9 - Derrière les barreaux

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Mathias est glacé par la peur. Il ne parvient pas à bouger. Et ces vagues qui l'entrainent le désespèrent un peu plus à chaque mouvement.

Lia ne bouge pas. Pas du tout.

Mathias cligne des yeux à plusieurs reprises. Le vent qui se lève entraine le sable avec lui. Le capitaine prend de longues inspirations pour se calmer. Ses mains tremblent trop pour pouvoir faire quelque chose. Il se ressaisit et son regard se fixe sur le côté ombragé du ponton. S'il se met là, le gorille ne devrait pas le voir.

Après une énième inspiration il plonge dans l'eau. Il s'approche peu à peu en luttant contre le courant.

Du mouvement se distingue près du corps inconscient de la demoiselle. L'armoire à glace est de retour. Il arrache le couteau du bois. Puis soulève le corps de Lia sans délicatesse.

- On s'arrache de là pétasse. Maintenant, tu es as moi.

Les yeux de Mathias s'écarquillent d'effroi.

Xavier porte Lia hors de sa vision.

Mathias nage aussi vite qu'il le peut.

Il entend le moteur d'une voiture démarrer.

Mathias se fige, une main posée contre le ponton de bois. La réalité vient de le frapper. Il est trop tard.


Le lendemain l'avis de recherche concernant Crystalia Brun est lancé.


Une semaine plus tard les journaux annoncent que cette affaire se finit de la plus sordide des manières. En effet, Lia s'est donné la mort. Elle se serait, à priori, tranché les veines. « Ce geste désespéré a permis aux policiers d'appréhender le principal suspect de cette affaire, et de nombreuses autres. »

Mathias jette le quotidien. Il tremble de rage. Rien. Il n'avait rien pu faire.


1 mois plus tard : Xavier est en prison où il purge de nombreuses peines, allant du simple vol, aux viols, aux meurtres. Il a été prouvé que Lia ne s'est pas donné la mort. Les mots de Xavier sur cette affaire raisonnent encore « Elle était à moi. A MOI. Il aurait suffi qu'elle le reconnaisse, au lieu de s'entêter. Elle aurait pu garder ses jolis yeux... ». En effet, trois jours après la découverte du cadavre les enquêteurs avaient laissé fuiter que Lia n'avait plus d'yeux. Ceci avait fait s'écrouler la thèse du suicide clamé par les journaux.

Mathias (une photo de Lia et lui enfant accroché à côté du gouvernail), continue de promener les touristes, même si le cœur n'y est plus. Il peut passer des heures à fixer ce funeste ponton sans bouger. Le choc ne passe pas. Mais souhaite-t-il qu'il passe ? Veut-t-il avancer de nouveau ?

Il attend simplement que les jours passent.

~ Fin 3 ~

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