Chapitre 11

179 24 2
                                    

PREMIÈRE MISSION
SOUVENIR 3

Ses mains tremblantes, elle regardait avec incertitude la grande porte qui lui faisait face. L'idée de rebrousser chemin lui avait traversé l'esprit mais le nombre de soldats derrière elle le lui empêchait et puis elle ne voulait pas passer pour une lâche aux yeux de tous. Elisabeth déglutissait difficilement, sa gorge devenant sèche, pendant que de légères gouttes de transpirations se formaient dans son cou.

Elle tourna la tête vers Els qui était à côté d'elle et fut une nouvelle fois admirative du courage et du sérieux qui décoraient son visage. Elle savait qu'elle finirait intacte à la fin de cette mission mais, Elisabeth, elle, elle n'en était pas si sûre. Bien qu'elle ne soit pas mauvaise en combat, elle était indécise et perdait du temps à réfléchir sans cesse ce qui pouvait la faire fauter et peut-être même lui faire perdre sa vie.

Un peu plus loin devant elle, elle pouvait apercevoir Erwin assit sur son cheval, droit comme un piquet et attendant patiemment qu'on lui ouvre l'accès à l'extérieur des murs.

A côté d'eux, Elisabeth ressemblait à une peureuse et non un vaillant soldat près à se sacrifier.

" Allons-y ! "

Le hurlement du leur caporal retentit, un écho le suivant, et la porte s'ouvrit à sa suite, autorisant aux soldats de galoper sur les plaines vertes. La jeune femme copia ses camarades et s'élança d'un coup de pied sur l'animal, son corps se penchant automatiquement à cause de la vitesse à laquelle elle allait.

" Elisabeth ! "

A l'entente de son nom, elle tourna la tête pour accrocher ses yeux à ceux d'Els qui s'éloignait de plus en plus, étant obligée de suivre son escouade.

" On se retrouve à la fin de la mission ! Et n'essaye même pas de me faire tes stupides adieux ! Tu dois être là ! ", elle lui cria nonchalamment et Elisabeth eut à peine le temps d'hocher de la tête qu'elle disparue avec les autres soldats, la laissant seule.

Elle se reconcentra et regarda droit devant elle. Elle n'avait pas le droit de se faire tuer. Elle se devait de vivre.

C'était ce qu'elle s'était dit en donnant un léger coup de talon à son cheval qui se mit à accélérer, dépassant quelques personnes jusqu'à se retrouver auprès d'Erwin. Le blond, en remarquant un mouvement du coin de l'œil, tourna la tête et parut surpris de voir Elisabeth devant l'escouade. Lui qui pensait qu'elle serait plutôt du genre à suivre bien loin à l'arrière. Un sourire se forma sur ses lèvres avant qu'il ne repose son regard sur la forêt qu'ils s'apprêtaient à pénétrer.

Seulement, le sol se mit soudainement à trembler, attirant l'attention des soldats qui se redressèrent. La jeune femme, elle, releva simplement la tête, ses yeux s'écarquillant au fur et à mesure que les secondes s'écoulèrent tandis que son cœur explosa dans sa poitrine. Ses doigts commencèrent à trembler, ses rennes suivant les mouvements qu'ils effectuaient, et elle n'entendit pas ce que le commandant leur hurla, ses yeux fixés sur les géants qui s'approchaient en courant.

Elle était entrainée pour les tuer et pourtant, elle ne pouvait que se dire que c'était impossible d'assassiner une telle chose.

" Elisabeth ! ", la voix d'Erwin résonna à ses côtes mais elle ne lui offrit aucune réaction, regardant bêtement ce titan avancer vers elle.

L'homme qui comprenait ce qu'il lui arrivait colla son cheval au sien avant de poser sa main sur son épaule pour la pousser violemment, la faisant chuter. Son corps roula péniblement sur l'herbe, la poussière s'attachant à sa peau, alors qu'elle se redressait légèrement pour voire le géant emprisonner son cheval dans sa main pour finalement le faire disparaitre de ses dents, paralysant Elisabeth qui réalisa qu'elle aurait pu être à sa place.

Elle vit ensuite le blond se jeter sur le titan qui fut immobiliser en seulement quelques secondes avant qu'il ne tombe au sol, ses yeux terrifiant se tournant vers elle quand sa tête heurta le sol.

" Elisabeth ! ", Erwin cria à nouveau et se dirigea vers elle. " Qu'est-ce qui te prends ?! ", il demanda, ses sourcils froncés et l'air en colère. " Tu aurais pu te faire tuer ! "

La jeune femme ne répondit rien, choquée des scènes qu'elle avait dû regarder contre son gré. Elle sentit brusquement son ventre se tordre et elle eut à peine le temps de tourner la tête qu'un liquide jaunâtre s'échappa de sa bouche, atterrissant sur les pieds de son ami qui resta immobile, bien trop étonné pour réagir.

Elisabeth releva la tête et essuya ses lèvres avec la manche de son uniforme, un soupir de soulagement sortant par la même occasion.

" Ça fait du bien. ", elle murmura pour elle-même.

FINE LIGNE - levi ackermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant