Chapitre 1 partie 1/2

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(Je vous conseille de lire ce chapitre avec la musique Up de Demi Lovato et Olly Murs.)

Chapitre 1: "- Promets-moi que tu en feras bon usage." -Maman

Mardi 1er octobre

*17H58*

Je suis actuellement affalée sur mon lit, mon ordinateur portable posé sur mes genoux. J'écris depuis déjà une bonne heure dans mon journal intime numérique lorsqu'un courant d'air vient me chatouiller les orteils. Une porte claque, me signalant par la même occasion que mon frère Benjamin est rentré. Il devait retrouver Stéphanie, sa petite amie depuis déjà une demi-année. Je referme l'écran puis dépose mon Mac sur les draps blancs avant de quitter ma chambre. Après avoir dévalé l'escalier, je m'arrête à la dernière marche en regardant mon frère. Il est à moitié allongé sur le canapé, télécommande en main et le regard observant le vide devant lui. La télévision fonctionne pour rien puisqu'il ne lui porte aucune attention. Je fronce les sourcils avant de le rejoindre sur le canapé. Il m'ignore complètement, chose qu'il ne fait jamais. Je me tourne vers lui puis pose ma main dans son dos.

"- Hey... Que se passe-t-il?

- Elle... Elle m'a quitté... Beth, elle m'a putain de quitté!"

Je suis plutôt surprise, pour moi, leur couple était solide, je les idolâtrais même! Cela ne peut pas se finir maintenant, c'est simplement impossible. Je m'éclaircie la voix avant d'observer mon jumeau. Son visage reste fermé, aucune émotion n'en ressort.

"- Comment cela se fait...?

- Elle est venue à ma rencontre, le maquillage dégoulinant déjà sur ses joues. Elle... elle a évité tout contact avec moi et elle a commencé à me dire qu'elle avait des sentiments pour quelqu'un d'autre, qu'elle ne pouvait plus continuer de faire semblant avec moi..."

Il pince ses lèvres en une ligne parfaitement droite puis, sert ses poings. Je crains qu'il ne mette un coup dans un objet quelconque car une veine apparaît sur sa tempe. La sonnerie du téléphone me fait sursauter. Je lâche mon frère jumeau avec regret avant de décrocher violemment.

"- Allô!? dis-je agressivement.

- Hum... Bonjour, mademoiselle Johnson? C'est le docteur Austin à l'appareil."

Je déglutis difficilement. Je n'aime pas quand ce genre de personne appelle à la maison, cela m'angoisse à chaque fois. Ma voix perd toute son assurance en quelques secondes.

"- Euh... Oui? Que se passe-t-il?

- Il faudrait que vous veniez. Immédiatement. Au revoir.

- Euh... Au revoir...?"

Je balance le combiné sur le fauteuil, le visage fermé. Il faut prévenir mon père pour qu'il nous emmène à l'hôpital. Je vous résume la situation: ma mère est atteinte d'un cancer du poumon stade 4. Elle passe donc la plus part de son temps dans une clinique spécialisée et reçois, toute la journée, des soins.

*18H23*

Je pousse la porte, qui émet un grincement insupportable. L'odeur de l'hôpital me donne la nausée ainsi qu'une forte migraine. Je vois ma mère allongée sur son lit aux draps blancs, un sourire radieux aux lèvres. Son teint est pâle, comme à l'habitude. J'ose à peine m'avancer à sa rencontre, j'ai bien trop peur de la déranger. Elle tourne calmemant sa tête vers nous, je croise par la même occasion son regard bleu nuit. Elle me fait signe d'approcher et tapote gentiment le bord de son lit pour que j'y prenne place. Elle demande à mon frère ainsi qu'à mon père de nous laisser seules quelques minutes. Une fois la porte fermée, je porte toute mon attention sur elle. Elle me prend les mains et me sourit avec beaucoup de difficulté. Elle est épuisée, bien plus qu'à l'habitude.

"- Ma douce enfant..."

Elle carresse ma joue comme elle le fait souvent. Je ferme les yeux, profitant un maximum de se moment. Elle prend une voix douce à m'en faire frissonner.

"- Tu as tellement grandit, je ne vois pas le temps passer... Mais voilà, je suis arrivée au moment où je te dois la vérité... Je ne peux pas tout te réveler maintenant, mais sache que les évènements qui vont se passer dans peu de temps ne sont pas là pour rien."

Je fronce les sourcils mais n'ose pas l'interrompre. Je ne comprends pas grand chose à ce qu'elle me raconte, je me contente de hocher la tête.

"- Promets-moi que tu en feras bon usage.

- De quoi?

- Promets le moi simplement.

- Je te le promets."

Elle me sourit tendrement et embrasse mes mains. Ce geste paraît l'épuiser encore plus alors je me penche pour lui déposer un baiser sur sa joue. Elle me carresse les cheveux puis son bras lâche d'un seul coup. Je sursaute et la regarde. Ses yeux sont mi-clos, elle ne réagit plus à mes appels. Je cris, voyant un docteur et plusieurs infirmières débarquer dans la chambre. L'une d'elles me fait sortir puis ferme la porte derrière moi. Ben, mon frère jumeau, accourt vers moi et me prend par les épaules. Mon visage reste figé, je n'arrive plus à bouger.

Jeudi 3 octobre

*13H12*

Je sers Cecile, ma petite soeur, contre mon coeur. Elle reste inconsolable, c'est dure à vivre pour moi qui n'aime pas la voir pleurer. Je sors un mouchoir de la poche de ma robe noire et la laisse se moucher dedans. A ma droite, ma grand-mère garde la tête baissée. Elle était très attachée à sa belle-fille, et la voir verser des larmes me brise le coeur. Ben vient vers moi pour me prévenir que nous devons nous préparer à dire notre discours. Une fois l'assemblée assise, je me lève et plaque ma petite soeur de cinq ans sur ma hanche. Je marche les jambes tremblantes jusque derrière le pupitre. Benjamin me débarrasse de notre soeur afin que je déplis la feuille au nombreuses ratures. Je m'éclaircie la voix, essayant de la contrôler.

"- Je... Bonjour, je suis Beth Johnson, la fille de... De Mathilde Johnson. Je ne suis pas vraiment douée pour faire de beau discours touchant, mais je voudrais simplement rendre hommage à la femme la plus courageuse que je ne connaisse. Je ne verserais pas de larmes car je sais qu'elle ne voudrait pas ça, qu'elle souhaiterait que nous sourions à son enterrement, mais c'est tout simplement impossible. Je suis certaine que vous pensez tous comme moi, ici. Vous êtes d'accord avec moi sur le fait qu'elle était unique, mais pas seulement. Elle a marqué nos vies à jamais par sa générosité inconditionnelle, même irréaliste."

Je parle, je parle. J'ignore ma gorge qui se sert ou même les sanglots de Cecile. Je me contente de parler, de réciter le texte que j'ai appris par coeur. Les personnes devant moi m'écoutent d'une oreille distraite, je sais. On a bien autre chose à faire que d'écouter un stupide discours écrit par une adolescente de quinze printemps. Je ne leur en veux pas, je suis compatissante.

*14H59*

Le moment que je redoutais le plus se déroule devant mes yeux, en cet instant précit. Je baisse la tête alors que des personnes font glisser le cerceuil dans l'immense trou en face de nous. Benjamin ressert sa main autour de la mienne, je sais aussi qu'il aimerais ne pas connaître ce moment douloureux. Les membres de ma famille passent un par un déposant une poignée de terre sur la caisse en bois. Je détourne mon attention. Je considère ça comme la séparation définitive, c'est insupportable. Je sais que Benjamin fait de même, il tourne la tête. Je n'ai qu'une seule et unique envie. Je voudrais ouvrir ce putain de cerceuil et hurler sur ma mère. Je veux lui crier après, lui ordonner de revenir avec nous, qu'elle n'a pas le droit de partir ainsi, qu'on ne peut pas vivre sans elle. Mais tout ça, je n'arrive qu'a le faire dans ma tête, je n'ai pas assez de courage.

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Chapitre reposté et réécrit, je n'aimais vraiment pas l'autre. Et j'ai décidé de le couper en deux car il était très long. J'espère qu'il vous plait et n'hésitez pas à commenter!

Pour information, je posterais tous les dimanches à midi! Donc à dimanche!

PS: N'oubliez pas d'aller voir la bande annonce, j'aimerais avoir des avis.

Bisous. xxx
Marine M.

No Control (Fiction 1D)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant