7- Bye Taipei

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PREM

- Je serai sage pour nous deux ..smack.. on ne fera que ranger ..smack.. tes affaires ..smack.. bébé....

- Double mensonge... smack.. À toute...

..smaack.. Je t'aime..

 Je t'aime aussi... smack..

Et juste avant que les portes ne se ferment, il hume encore ses fleurs et me redit un je t'aime du bout des lèvres suivi d'un de ses sourires charmeurs. Oh God, je lui fais croire qu'il ne me survivra pas mais c'est moi qui suis mort parce que peu importe ce que je fais avec mon cerveau, mon petit cœur semble avoir toute une autre histoire à raconter.

Je me laisse choir sur le lit dès que la porte se referme au lieu de me précipiter sur ma valise. Deux minutes, accordez moi deux petites minutes pour soupirer. De bonheur. Grands Dieux, je me sens bien. Si bien. Tellement bien. Merveilleusement bien. 

Il y a si longtemps que je n'ai plus senti ça, cette sensation de ... vie. Ce que j'inspire n'est plus de l'air, ni de l'oxygène... C'est du bien-être pur, du suprême.

Une journée merveilleuse et à la fin... je pleure. Je me demande encore comment j'ai pu me laisser aller ainsi. Moi Prem Warrut. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé mais à un moment donné, je ne maîtrisais plus rien du tout. C'était difficile d'y croire, j'avais enfin la personne que je désirais le plus au monde et dans le même temps, j'avais l'impression qu'on se séparait à jamais après juste quelques heures de bonheur. La sensation se décuplait à grande vitesse, au fur et à mesure qu'on se rapprochait de l'hôtel, comme si c'était la vie elle même qui s'échappait de mes doigts. La vie. Il est ma nouvelle vie. 

Je l'ai senti dans ses mots, dans le timbre de sa voix, sur son corps, dans ses yeux, dans ses sourires... Dieu il en a, de ces sourires! Du plus charmeur au plus enchanté, en passant par celui bête à souhait qu'il avait chez le fleuriste et qui m'a rendu absolument fier d'être celui qui le rendait ainsi, amoureux comme pas permis... il m'a rendu vraiment heureux celui là.

En moins de 24heures, j'ai fait un marathon avec tout, mon cerveau mon cœur mon corps, tout! Trop de choix à faire en un temps si court. Réaliser tout l'enjeu et décider si c'était le genre de vie que je voulais, décider si je le voulais à tout prix. Le prix de faire confiance a priori, ce n'est pas du tout mon genre mais au fond de chacun de nous, à un pourcentage élevé,  nous savons si le choix que nous faisons est le bon ou le mauvais n'est-ce pas? Et surtout même lorsque nous faisons le mauvais choix, au fond de nous, nous le savons en nous accrochant au fait que c'est le meilleur pour nous. 

Décider de rester à Berlin il y a un an alors que mon cœur me hurlait qu'il fallait que je laisse d'autres occasions se créer pour nous... décider de ne pas parler à mon meilleur ami, sachant pertinemment que son jugement que je qualifie de simplet est toujours très réaliste et objectif, ce petit a toujours raison, faut-il souligner que c'est énervant? Je devais m'occuper de ma famille, elle passe avant tout. Je devais aussi me protéger de cet homme du peuple, avec tous les qualificatifs peu élogieux que j'ai réussi à lui trouver pour faire un choix en me disant que c'était mieux pour moi alors que!

Mon choix de revenir à Bangkok est plus logique. La seule suite que je pouvais donner à tout ce que mon cœur a transmis à mon cerveau tout ce temps, tout ce temps. D'accord, Berlin m'offre plus de chances d'études dans de prestigieuses écoles dans toute l'UE avec ma bourse, mais Bangkok ne m'en offre pas moins; il y a de très bonnes écoles chez moi et j'ai pas forcément besoin d'une bourse ... Et chez moi, désormais il y a ... lui. Ma nouvelle vie. 

Mon cœur n'a pas été qu'épris, il a été pris et j'ai beau fatiguer mes neurones, il raconte toujours la même histoire, la même. Une histoire qui n'en a rien à foutre de Berlin ou Bangkok. Je l'aime. Je l'aime et je veux vivre une histoire normale, pas des virées hormonales mensuelles et surtout plus le sentiment que j'ai eu sur ce pont, je n'en veux plus, c'était horrible, j'avais l'impression qu'on me l'arrachait définitivement, à m'en donner la nausée! 

Dans un univers parallèle, Boon et PremOù les histoires vivent. Découvrez maintenant