𝓒𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 𝟏

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La lune nimbe d'une lumière blafarde le domaine de l'aurore révélant sa façade pâle qui s'élevait, grandiose, au milieu des ténèbres. Au milieu de la sereine nuit se tient un homme, paré d'une cape faite de l'obscurité nocturne. Rien ne le distingue de l'obscurité si ce n'est sa chevelure, vermeille, pareil à une flamme blême, couronne de braise renforçant le teint blanchâtre de son propriétaire. Un masque de fatui recouvre la partie supérieure de son visage, ne laissant entrevoir que ses délicates lèvres et son nez droit, exempts de toutes imperfections. L'inconnu à la chevelure digne d'une crinière porte alors sa main, une main fine aux veines saillantes, sertie de long doigts, à sa tête. Un léger soupir, presque inaudible, s'échappe de sa bouche.

« -Tu es en retard. »

Soudainement, il retire son masque, et son regard perçant se pose sur toi. Ses iris rubis, animés par des sentiments indéfinissables paraissent te transpercer.

« -Pardon. J'étais occupée, réponds tu d'une voix peu assurée. »

A ces mots, de la jalousie surgit dans ses prunelles. Pourtant, à peine la perçois-tu que toute trace de son existence disparaît, à tel point que tu ne sais pas si tu l'as réellement vu ou si ce n'était qu'un mirage, simple invention de ton esprit troublé.

« -Tu devrais faire attention. La nuit est annonciatrice du danger, énonce t'il calmement, bien qu'une menace à peine dissimulée transparaît dans son ton.

-Tu sais, je ne suis plus une enfant, t'exclames-tu, essayant tant bien que mal de soutenir le regard du gérant des vignobles. Néanmoins, en une phrase il coupe court à toutes tes éventuelles protestations.

-De toute façon je ne suis pas là pour parler de ça.
Sans te quitter des yeux il reprend sa respiration, marquant une pause dans sa phrase, je dois te dire quelque chose. »

Après quelques secondes qui paraissent des années, il articule avec fermeté, tout en tournant la tête vers la droite, les bras croisés sur son large torse ;

« -Ne viens plus me voir, je ne veux plus que tu me fréquentes. »

Ces mots font l'effet d'un vent glacial heurtant ton corps, provoquant des frissons dans tout ton être, te coupant soudainement le souffle. Ton regard essaye désespérément de s'accrocher à celui du bel homme ténébreux tandis que tu as l'impression de suffoquer. Pourtant, il refuse de ne t'accorder ne serait-ce qu'un léger coup d'œil rassurant. Son attention paraît rivée sur la noirceur enveloppant les champs de vignes, dont le feuillage luxuriant empêchent le passage des rayons lunaires, ignorant entièrement ton visage suppliant. Finalement, après avoir manqué de t'étouffer plusieurs fois, tu articules difficilement une plainte fébrile;

« -Mais? Pourquoi? »

Malgré ta voix implorante, le détenteur de l'oeil divin pyro s'obstine à ne t'offrir à la vue que le profil de son visage, ses deux orbes écarlates recouverte par un voile pensif ou tu crois deviner une certaine mélancolie. Pourtant, bien que tu supposes qu'il t'ignore, il finit par répondre :

« -Je..je suis mauvais pour toi. Je n'apporte que des ennuis. Je n'ai pas envie de mettre ta vie en danger. De toute évidence tu appartiens à la lumière et moi aux ténèbres. »

L'inflexion qu'à pris le ton de ses paroles trahit tant de sentiments que tu en restes étonné un instant. La dureté de sa voix a laissé place à la peur, le regret, la tristesse, difficile de s'imaginer que d'habitude il est si austère. Soudainement tu réalises qu'il fait ça pour te protéger. Ton regard change, une détermination nouvelle illumine tes iris.

« -Je refuse, rétorques-tu aussitôt avec une assurance nouvelle. »

Face à cette résistance, tu le vois trembler légèrement, pris dans une lutte interne. Il est évident qu'il tente de garder son calme quand il te répond, boulversé ;

« -Pars. S'il te plait. Mais tu ne cèdes pas, et continue sur le même ton :

-Non! Je ne peux pas! Tu ne vois donc pas que je t'aime? »

C'est un choc pour l'homme qui tourne tout à coup sa tête vers toi. Son minois si parfait qu'il s'obstinait à te refuser quelques secondes plus tôt est désormais offert à ta vue, ce qui te permet de contempler pleinement la surprise qui distord ses traits. Devant cette agitation, l'adrénaline te monte aux veines, et tu ne peux t'empecher d'en rajouter davantage;

« -Oui je t'aime, Diluc, (un frisson le parcourt de nouveau à l'entente de son prénom). Je ne peux pas maîtriser mes sentiments. Arrête de me fuir, tu mérites quelqu'un capable de t'aimer entier, autant pour tes qualités que tes défauts. Tu sais, c'est dans les moments les plus obscurs qu'on perçoit le mieux les étoiles. Laisse-moi être là pour toi.

-Je.. Personne ne m'a jamais dit ça. »

Marquant une pause, il relève sa mèche d'une main, si sublime qu'elle paraît sculptée dans du marbre. Tu peux désormais contempler parfaitement ses yeux. La glace les recouvrant d'habitude a fondu, laissant place à des lueurs plus chaudes, s'alliant parfaitement à ses iris rubis. 

« -[Y/N] Je t'aime, moi aussi. »

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 08, 2021 ⏰

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𝔈́𝔱𝔦𝔫𝔠𝔢𝔩𝔩𝔢 𝔡𝔞𝔫𝔰 𝔪𝔢𝔰 𝔱𝔢́𝔫𝔢̀𝔟𝔯𝔢𝔰  𝔇𝔦𝔩𝔲𝔠𝔛𝓡𝔢𝔞𝔡𝔢𝔯Où les histoires vivent. Découvrez maintenant