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Boom !

Boom !

Je me jette au sol. Les graviers et le goudron râpeux se frottent contre ma joue, mes bras et mes jambes, d'où s'échappent quelques gouttelettes rouges écarlate. Je pousse sur mes membres douloureux et me redresse. Je me précipite derrière un coin de mur, esquivant de justesse les tirs des mitraillettes.

Boom !

Une nouvelle explosion. Des cris. Mêlés encore et toujours aux coups de feu incessants. Ma vue se brouille soudain. Des éclats d'obus non loin ont provoqué des nuages de poussière et de cendre qui piquent les narines et font pleurer les yeux.

Boom !

Je reconnais un cri, provenant du même endroit que l'explosion. Je le reconnaîtrais entre mille autres. Mon camarade, mon compagnon d'arme, auprès de qui j'ai toujours combattu. Sans hésiter, je me précipite au milieu des combats, en direction de l'origine du bruit.

Boom !

Les bombes continuent de tomber, au même nombre que les flocons de neige les beaux matins d'hiver. Mais je ne les entends plus. Devant moi git le corps inerte de mon ami. Une larme coule lentement sur ma joue.

- Les enfants ! C'est l'heure de rentrer en classe !

Je me redresse aussitôt, bientôt suivi de mon camarade, couché sur le sol encore quelques secondes auparavant. Les enfants sortent de leur cachette en riant. Faire la guerre est notre jeu favori. Je me joins à eux, peu enthousiaste de quitter la cours de récréation.

Recueil des mots perdusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant