Chapitre premier

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  Le matin suivant, je me suis réveillée très tard, à quasiment onze heures. Cela m'avait fait plaisir. En revanche, ce qui me le fit moins, c'est le léger courant d'air et la luminosité importante dans laquelle ma chambre était baignée. Je m'assis rapidement tout en m'étirant et remarqua alors ma fenêtre, grande ouverte, juste en face de mon lit. Ma mère n'entrait jamais dans ma chambre le matin, à moins de vouloir me réveiller. Je me suis précipitée hors de ma chambre et hurla à travers le couloir de l'étage.

''Maman ! On est d'accord que ce n'est pas toi qui a ouvert ma fenêtre ?

-Quoi ?'' Hurla l'interpellée, en panique.

Elle déboula en furie dans les escaliers afin de voir par elle-même ce qui se tramait dans ma chambre. Mon frère sortit de la sienne, l'air à la fois énervé et inquiet, le casque audio autour du cou.

''Il se passe quoi encore ?''

Je lui montrais ma chambre du doigt. Il s'approcha alors de la pièce dans un soupir lourd de sous-entendus. Cela faisait deux semaines que ces évènements le gênaient. Arrivé dans l'encadrement de la porte, juste derrière notre mère, il observa la pièce. Un courant d'air, plus puissant que les précédents, fit envoler une grande liasse de feuilles qui se trouvaient aux pieds de mon lit. Je ne les avais pas vu. Toutes, affichaient encore ce symbole étrange, des arbres sinistres dessinés à la va vite, des petites phrases effrayantes inscrites en anglais.

Je ne sus quoi dire. Ces feuilles n'étaient pas présentes la veille au soir. Je ressentis soudainement cette impression. Celle qui se manifestait depuis deux semaines. Ma mère attrapa une feuille qui passa devant elle. J'entrais dans ma chambre et me dirigea vers la fenêtre. En la refermant, je cherchais du coin de l'œil une potentielle personne, mais rien. C'est en voulant refermer le dernier battant que je vis une silhouette bouger dans la forêt. Malheureusement, je ne pus rien voir en détail.

''Peut-être un promeneur... le fautif a du partir depuis un moment.'' Pensais-je, logique.

Peu sereine toutefois, je fermais rapidement le battant et me dirigea ensuite vers mon armoire. Ma mère regroupait les feuilles, mon frère était parti je ne sais où, mais je l'entendis de loin, il semblait être au téléphone. Je me demandais parfois pourquoi cela m'arrivait à moi. Qui pouvait bien me faire ça. Ce jour là, je me demandais si le meurtre de ma tante n'avait pas un lien direct avec moi. Cela ne faisait en soit que deux semaines, mais cette impression me mettait de plus en plus mal. Peut-être qu'il s'agissait d'une présence, d'une aura, que je ressentais. Et cette description du meurtrier. Pourquoi s'agissait-il d'une légende urbaine ? Ces légendes modernes existaient-elles finalement ?

Jeff the Killer, même si sa nationalité était ''inconnue'', était pour moi d'origine américaine. J'habitais en Alsace, non loin de Strasbourg. La forêt séparant la France de l'Allemagne. Et en Allemagne, il y avait la légende de Slender Man. Un homme, si grand et si fin, sans visage, à la peau d'une blancheur effrayante, vêtu d'un costume d'homme d'affaire noir. Ses membres disproportionnés lui permettaient d'attraper facilement la main des enfants égarés, qu'il emmenait avec lui sans jamais les ramener. Il était aussi souvent représenté avec des excroissances noires dans le dos. De toutes les Creepypasta, il était celui qui possédait le plus de preuves prouvant son existence. Le net les sauvegardait précieusement.

Mais il y avait cette vieille rumeur aussi. Dans une forêt entre l'Allemagne et la France, ce trouverait un Antique Manoir, semblant abandonné d'un côté, et habité de l'autre. Les rares aventuriers à avoir eut le courage d'y pénétrer n'en serait jamais ressortis. Mon frère me l'avait racontée il y a quelques années, histoire de me faire peur. Mais le danger ne m'atteignait pas directement. La peur ne prenait en général le dessus que bien après les évènements passés. Il m'avait raconté cela pour m'éloigner de la forêt qui commençait à seulement 50 mètres de chez nous. Je m'y aventurais trop par le passé.

Danse avec les pires frayeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant