No Control (Fiction 1D)

Chapitre 12

Chapitre 12 : « -Il n'y a rien à ajouter. Même quelqu'un qui ne te connait pas le saurait. » -Adrien

Dimanche 27 octobre

*09H57*

(à écouter avec: Payphone par Alex G)

Un filet de lumière vient me chatouiller le visage. J'ouvre un œil. Le calme règne dans la maison. Je décale ma couette et dépose mes pieds dans mes chaussons. Je me lève et sors de la chambre. Après avoir descendu l'escalier, j'entre dans la cuisine pour prendre mon petit déjeuné. Je me sers un jus d'orange et prends le paquet de céréales. Je verse son contenu dans mon verre. J'écarquille les yeux.

« - Punaise ! Il faut que ça m'arrive dès le matin ! »

Mon jus d'orange est mélangé à mes céréales. Plus doué que moi, tu meurs. Je renverse mon verre dans l'évier et j'en ressors un autre propre. Je reproduis les mêmes actions que précédemment mais cette fois-ci, je verse les céréales dans un bol. Je prends le tout et pars m'assoir devant la télé. Je porte mon verre à mes lèvres avant de cracher le jus d'orange. Oh non, j'avais complètement oublié ! Il me faut absolument une tenue pour le bal, qui est jeudi. Et en plus, on est dimanche. Quel magasin est ouvert ? De plus, j'ai la flemme d'aller me promener en ville pour faire du shopping. Et puis zut, ça ne doit pas être sorcier de faire un déguisement ! Je me lève et éteins la télévision. Je me gratte le sommet de la tête. Bon, par quoi je commence ? En plus je ne sais même pas ce que je vais faire ! J'aurais dû tout prévoir. Je pose mon verre sur la table, à côté de mon bol et prends les escaliers. Arrivée sur le palier, je me dirige vers la chambre de mon père. Comme je n'ai pas de vêtements à saccager dans ma garde-robe, je compte bien trouver quelque chose dans celle de mon père. J'entre dans la chambre parentale et ouvre son armoire. Mes yeux s'illuminent. J'ai trouvé au premier coup d'œil. Une belle chemise cadriée de noir et de rouge se trouve sous mes yeux. Je l'enfile immédiatement. Elle m'arrive aux genoux. Voilà les inconvénients d'être petite... Tant pis, de toute façon, j'allais la customiser. Et oui, je vais déchirer les vêtements de mon père sans son autorisation. Après tout, il l'a bien mérité puisqu'il m'a laissé seule ici. D'ailleurs, je vais aller aussi faire un petit tour dans l'armoire de mon frère, lui aussi, il l'a bien mérité. J'enlève la chemise -si on peut appeler ça une chemise puisque sur moi, on dirait une robe mal coupée. Je ferme les portes de l'armoire et me dirige vers la sortie. Je remarque qu'une ceinture est sur sa chaise de bureau. Elle est simple. Noire et longue. Elle irait très bien avec ma « robe ». Je la prends à son tour et quitte la pièce. Je vais ensuite chez mon frère. Je ne sais pas ce que je vais y trouver. J'entre dans sa chambre et me dirige vers l'armoire. Je lève les yeux vers son sommet. Il y a toujours la boîte noire. Elle est au même endroit. Je souffle et devis mon regard. J'ouvre en grand les portes et tombe presque instantanément sur un jean. Un très beau jean noir. Un noir qui rappelle ma future robe. Mes yeux pétillent en imaginant ma tenue terminée. Je décroche le vêtement, ne sachant toujours pas quoi en faire. Je le trouve simplement beau. J'en ferais bien quelque chose. Je pose le jean sur mon épaule et referme l'armoire avant de sortir.

**

Je découpe prudemment la chemise dans le sens de la longueur. Ce vêtement ressemble maintenant, plus à une robe qu'à une camisole. Les longues manches sont devenues des fines bretelles et à la place des boutons, une fermeture éclaire permet de fermer l'habit. Grâce aux ciseaux, j'ai pu effiler le bas. La robe n'a plus rien à voir avec la chemise de mon père. Une fois le dernier trou achevé, la robe est enfin prête. Je prends ensuite le jean de Ben. Je crois que je vais en faire un masque. D'ailleurs, je pense que c'est le pantalon préféré de mon frère. Je découds une jambe et trace à l'aide d'un stylo, un rectangle sur la cuisse. Puis, avec un cutteur, je découpe le jean. Je vais ensuite deux trous horizontale. Je noue finalement les deux extrémités à l'arrière de ma tête. J'enfile la chemise/robe et m'admire devant le miroir. Je suis plutôt fière du résultat. Pour marquer ma taille, j'accroche la ceinture de mon père que j'ai préalablement découpé de sorte à qu'elle soit dans le thème de ma tenue. Je jette un second coup d'œil au miroir. Je risque d'avoir froid avec les épaules dénudées... je prends un vieux gilet noir et l'enfile. J'adore ! Je l'ôtte et fais des trous dedans. Il ne reste plus qu'à verser de la sauce tomate et le tour est joué ! Je sors de ma chambre ne prenant pas la peine de jeter les morceaux de tissu qui trainent à terre. J'entre dans la cuisine et sors tout ce qui est de couleur rouge et liquide. Comme par exemple du sirop de fraise, du ketchup... je verse les ingrédients dans un récipient et mélange vivement le liquide. Epuisée, je repose le fouet dans l'évier et avec l'aide de mes doigts, verse équitablement le tout sur mes habits. Une fois satisfaite, je me lave les mains et range dans le lave-vaisselle le récipient sale. Lorsque je m'apprête à quitter la pièce, la porte d'entrée s'ouvre. J'entre doucement dans le salon et me concentre sur un vase. Je tends ma main et il vient s'y longer, comme ça, je pourrais me défendre avec ça si ce sont des voleurs qui sont entrés. Je reprends ma marche et surgis dans l'entrée. Ben, Cécile ainsi que mon père me dévisagent, méfiants. Je souffle de soulagement. Ce n'est qu'eux qui reviennent de France. Je laisse tomber mes bras le long de mon corps.