Galaxy | Recceuil

ᴅᴀɴᴄᴇ ᴡɪᴛʜ ᴍᴇ ᴛᴏɴɪɢʜᴛ ¹

All i want is you...

Les notes s'enchaînent, hurlant à haute voix dans la salle aux murs de glaces. Elles filent dans l'air en symbiose avec les basses qui se déchaînent à un rythme indécent, faisant trembler les éclats de reflets d'une silhouette fine qui se laisse porter par la musique sans réfléchir. Projetant son image lumineuse sur les miroirs de la salle, elle enchaîne les pas avec grâce, la certitude de se sentir vivante au milieu de ce tumulte musical. Les yeux fermés, elle exécute chaque mouvement avec une précision qui ne vient que des nombreuses heures qu'elle a déjà passé sur cette chorégraphie. Chorégraphie composée par personne d'autre qu'elle même, sous les mérite de sa prof de danse, et dont elle connaît même les expressions faciales par cœur. La respiration courte, quelques gouttelettes de sueur volant ici et là dues à l'effort, elle s'efforce de ne pas faillir malgré le rythme soutenu de la musique qui bouscule la salle complète . La silhouette de la jeune femme s'enflamme même entre ses propres reflets, ses longs cheveux châtains ondulés voltant dans tout les sens, emportés par la rigueur que la jeune danseuse s'inflige. Simplement vêtue d'une chemise souple, légèrement entre ouverte et un short noir, elle dégage un charisme comme on en voit et connait rarement. Elle se perd comme une forcenée dans ce qui lui donne une vraie liberté, entre ces notes endiablés qui l'emportent furieusement jusqu'à la fin sans jamais rien relâcher. Fin où elle est allongée à même le parquet, le regard fixé sur le plafond, ses côtes se soulevant frénétiquement, un fin sourire fixé sur les lèvres.

Pour elle, il n'y a rien de plus libérateur, de plus salvateur que la dance.

L'adrénaline et la fierté parcourent ses veines alors que l'horloge de la salle passe les une-heure-du-matin. Il y a un léger flottement silencieux, alors que la musique s'arrête une bonne fois pour toutes, pendant lequel le temps semble s'arrêter. Un vide, comme une faille qui se réouvre et noue l'estomac de la jeune femme. La brunette se perd alors dans ses pensées, son regard se détachant doucement des leds fixées sur le plafonnier pour ne regarder qu'un amas de vide. Un amas de plaies qui ne font que s'ouvrir une fois la nuit tombée. Un amas qui la fait hurler de colère, d'angoisse, de peur, de douleur. Un amas qui parfois, l'emporte dans sa démence, sans que qui que ce soit puisse ne l'arrêter.

Mais pas ce soir... 

Elle sursaute brusquement lorsque des applaudissements viennent soudainement résonner dans la salle, brisant le vide flottant, fragmentant la masse noirâtre qui commençait à s'emparer de la brunette. Elle cherche brièvement la cause du regard et croise celui bleu perçant d'une de ses camarades de classes dans son département de fac. Des frissons lui remontent lentement le long du dos alors que ses yeux se perdent dans l'océan sans fin de la nouvelle venue.

Plus à partir de ce soir... 

"-C'était magnifique Sua."

Sa voix perce l'ambiance cotonneuse envoyant définitivement valser les derniers débris de sombreur alors qu'elle s'approche de la danseuse en lui tendant une bouteille d'eau. La chatain accepte, toujours abasourdie, et la remercie les joues rouges. Et entre nous, on sait tous très bien qu'il ne s'agit pas de l'effet de l'effort mais bien de la noiraude en face de son doux nom, Lee Siyeon.

Et lorsqu'il s'agit de Siyeon, Sua n'en mène pas large. Pas du tout même.

"-Comment tu es rentrée ? Et quand ? Je ne t'ai ni vu, ni entendu pourtant..."

Son interlocutrice rit doucement, amusée et attendrie par la petite voix gênée de la jolie brunette qui lui fait face. 

"-Au tout début, j'ai ouvert la porte mais avec la musique à fond et les yeux fermés tu n'as pas vraiment du me remarquer. J'ai attendu patiemment que tu termines.