

- Oui. Mais...

- Et si ça marche entre nous, on n'oubliera pas ce que l'on a vécu individuellement. J'ai moi aussi des choses que je ne veux pas mettre de côté.

- Lia...

- Allez, reviens si tu veux. Je pense que nous avons tous besoin de nous reposer.

Mathias range le portable dans sa poche. Il referme précieusement le tiroir de la commode. S'arrête sur le pas de la porte de la chambre. Ça aurait dû être sa chambre... Le capitaine referme la seule porte de la maison qui tient encore sur ses gongs.


Lorsqu'il revient chez Crystalia, il trouve cette dernière dans son bassin, seule. Elle le fixe en lui souriant doucement. Elle l'invite silencieusement à la rejoindre.

Le capitaine s'approche, le visage baissé.

- Hé, Matou, ce n'est pas grave. Ce n'est pas simple de dire au revoir.

Il regarde la naïade un instant et entre dans le bassin pour l'enlacer.

- Je pense que je t'aime, lui dit-il. Mais... mais...

Elle l'interrompt d'un baiser. Puis elle colle son front au sien.

- Ce n'est pas grave. Tu prendras autant de temps qu'il faudra.

Hey Capitaine !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant