CHAPITRE 3 : Une famille unie

163 4 6
                                    

PDV Bree :

Effectivement, à quelques centaines de mètres de nous, j'entendais un groupe se déplacer. Aucun d'eux ne parlait, ils étaient certainement en train de repenser à tout ce qui venait de se passer. Heureusement, ils semblaient être tous là et n'avoir subi aucune perte. Dès qu'ils furent assez proches de nous, je m'approchai timidement d'eux. Je dû mettre de côté mon sentiment de malaise et mon envie de fuir à toutes jambes pour demander de l'aide auprès de Carlisle : lui seul pouvait sauver mon Jacob.
Heureusement, le jeune vampire blond entama la discussion avant moi - peut-être avait-il deviné que je ne me sentais pas à l'aise ?
« Contente de te savoir en vie, tu t'es remise de tes émotions ? »
J'acquieçai silencieusement.
« Je me nomme Carlisle. Tu es ?
- Bree. Bree Tanner.
- Enchanté Bree. Ne t'inquiète pas, je pense qu'au vu de ce qu'il s'est produit il y a quelques minutes, les Volturi ne s'en prendront plus à toi. »
Même si ce n'était plus ce dont je m'inquiétais principalement, je fis soulagée de cette information.
Au bout de quelques minutes de silence - et après avoir entendu un nouveau gémissement de douleur - bien que léger - du côté de mon « bien aimé » (je ne sais pas si je peux l'appeler ainsi), je pris mon courage à deux mains et interpella le jeune médecin :
« Carlisle ?
- Oui ?
- Je peux vous demander un service s'il vous plaît ?
- Bien évidemment. Tout ce que tu veux.
- Pouvez-vous soigner Jacob, je vous en pris, il souffre ! »
Sur ces mots, Carlisle prit un air surpris et coupable avant de s'exclamer :
« Mais bien sûr ! Comment ai-je pu l'oublier ! Où-est il ? »
Avant que je n'ai le temps de le désigner, Jacob se montra, des tremblements s'emparaient de lui et son bras retenait son côté blessé. Il avançait en titubant. Bella accourra vers lui pour le soutenir et la vague de soif qui me submergea dans son sillon me força à me mettre en retrait pour ne pas lui sauter à la gorge. Je détournais le regard et attendis que le groupe s'éloigne, Jacob soutenu par Bella et Carlisle. Ils entrèrent dans la maison et, timide, je me contentais d'approcher de la porte et de rester sur le seuil. Je n'avais jamais été la bienvenue quelque part et n'osait pas imposer ma présence. Quelques minutes plus tard cependant, une jeune femme brune qui se présenta sous le nom d'Esmé et qui était apparemment la compagne de Carlisle me proposa aimablement d'entrer. J'acceptai et me posai dans un coin pour gêner le moins possible. Le mobilier était moderne et luxueux, les pièces spacieuses. Je n'avais jamais vu une aussi belle maison de toute ma vie. Du plus loin que je me souvienne, j'avais toujours vécu dans de modestes habitations du temps où je vivais encore chez mes parents.* Je pus constater avec stupeur que Carlisle et les siens semblaient très liés, ce qui me semblait rare chez les vampires, nous autres nouveaux nés avions toujours vécu dans la cohue et la loi du plus fort, il n'y avait aucune notion de justice ni de solidarité. Ici, si. Le médecin était aux petits soins pour Jacob. Celui-ci se reposait maintenant sur le canapé, immobilisé dans une sorte de plâtre, après être passé par la salle d'opération personnelle de la famille. Puis chacun s'est installé sur les fauteuils.
« Il lui faut un bon mois de convalescence, en tenant compte du délai de guérison plus rapide chez les loup-garous.
- Je peux... quand même... marcher ? demanda péniblement Jacob, entre deux respirations douloureuses.
- Tu devrais éviter dans un premier temps.
- Je le ramènerai chez Billy, proposa Bella. »
Je n'osai pas intervenir mais à ces mots, je sentis mon cœur se décomposer : il était évident qu'il irait seul. Je ne ferai plus partie de son avenir. D'un côté, cela ne m'étonnait pas, j'aurais dû me douter que cette étonnante hospitalité serait de courte durée. Mais ce qui me faisait le plus mal c'était que je devrais quitter celui pour qui mon cœur venait à nouveau de battre - si je puis dire ainsi. J'étais peut-être destinée à vivre des amours impossibles. Je commençai à me demander comment j'allais de nouveau survivre seule dans la rue lorsque Jacob, après m'avoir fixé intensément, déclara comme pour lui-même « Billy acceptera bien une personne de plus. » Je me doutais qu'il parlait de moi, et tout le monde le comprit également car chacun tourna sa tête vers moi. Je me sentis alors rougir et baissa automatiquement les yeux. Apparemment personne n'était encore au courant de l'imprégnation de Jacob mais ils ne tardèrent pas à comprendre.
Ce soir-là, Carlisle nous hébergea chez lui et me permit même d'aller chasser avec eux.
Pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression d'être appréciée et entourée.

* Dans le roman L'appel du sang ou la seconde vie de Bree Tanner de Stephenie Meyer, l'auteur explique que Bree s'est enfui de chez elle et a vécu dans la rue car son père était violent.

𝐋𝐞 𝐒𝐞𝐜𝐨𝐧𝐝 𝐀𝐦𝐨𝐮𝐫 [JACOBREE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant