Chapitre 9

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CAMP DE RECRUTEMENT
SOUVENIR 1

Le torse complètement redressé, le menton aussi haut qu'elle le pouvait et les jambes légèrement écartées, Elisabeth essayait de regarder droit devant elle pendant que son cœur connaît fortement sa poitrine à mesure que les hurlements de l'instructeur se rapprochaient de sa position.

Un frisson parcourant l'entièreté de son dos, la jeune femme se mit à pester contre le blond qui lui avait proposé de venir s'engager. Certes, elle avait eu le choix de refuser, mais s'il n'était pas venu la chercher, elle n'y aurait jamais pensée. Mais, elle se disait que c'était peut-être une meilleure solution depuis que sa mère n'était plus là. Elisabeth ne pouvait s'imaginer vivre seule dans cette maison infestée par sa présence.

Ses yeux croisèrent soudainement ceux malicieux d'une brune qui était en face d'elle et un sourire se forma sur ses lèvres, surprenant Elisabeth. Cette dernière décida alors de le lui rendre et elle sentit son corps se détendre, presque rassurée par ce simple geste.

" Qu'est-ce qui te fais sourire comme ça soldat ?! "

L'instructeur apparu brusquement devant elle, cachant la brune, et Elisabeth sursauta tandis que ses mains se mouvaient précipitamment pour lui offrir le salut.

" Rien, monsieur ! ", elle répliqua en criant aussi fort qu'elle le pouvait et cachant sa panique.

" C'est quoi ton nom ?! "

" Elisabeth Bauer ! "

" Pourquoi t'es là Bauer ?! "

" Parce qu'on me l'a demandé monsieur !

Suite à ses mots, certains regards se tournèrent vers elle alors que l'instructeur la dévisagea, surpris par cette réponse inattendue. Elisabeth, elle, se sentit immédiatement ridicule mais le stresse qu'elle ressentait lui avait fait avouer la vérité.

" Qui te l'a demandé Bauer ?! "

La jeune femme ne répondit pas, se disant que c'était une mauvaise idée de dire son nom au risque de peut-être lui causer des problèmes.

" Qui te l'a demandé Bauer ?! "

" Ma mère monsieur ! "

" C'est ridicule comme raison ! "

" Oui monsieur ! "

" Alors trouve une autre raison pour poursuivre ce camp Bauer ! "

" Je le ferais monsieur ! ", elle répondit, satisfaisant l'instructeur qui s'écarta d'elle pour aller hurler sur quelqu'un d'autre.

La jeune femme, heureuse qu'il parte, souffla de soulagement et redressa légèrement ses épaules. Se faire crier dessus était sûrement un des moments les plus compliqués pour elle mais elle était assez fière d'elle, trouvant que finalement ce n'était pas aussi horrible que ça.

Presque une heure passa pendant laquelle Elisabeth fut obligée de subir les cris de l'homme qui ne semblaient jamais s'arrêter, et, quand il annonça qu'ils pouvaient disposer, elle se hâta d'aller dans le réfectoire, son ventre criant famine depuis de longues minutes.

Son plateau en main, elle jeta un coup d'œil rapide à la pièce et s'installa à une table où seulement deux soldats y étaient assis. La bave coulant presque sur le coin de sa bouche, la jeune femme empoigna rapidement le bout de pain qu'elle avait choisi et y prit une énorme bouchée, un sourire venant directement se former sur ses lèvres alors qu'un souffle d'apaisement venant de son nez s'échappait.

Soudainement, un plateau se posa bruyamment devant elle, l'arrachant de son confortable nuage, et la brune dont les yeux et le sourire l'avait rassuré se plaça face à elle, se mettant par la suite à manger, un coude sur la surface en bois de la table et son autre main dirigea nonchalamment le couvert vers ses lèvres. Elisabeth se mit inconsciemment à l'observer pendant quelques secondes, ses orbes glissant sur ses longs cheveux bruns dépassant ses épaules puis remontant sur ses joues rebondies et décorées par d'innombrables tâches de rousseurs qui allaient parfois sur son nez avant qu'ils ne tombent sur ses propres yeux marrons qui se mirent à la fixer, surprenant légèrement la jeune femme.

" J'ai bien cru que t'allait chialer devant l'instructeur. "

A ses mots, Elisabeth fronça des sourcils et sentit une étrange douleur dans sa poitrine, signifiant que cette remarque l'avait blessée. Elle détourna alors le regard et se remit à déguster son repas, préférant l'ignorer.

" C'était mignon. "

Elisabeth sentit cette fois-ci son cœur frapper sa cage-thoracique et quand elle releva une nouvelle fois les yeux elle tomba directement sur le tendre sourire de la brune, affolant encore plus son organe vital.

" Els. ", elle tendit paresseusement sa main et la jeune femme dû se pencher pour l'attraper.

" Elisabeth. "





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Les souvenirs seront plutôt courts par rapport aux chapitres habituels et il n'y en aura pas beaucoup. C'est juste pour vous raconter le passé d'Elisabeth ainsi que son changement complet de personnalité.



FINE LIGNE - levi ackermanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant