Chapitre 18 : Au parc

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Aujourd'hui on doit se retrouver au parc. Je suis impatiente d'être avec eux, en espérant qu'Hugo ne plombe pas l'ambiance. On ne sait jamais comment il va réagir. Mais bon, pour l'heure, je dois me préparer. Je choisis de porter une petite robe bohème rouge, qui m'arrive presqu'aux genoux. Je mets une ceinture beige à ma taille, et une petite ballerine aux pieds. Bon, je ne suis pas une pro de l'habillement, mais a voir au miroir, ça passe quand même. Je mets un petit gloss sur mes lèvres, de ceux qui teintent légèrement les lèvres, je prends mon sac, et quitte les lieux. Une fois à la cuisine, je prends une pomme avant de regarder l'heure : 14h. Notre rendez-vous est prévus pour 15h. J'ai une heure pour y arriver.

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Ça fait déjà une dizaine de minutes que je suis là. Tout le monde est présent. Quand je suis arrivée, ils étaient déjà là, à parler de leurs vacances passées et de comment ils se sont bien amusés. Moi je me sens un peu exclus. Je n'ai rien à raconter, vu que mes vacances ont toujours été d'un tel ennui.

Le téléphone de Shiro se met à sonner. Il se lève pour aller plus loin. C'est surement à ce moment que certains se rappellent de mon existence. Lucas me regarde en m'adressant un sourire :

- Louna, ça va ? Demande-t-il tout content

- Ah vous me voyez ? Je croyais être invisible. Ils se mettent tous à rire. A croire que c'était drôle

- Bien sûr qu'on te voit, c'est juste que tu n'es pas très importante pour qu'on t'accorde notre attention Hugo me regarde, fière de ce qu'il vient de dire. Je lui fais un faux sourire, avant de lever les yeux vers le ciel. Je tourne la tête et vois Shiro revenir

Il me fait un sourire avant de porter son regard vers Hugo

- Hugo, on fait comment ? Je ne sais pas de quoi il parle. Hugo a prévu un truc ? Je croyais qu'on devait juste rester papoter au parc

- Eh bien les gars, comme promis, je nous ai dégoté des entrées pour la soirée gaming organisée ce soir. C'était compliqué mais rien ne m'est impossible, vous savez. Donc les voilà Dit-il fièrement avant de brandir les billets devant nous et de les balancer de gauche à droite. Tout le monde a l'air super content. Ça doit être une superbe soirée pour que les billets soient si compliqués à trouver. J'ai hâte d'y être. Alors que mon excitation montait, Léon se racle la gorge et tout le monde braque les yeux vers lui

- C'est super que tu aies pu les obtenir. Mais à ce que je vois tu n'as pas pu en avoir assez Je redirige les yeux vers la main d'Hugo qui tient les billets. Il y'en a 4, 4 billets bleus

- Comment ça ? Non, j'ai bien compté Réplique-t-il. Parmi les billets qu'il a en main, il en prend un et le tend à chacun en prononçant son prénom...

- Lucas, Shiro, Léon, et moi. Tu vois ? J'ai bien compté

- Euh Hugo, tu as oublié quelqu'un Shiro me regarde après avoir prononcé ces paroles

- Hugo, arrête ton cirque réplique Lucas

- Bah quoi ? Elle n'a qu'à rentrer chez elle. C'est une soirée pour mec. Des meufs ça ne joue pas aux jeux vidéo, ça fait le ménage il sourit en prononçant ces paroles. Je me sens tout de suite mal à l'aise. J'aurai dû m'y attendre venant de lui. Je pensais qu'on avait un peu dépassé le stade de la haine, mais je me suis surement trompée. Il ne voit surement pas les choses de la même façon. Je sens des regards sur moi alors que j'ai baissé le mien. Je sens mon cœur devenir plus lourd. Pourquoi faut-il toujours que ce genre de choses m'arrivent ? Le silence qui s'est imposé devient gênant. En fait, c'est moi qui suis gênée. Il faut que je trouve une excuse pour m'éclipser. Mais comment lever les yeux vers eux et répliquer alors que je sens que si j'ose parler les larmes s'échapperont de mes yeux ? Je ne veux pas qu'ils voient ce côté de moi. Je vois déjà d'ici la réaction d'Hugo face à mes larmes : « Ah mais arrête de pleurnicher toi, tu es une gamine ou quoi ? Tu pleures pour des billets ? Tu croyais que j'allais penser à toi ? On n'est pas pote ma pauvre. Je pensais que tu l'avais compris » ... Et puis zut...Tant pis s'ils me voient pleurer. Tout ce que je veux c'est rentrer chez moi. Alors que je m'apprête à leur répondre, Léon prend les devants :

- Je ne vais pas pouvoir y aller. Je ne me sens pas d'humeur à jouer ce soir. Léon se lève, prend son petit sac, avant de me tendre son billet. Tu peux y aller à ma place. Tu me raconteras Je le regarde, il me sourit. J'hésite à prendre le billet. Je porte mon regard vers ce bout de papier bleu qu'il me tend, et regarde de nouveau Léon, avant de regarder Hugo qui prend la parole :

- Mec, on sait tout ici que tu adores ce genre de choses...

- Peut-être, mais je ne suis pas d'humeur, ce n'est pas compliqué à comprendre. Ne m'en voulez pas. Je suis sûr que vous allez vous amuser sans moi Le coupa t-il

- Et pour les jeux d'équipe ? Sans toi nos chances de gagner sont réduites. Et moi je veux la récompense Hugo continue d'essayer de convaincre Léon, mais sans réussite

- Louna pourrait me remplacer. Contrairement a ce que tu penses, les femmes savent faire autre chose que les tâches ménagères. Elle va vous le prouver

Le geste de Léon me touche beaucoup. Mais je ne veux pas qu'il se prive d'une soirée dont il pourrait profiter juste pour moi. Pendant qu'il parlait, j'ai eu le temps d'essuyer les deux gouttes de larmes qui menaçaient de couler. Je me lève et quand je veux parler, Hugo prend la parole avant

- C'est bon, je rigolais Il plonge la main dans sa poche, avant d'en sortir un autre billet, et le tendre à Léon

- Voilà, tu es content ? Tiens, on doit y aller. On risque être en retard

- Tu peux être sérieux de temps en temps ? Lucas lui donne une tape a l'épaule

Une blague ? Il blaguait ?

- Evite ce genre de blague la prochaine fois, tu veux ? Si c'en est vraiment une, vu que tu étais le seul à rigoler

- Ouais ouais Hugo dit ces mots, agacé, avant de se tourne et de se diriger vers la sortie du parc, suivi de Lucas. Léon se tourne vers moi avant de m'adresser un sourire chaleureux

- On y va ? A vrai dire j'avais perdu toute envie d'y aller de nouveau. Quand j'y pense, il n'était pas censé ne plus être d'humeur ? Comme je m'en doutais, il disait cela pour répondre à la provocation d'Hugo. Il était vraiment prêt à sacrifier sa soirée...Pourquoi je n'ai pas un grand frère comme lui ? Avant que je ne me perde encore plus dans mes pensées, Shiro vient au milieu de nous avant d'accrocher son bras au mien et à celui de Léon et de nous trainer vers la sortie aussi.

Au final, je vais pouvoir y aller. Je suis un peu contente que tout ceci n'était qu'une blague, même si j'ai un mauvais pressentiment

un nouveau souffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant