Chapitre 4 : Électricité statique

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Les deux semaines suivantes furent affreuses. Abominables. A pleurer. Où que j'aille, quoi que je fasse, il y avait du vert et de l'argent dans mon champ de vision.

J'étais à deux doigts de capituler et de sauter le petit-déjeuner, juste pour ne plus apercevoir la tête de Rosier et Lestrange dans MON couloir, tous les putains de matins de la sainte semaine. Je ne pouvais plus me les voir en peinture, ces deux-là. Alors en chair et os... Il me fallait réfréner mes poussées meurtrières. Pourtant, si cela n'avait été que ça – les apercevoir de loin le matin – j'aurais pu le supporter. Mais non. Non. Cela ne pouvait pas être QUE ça. Dès que j'avais le malheur de me retrouver seule plus de trente secondes dans ce château infernal, Rosier apparaissait comme par magie au détour d'un couloir et venait me taper la discute.

— Le gnome, quelle surprise ! Temps pourri aujourd'hui, tu ne trouves pas ?

Comme si je voulais parler météo avec lui. Il allait réussir à me dégoûter de mon métier de rêve, s'il continuait.

— Arrière, satan ! grognais-je invariablement, et il s'écartait dès lors que je me trouvais une victime à alpaguer.

Ce malade mental ne m'accostait jamais quand je n'étais pas seule. Visiblement, l'aspect top-secret de notre non-relation était de mise.

J'en étais arrivée à un stade où je cherchais de moi-même la présence de mes compatriotes Gryffondor. Même celles de Macdonald et Pettigrow. J'étais prête à tout, au point de faire semblant de ne pas remarquer qu'ils voulaient de l'intimité. « Oh, quelle surprise de vous trouver tous les deux enlacés dans le renfoncement de ce couloir... tiens ! Je vais vous tenir compagnie ! ». Potter était devenu mon armure, je le suivais comme son ombre. Sirius commençait à tellement s'habituer à ma présence qu'il se laissait aller à me donner des petits surnoms affectifs, du style « oh non pas elle ! » ou encore « McKiDiNon quand on lui demande d'aller voir ailleurs si on y est ». Dorcas, fidèle à elle-même, supportait très bien ma présence. La problématique était surtout que nous avions à peine la moitié de nos cours en commun, je me retrouvais donc régulièrement sans elle dans les couloirs. Quant à Remus et Lily, ils étaient souvent indisponibles en dehors des heures de cours... Le travail de préfet, ça puait du boudin. (Alice n'en parlons pas, je ne l'avais pas revue depuis la rentrée.)

Le dernier lundi du mois de septembre, je décidai que cette mascarade n'avait que trop duré.

Je venais de croiser Helen Rowle – ma formidable cousine aussi aimable qu'une porte de prison – et je m'étais obligée à marcher à ses côtés pendant cinq minutes tout en lui parlant de la pluie et du beau temps. Tout ça parce que je surveillais du coin de l'œil un Rosier qui semblait prêt à fondre sur sa proie. Inutile de préciser qui était la proie. Et inutile de préciser que cinq minutes avec Helen, c'était pire que d'affronter un blizzard, seule, de nuit, en plein hiver. Vraiment, cela ne pouvait plus durer, j'allais finir par faire une attaque si cela continuait.

Ma décision était prise. L'opération « montrer-à Rosier-que-j'étais-plus-forte-que-lui » allait démarrer dès aujourd'hui.

Je subis avec une remarquable patience le cours de Métamorphose, encaissant sans mollir les regards incisifs de McGonagall. Elle n'avait pas lâché l'affaire avec son histoire de Métamorphomage. Un problème de plus que je n'avais vraiment pas le temps de gérer actuellement.

— Oui, je réfléchis toujours, marmonnai-je d'une voix monotone à la fin du cours quand elle fit mine de vouloir me parler.

Puis je courus jusqu'aux cachots, des flammes dans les yeux.

Je bousculai sans ménagement Evans pour entrer avant elle dans le laboratoire. Elle me regarda comme s'il venait de me pousser une deuxième tête. Jamais je n'avais été autant pressée de passer la porte du cours de Potons. Mais aujourd'hui, c'était différent. Ce cours de Potions-ci n'allait pas se passer comme les deux précédents. Hors de question que je continue d'être l'esclave de ce maudit Serpentard, c'était LUI la machine à Optimals, certainement pas moi ! Et il allait me laisser tranquille ! Foi de McKiDiNon ! ... De MCKINNON ! Foutu Black.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 01, 2021 ⏰

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