Chapitre 13 - La terreur au fond du coeur

507 45 86
                                    

Sûrement un de mes chapitres préférés à écrire, j'espère qu'il vous plaira ! 

***********************

Chapitre 13 : La terreur au fond du coeur

Il y avait plusieurs choses que Nico n'aimait pas dans la vie : les références de pop culture qu'il ne comprenait pas, les plats de légumes que Will s'acharnait à lui faire manger, le goût de la grenade... et surtout les brutes qui se permettaient de se moquer des plus faibles. Phobos et Deimos appartenaient à la dernière catégorie. Avec leur accoutrement et leur sourire cruel, ils irradiaient une énergie malsaine qui lui donnait envie de partir en courant, mais il resta fermement campé sur ses pieds. A ses côtés, il sentait encore les autres trembler. Phobos savait très bien ce qu'il avait fait car il souriait d'un air mauvais. Les animaux étaient souvent des peurs paniques classiques : serpent, abeilles, araignées... Seule la poule de Connor avait sans doute été peu conventionnelle même si le résultat était le même. C'était de la déstabilisation sournoise, un moyen de s'infiltrer dans leur tête. Et si sa rencontre avec Mélinoé avait réveillé en Nico une autre chose qu'il détestait, c'était bien que les dieux s'approchent de son esprit. Il n'avait pas besoin qu'un être divin vienne lui dire ce que tous demi-dieux savaient : c'était impossible de mener sa vie sans avoir peur de quelque chose. De la plus petite des créatures au plus sombre des secrets, la peur était naturelle. Phobos voulait seulement jouer avec eux, lui qui était incapable de ressentir autrement les émotions que de les expérimenter à travers les autres.

Visiblement, il n'était pas le seul à être énervé car une seconde plus tard Connor s'avança d'un pas, l'épée au clair. Le caducée gravé sur la garde de son épée étincela, éclairé par Will qui brillait toujours dans la pénombre.

- Bon, on ne va pas y passer la nuit, s'impatienta-t-il. On connait la rengaine : on se bat, on se gagne, on sort du Labyrinthe. Alors qui veut venir dire bonjour à ma lame le premier ?

Phobos et Deimos ne bougèrent pas, l'air amusé.

- Celui-là me fait rire, commenta Deimos. Tu ne veux pas lui remettre une poule ? Juste pour l'entendre crier comme une fillette encore un peu ?

Connor s'empourpra. Derrière lui, Lou Ellen renifla dédaigneusement.

- Insulte sexiste par-dessus le marché ! Faut passer au nouveau millénaire à un moment.

- Quoi ? Tu te sens délaissée, fille d'Hécate ? Toi aussi tu veux hurler un peu ? Nargua Phobos. De quoi as-tu peur ? Qu'est-ce qui te ferait paniquer ? Des insectes ? Des reptiles ?

- Votre visage est déjà pas mal dans le genre effrayant, rétorqua Connor. Et puis le bandana là... Vous sortez d'où ? West Side Story ?

Encore une référence que Nico n'avait pas, mais elle devait être drôle puisque les autres émirent un rire étouffé tandis que Phobos serrait les poings de colère. D'un geste fluide, il détacha le couteau à sa ceinture et le pointa vers Lou Ellen.

- On se moque de la peur seulement lorsqu'elle n'a pas d'emprise sur nous... dit-il avec lenteur. Attends un peu qu'elle agisse sur toi. Je la sens qui s'agite.

Loin dans sa mémoire, Nico crut se souvenir de Percy qui lui avait raconté sa rencontre avec les fils d'Arès lors d'une mission qu'il avait menée avec Clarisse. Et s'il se souvenait bien, il lui avait dit que Phobos pouvait convoquer les peurs les plus profondes d'un simple regard. Or, ses yeux étaient présentement fixés sur Lou Ellen qui ne détournait pas les siens par fierté. Nico voulut la mettre en garde. Trop tard.

D'un coup, Lou Ellen blêmit. Ses yeux s'étaient voilés, comme si elle n'était plus vraiment avec eux dans le Labyrinthe.

- Comment... ? Il... Non, il n'est pas là, il ne peut pas...

La prophétie d'HécateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant