|| Chapitre 5 ||

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1943

Cela faisait plusieurs semaines que la jeune Maddy Barnes était seule à Brooklyn, sans son époux et son frère à ses côtés. Steve et Peggy lui envoyaient régulièrement des lettres, prenant de ses nouvelles et vice-versa. Ils racontaient leur journée plus ou moins chargée. Elle avait apprit que ces deux là s'étaient rencontrés dès le premier jour et que le courant passait plutôt bien entre eux. Elle avait crié un « je le savais » avec le sourire aux lèvres. Steve avait décrit Peggy comme elle avait décrit Peggy à Steve : une femme sublime avec un énorme courage et de l'autorité. Peggy ne se laissait pas faire par les remarques déplaisantes des soldats et son jumeau la trouvait admirative. Quant à Peggy, la belle brune trouvait Steve aussi courageux qu'elle : un jeune homme tout à fait remarquable, gentil et adorable. La jeune agente Carter était heureuse de rencontrer un homme tel que Steve Rogers. Il était rare de trouver une personne respectueuse, droite et courageuse comme lui. Un homme qui ferait tout pour son pays. Bien sûr que les soldats qui s'étaient engagés pour le pays étaient tout aussi courageux mais où pourrait-on trouver d'autres Steve Rogers ? Peggy ne cachait pas à son amie qu'elle adorait ce côté de son frère. Maddy avait eut un petit sourire en coin.

Du côté de Bucky, la jeune femme recevait moins de lettres ce qui l'inquiétait. Elle avait peur de ce qui pourrait lui arriver et elle s'imaginait des scénarios plus horribles les unes que les autres. Son époux lui avait rassuré dans ses courtes lettres qu'être sur le terrain lui prenait tout son temps et qu'il devait rester concentrer sur sa mission à botter les fesses de ces idiots de nazis. Il avait également fait part qu'il avait une super équipe, que les membres se protégeaient les uns les autres et qu'il ne risquait pas de se faire démembrer. Le beau brun lui avait aussi fait remarquer qu'il fatiguait ses amis à parler de sa chère, tendre et magnifique épouse sans arrêt. Maddy en avait rit, elle se demandait si ses amis ne connaissaient pas sa vie entière autant qu'elle se connaissait elle-même. James ne pouvait pas s'empêcher de parler mais elle aimait le côté bavard de son mari. Il était toujours en Europe et il ne savait pas quand est-ce qu'il aillait rentrer mais il la rassurait que tout allait bien. Pourtant, Maddy ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter et qu'elle avait un drôle de pressentiment.

La blonde se disait qu'elle devrait également être sur le terrain mais d'une autre manière. Voilà pourquoi elle tenait un document dans ses mains en train d'attendre dans le bureau de recrutement pour la section santé. Être infirmière n'était pas dans ses projets mais c'était mieux qu'être loin de l'action. Elle patienter sur une chaise en tripotant ses doigts avec une certaine nervosité.

Arrête d'angoisser, Maddy ! Ce n'est pas la mer à boire non plus, se convainquit-elle.

Le seul souci était qu'elle n'avait jamais fait d'études de médecine et qu'elle n'y connaissait pas grand chose. Elle savait désinfecter et panser les plaies, rien de plus. Après le lycée, Maddy s'était dirigée vers des études d'arts, elle adorait dessiner et Steve partageait ce même talent. Pour la belle blonde, une feuille et un crayon signifiait beaucoup : les émotions et l'imagination. Quand elle était heureuse, elle dessinait. Quand elle était triste, elle dessinait. Quand elle était en colère, elle dessinait. Cela lui arrivait de gribouiller des inconnus ou des paysages sur un petit carnet qu'elle gardait toujours sur elle, dans son petit sac à main. Mais la plupart du temps, ces nombreuses pages étaient couvertes des portraits de son frère ou de Bucky ou du trio. Son homme adorait ses dessins et il lui servait souvent de model, il était sa muse. D'ailleurs pour se détendre, elle dessina James en train de toucher le ventre arrondi de sa femme, un énorme sourire aux lèvres et le regard qui pétillait de joie. La jeune femme espérait que la guerre finira très vite afin de fonder une belle petite famille, loin de la ville et du bruit, en pleine campagne. Inconsciemment, Maddy toucha délicatement son ventre plat en imaginant une petite vie à l'intérieur. Elle avait hâte de devenir mère.

« Maddy Barnes ? » s'écria une voix aiguë qui l'a faisait sursauter.

« Oui, c'est moi. » elle rangea rapidement son carnet dans son sac et se leva maladroitement.

« Suivez-moi. » ordonna la femme d'âge mûr.

Maddy attrapa ses affaires et suivit la femme dans son bureau. Cette dernière l'invita à s'installer sur le fauteuil en face d'elle. La jeune blonde donna son dossier et regarda autour d'elle le temps que son interlocutrice finit de le lire. Ce silence pesant la mettait mal à l'aise alors elle s'amuser à toucher sa bague de mariage. Penser à ces beaux moments avec James la détendait. Elle se mordit la lèvre inférieure lorsqu'elle vit que la femme ferma son dossier dans un bruit sec. Est-ce qu'elle était embauchée ?

« Vous avez un bon dossier. Cependant... » Maddy se crispa. Y avait-il quelque chose qui n'était pas convenable ? « j'aimerai connaître votre motivation pour ce poste. » La blonde retint un soupire de soulagement. Si ce n'était que ça...

« Je sais que je n'ai aucunes maîtrises et aucunes connaissances dans ce domaine. Néanmoins, je voudrai me rendre utile en cette dure période. » elle souffla discrètement. Les discours n'étaient pas son genre. « Étant une femme, il m'est impossible d'être un soldat ou un agent et combattre les ennemis sur le terrain, me salir dans la boue ou par la poussière, me blesser ou avoir une quelconque arme à feu entre mes mains. Faire partie des leurs serait un de mes plus grands souhaits et un grand honneur. Défendre corps et âme pour mon pays. Montrer qu'en tant que femme, nous sommes capables de nous battre et de nous défendre. Enlever ces stéréotypes qui nous concernent, nous les femmes. Une femme peut être autant forte qu'un homme, une femme peut tout autant se battre qu'un homme. » elle fit un sourire chaleureux et la femme face à elle eut un petit sourire en coin avec cette étincelle de malice dans son regard. « Mais étant donné qu'une femme ne peut être un soldat alors j'aimerai au moins apporter mon aide en tant qu'infirmière à ces hommes qui sacrifient leur vie pour nous sauver et rapporter le bonheur qu'avait autrefois connu l'Amérique. » elle reprit son souffle.

« Rares femmes sont comme vous. Il y a trois ans, j'ai connu une autre femme courageuse, motivée, déterminée et qui aimait l'aventure. Une femme tout à fait admirable, comme vous. » Maddy ne quittait pas son sourire, elle savait que la femme parlait de Peggy Carter. « Bien. Alors, vous voilà embauchée, Madame Barnes. Vous commencerez la semaine prochaine. »

« Je vous remercie. »

« J'espère que vous deviendrez comme cette jeune femme. » lui dit-elle sincèrement.

Maddy lui répondit par un énorme sourire éclatant et quitta le bureau sans oublier un joyeux « au revoir ». Qu'elle avait hâte de raconter cette belle journée à Steve, Bucky et Peggy. Quoi que, elle préférait ne rien dire et leur faire la surprise quand elle sera sur place. Elle voudrait voir leur drôle de tête en la voyant : Steve serait sûrement surpris mais en même temps exaspéré, le visage de Peggy serait peut-être de marbre mais avec une touche d'amusement dans ses beaux yeux chocolats et James serait fière d'elle. Oui, elle avait hâte.

Cette bonne humeur la conduisait à une balade bien méritée dans les rues de New York. La jeune femme marcha gaiement en laissant rêveusement son regard traîner sur les vitrines des boutiques. Ses orbes bleus s'arrêtaient soudainement sur un beau bijou doré : un collier dont se trouvait petite boussole et où l'on pouvait y glisser une petite photo. Une idée lui traversa l'esprit, cela devrait faire plaisir à son bel époux. James n'aimait pas forcément porter des bijoux ou des accessoires mais celui-ci l'ira à merveille. Et puis, il pourra avoir un petit souvenir d'elle quand elle ne sera pas là avec lui. C'était décidé, elle allait lui offrir cette boussole.

Sept jours s'étaient écoulés. C'était enfin son premier jour d'infirmière. Elle était motivée à donner tout son possible pour sauver et soigner la vie de ces nombreux soldats. Maddy avait passé ces sept derniers jours à acheter des manuels de médecine et les apprendre. Certaines choses lui semblaient vagues mais ça ne l'empêchait pas de continuer. Elle ferma sa valise et quitta son domicile avec le sourire aux lèvres.

« Docteur Barnes à votre service ! » rit-elle alors qu'elle n'était qu'une simple future infirmière.

L'anneau du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant