Vagues d'hiver | Fanfiction Eremika

Chapitre 2 : Arrêt de bus

Trois jours. Cela faisait précisément trois jours qu'elle n'était pas retournée au lycée, qu'elle n'avait même pas fait un pas dans sa direction. Elle était exténuée, comme vide. Elle ne pouvait plus réussir à dormir. Dès qu'elle tentait de fermer les yeux, le visage de cette femme lui revenait en tête. Elle voulait tant réussir à l'oublier, mais elle n'y arrivait pas. Elle voulait tant enlever la peur dans ces beaux yeux bleus, l'aider à retourner à l'eau. Mais que pouvait-elle faire après tout ?

Même si la fameuse sirène était relâchée, elle sera traumatisée à vie. Mikasa le savait, car quand vos yeux sont remplis d'autant de terreur, à la fois plongés dans le vide et recherchant le contact de quelqu'un pour vous aider, c'est que vous êtes au pire stade de l'horreur et de la peur, un stade où on ne peut plus revenir en arrière, sauf grâce à l'oubli. Mais l'oubli était peut-être pire que ne jamais sortir ces souvenirs cauchemardesques de ces pensées. Un jour, tout vous retombe dessus.

Mais la fatigue n'était pas la seule raison de son absence à l'école. A la télé, tout le monde ne parlait que de ça, pourquoi cela serait-il différent là-bas ? Non, elle devait attendre.

Si elle devait être honnête avec elle-même, elle n'était absolument pas prête à y retourner. Mais elle avait manqué beaucoup de cours, et elle avait bien dit à son père qu'elle devait et voulait réussir son semestre.

Ce jour-là, le 24 Septembre, elle s'est réveillé à plus de midi, comme d'habitude. Cependant, si elle se préparait assez vite, elle aurait assez de temps pour manger un bout et se rendre au lycée. Alors c'est ce qu'elle a fait. Elle prit une douche puis s'habilla, et se rendit dans la salle à manger pour prendre un repas.

Son père avait insisté pour rester à la maison et prendre soin d'elle, mais elle ne voulait pas. Bien que mort d'inquiétude pour sa fille, il voulait avant tout ne pas la stresser et lui laisser du temps, alors il est reparti au travail, tout comme sa mère qui venait de décrocher un emploi.

Elle se fit un bon sandwich avec ce qu'elle trouva et le passa au chaud pour faire fondre le fromage. Pour passer le temps, elle décida d'allumer la télé, mais appuya immédiatement sur les boutons chiffrés pour être sûre de ne pas tomber sur une chaîne d'informations. Une fois la chaîne de musiques lancée, elle s'assit sur une chaise haute autour de l'îlot central, et fit passer le temps en lisant le livre qu'elle avait rapporté de sa chambre.

Son téléphone sonna, la faisant sursauter, puis elle se rendit compte qu'il ne s'agissait que du minuteur. Poussant un soupir de soulagement, elle arrête la sonnerie et part chercher son sandwich. Le bon goût du fromage fondu réchauffa sa bouche et régala ses papilles. Elle l'engloutit rapidement, sa faim l'emportant sur sa raison. Sa mère, probablement hier soir, avait préparé une tarte aux fraises avec celles qu'elle et son père faisaient pousser dans leur mini-potager. Après avoir une prit une belle part, son appétit visiblement insatiable, chose rare, elle plongea sa fourchette dans la crème pâtissière, savourant le sucrée des fraises. Si elle écoutait son estomac, elle aurait peut-être fini la tarte : elle n'avait pas mangé depuis hier midi, et son repas avait été léger.

Elle avait décidé de prendre son temps pour son repas. Quand elle vérifia l'heure, il était bientôt treize heures et demi. Elle devait y aller. En tant normal, il serait trop tard, mais aujourd'hui, elle avait son cours de théâtre. Et bien qu'elle était comme un fantôme en cours, le théâtre était la seule matière qu'elle attendait avec impatience, bien qu'elle n'en ait seulement eu trois cours depuis le début de l'année. Après avoir déposé une seconde part de gâteau dans son sac au cas où elle prenait son goûter dehors.

Quand elle arriva devant son lycée, et après avoir garé son vélo, elle se dirigea dans le hall dans le but de se poser quelque part pour lire en attendant que les cours actuels se terminent. Cependant, un bruit attira son attention. Cela provenait du couloir.