Samedi 10 Avril,
Temps de lecture : 10 minutes.
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𝐀près avoir mis les choses au clair avec Lucas, je suis restée discuter avec lui sans compter les minutes. On a poursuivi notre conversation en penchant vers les prochaines épreuves qui nous attendent – nous sommes tous les deux assez confiants là-dessus.
Au bout du compte, ces quelques innocentes minutes se sont très vite transformées en trois heures et demie sans qu'aucun de nous ne s'en rende compte. Dans tout ça, je suis la plus étonnée.
Tenir plus de trois heures sans vouloir fuir ? C'est un véritable exploit. Habituellement, à peine cinq minutes suffisent pour que je veuille m'enfuir – dix, si j'apprécie beaucoup la personne en face de moi.
Je ne saisis toujours pas le fond de tout ça, mais ça me convient et c'est tout ce qui compte. Pour le moment, je reste sur l'hypothèse que Lucas est simplement une personne qui rend les autres confortables auprès de lui. Étrangement, je n'ai pas envie de trop y réfléchir.
Et puis, ce n'est pas comme si ma peur s'était enfuie : je suis toujours effrayée de parler aux autres. Disons seulement que j'apprends peu à peu à le faire comme une personne normale le ferait avec lui.
J'ai enfin l'impression de comprendre le jeu : Lucas est doucement en train de m'en expliquer les règles.
Je retire mes écouteurs en atterrissant enfin dans la rue de ma maison. En voulant fermer l'application de musique, je tombe sur de nombreux messages de la part de ma sœur.
Ma première réaction est de froncer les sourcils, mi-confuse, mi-paniquée.
La deuxième, c'est d'appuyer sur l'un d'eux pour le lire.
Et la dernière, c'est d'éclater de rire.
Je fais rapidement défiler les précédents pour être certaine d'avoir bien lu, mais j'en reviens toujours à la même conclusion : elle s'inquiète de ma soi-disant disparition. Elle m'a même assurée qu'elle finira par me retrouver avant que mon kidnappeur ne me tue.
Qu'est-ce qu'elle a pris, exactement ?
Sans lui répondre, je range mon téléphone dans ma poche et continue ma lancée jusqu'à la maison. Je dois l'admettre : sortir n'est pas un verbe avec lequel on associe généralement mon prénom. Mais en venir jusqu'à croire que j'en suis incapable, c'est assez exagéré.
Si mon imagination est débordante quand je panique, la sienne atteint carrément les étoiles.
En arrivant devant la porte d'entrée, je ne vois personne. J'enlève alors mes baskets et jette un coup d'œil dans la cuisine : personne non plus. En refermant la porte, je réussis à attirer Lohan qui arrive du salon. Il se met d'abord à me détailler attentivement, prêt à trouver quelque chose sur lequel me juger.
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Philophobie I : Le Premier Amour
Fiksi Remaja𝐓𝐎𝐌𝐄 𝐔𝐍 : Le Premier Amour. Il est un indéniable romantique, elle pense que l'amour est une illusion. Olivia souffre d'anxiété sociale. Fille d'une célèbre spécialiste de l'amour, elle a été depuis son plus jeune âge enfermée dans une bulle de...