Comment je faisais déjà, avant ?

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Ce qui devait arriver, arriva. Je me suis fait punir par les pionnières de l'Imaginarium.

Pourquoi ?

Parce qu'il m'arrive de douter de ce que j'écris. Est-ce que ce sera bien ? Mon texte est-il à la hauteur ? On va se foutre gentiment de moi...

Eh bien, voilà, la sentence s'est retournée contre son créateur. Habituellement, je suis celle qui punit pour excès du syndrome de l'imposteur. Il fallait bien qu'elles finissent par se venger, étant moi-même atteinte de cette maladie.

Voici donc les contraintes du petit texte que je m'apprête à vous dévoiler :

Thème : présent, passé, futur
Mots imposés : cacahuètes, fouet, temporalité, braver, vénérer
Phrase imposée : Cesse de douter de ton talent

C'est parti pour mon p'tit truc à la one again a bistoufly...

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Seule chez moi, devant mon ordinateur, je déprimais. Je n'arrivais plus à rien, ma tête grouillait de pensées multiples. Ce confinement prendra-t-il fin ? Cette épidémie s'arrêtera-t-elle ? Quand pourrais-je retourner au bureau et voir mes collègues en vrai ? Quand boirais-je un verre avec mes amis ?

Pour m'évader, l'écriture est devenue mon unique exutoire. Alors, j'alignais les mots, les phrases, les paragraphes. Je fuyais ce monde pour me plonger dans celui de mes personnages, pour vivre à travers eux. Sans cesse, je cherchais à m'améliorer. Je restais enfermée dans le récit d'aventures de héros que j'empruntais à leur créateur et n'osais pas me hasarder sur un autre terrain, pensant ne pas valoir plus qu'une cacahuète.

Jusqu'au jour où... Une auteure qui me lisait – incroyable – me nomma sur un concours.

Ma foi, pourquoi pas ?

Je tentais la catégorie fantastique, une histoire de porte devant laquelle le personnage devait se trouver. Le surnaturel, j'imaginais que ce serait mon dada. Que nenni, l'exercice s'avérera difficile. Comme je reste une entêtée, je m'inscrivis également sur les thèmes épouvante et érotique.

Tant qu'à être dans la merde, autant y aller à fond.

Après tout, si je voulais me faire connaître sur cette plateforme de dingue qu'est Wattpad, il fallait que je me montre.

Je me creusais ainsi les méninges, me fustigeais pour avoir cru y parvenir. Braver ma peur de mal faire, tel était mon crédo à ce moment-là.

Tu peux y arriver.

Je commençais par l'érotisme. Au bout du compte, j'ai démarré de cette manière sur ce site en transformant un animé mignon en histoire d'amour mature. Je pouvais m'inspirer de ce que je connais et maîtrise. Je tapais les lettres à toute vitesse, mes doigts peinaient à s'adapter à l'afflux de mes pensées, et je publiais. Advienne que pourra. J'espérais que mon mécano assurerait l'effet.

Je m'attaquais ensuite à l'épouvante et laissais de côté cette porte, qui me tiraillait l'esprit. Facile, je me souvenais d'une histoire écrite quand j'étais encore ado, sur un de mes nombreux cahiers noircis d'encre. Je tentais de la tourner autrement, de façon plus adulte. Je m'enlisais dans les recherches sur les différentes manières d'exprimer la peur, je fouinais dans les synonymes, j'améliorais mon style. Je plaçais quelques photos pour m'inspirer les personnages, je rédigeais par étape, en puzzle. Tout ce dont je me rappelais finissait sur le document, il ne restait plus qu'à combler les trous pour lier chaque partie.

Les deux premiers thèmes scribouillés et postés, je soufflais un peu. Les résultats n'arriveraient pas pour tout de suite. Cependant, cette fichue porte me tourmentait encore. Je cherchais, je fouillais sur la toile une idée brillante, je regardais des tas d'images de potentielles ouvertures imaginaires. Halloween approchait... Soudain, je tombais sur une publication qui parlait de la Samain. Et si c'était ma partie fantastique ? Ne restait que la porte.

Lε ოօղძε ძε մოἶOù les histoires vivent. Découvrez maintenant